Bienvenue... (Zombie & Tya)

Tya s'avançait doucement à travers les fougères qui dépassaient de partout. Elle se stoppa net et observa le spectacle qui s'offrait sous ses yeux. La vieille jument n'était pourtant pas sans expériences de la vie mais là... Les menhirs, une civilisation à étudier... Elle tourna la tête vers sa fille qui l'observait tranquillement.
< Zombie, vois-tu ce qui s'étend sur notre passage ? Une civilisation tellement riche, tellement... >
< Maman ! Stop, c'est beau mais bon, à part ça... >
< Comment oses tu ? Je ne peux pas comprendre ça. Honnêtement, c'est quoi cette éducation ?! >
< La tienne ? >
Zombie prit un petit galop et pencha les oreilles vers l'avant, il y avait un bruit, un crissement de feuille.
< Quelqu'un est ici ? >

Orient errait dans les environs, sa longue crinière volant au gré de la brise. Sentant des odeurs similaires, il redressa la tête, sondant les environs d'un seul regard perçant.

Zombie aperçut un étalon sûrement, elle dressa les oreilles vers lui. Elle avait parlé et il ne lui avait pas répondu. Bornée, elle s'approcha encore un peu, laissant sa pauvre mère derrière elle. Elle l'entendit même marmonner : "Ah la jeunesse!"

Voyant une puissante jument alezanne s'approcher, le bai plissa les yeux. Il distingua une autre jument massive derrière elle, sûrement de la même famille. Peu chaleureux, il se contenta de rester immobile, la toisant.

La jument fronça les sourcils (oui, elle en avait !). Elle détestait les mecs froids et pas bavard pour un sou.
< Tu te décides à parler ? Ou tu préfère peut être que je fasse les questions et les réponses toute seule ?! >

Orient lui lança un regard méprisant. Au delà des mots qu'il allait prononcer, tout son être exprimait l'orgueil. < Si tu m'accostes, tu veux sans doute me parler, alors débrouille-toi, > Dit-il d'une voix teinte d'ennui.

La jument soupira aux paroles du bai.
< Écoute, tu m'énerves déjà ! Va parler à ma mère, elle t'aimera plus que moi ! C'est sûr ! >

Orient feula, parfaitement imitation d'un fauve en colère. < Je n'ai pas d'ordres à recevoir de ta part, > Dit-il d'un sourire froid, tournant un regard discrèt pour examiner avec le même mépris la mère de l'alezanne.

Justement, Tya arriva, arrachant quelques touffes d'herbes au passage. Elle se tourna vers sa fille.
< Tu t'es trouvé un mari ma fille. Bien, bien, bien. >
Zombie fit volte face, observant avec dédain le bai.
< Maman, tu dérailles encore ? Pétard, je t'es déjà dit que j'étais gay ! Mille fois ! >
Tya observa le jeune homme et sourit presque d'une façon apeurée.
< Occupez vous bien de ma fille, jeune garçon. Elle raconte n'importe quoi depuis quelques années. >
La jeune jument soupira de lassitude.

Le bai soupira lui aussi, de plus en plus ennuyé. En plus d'une godiche, il se retrouvait avec une folle. Qui plus est, la rousse était homo. Bon plan, tout ça. Secouant négligemment sa queue, il observa les deux femelles. < Quelle conversation intéressante, > Ricana-t-il.

Zombie était agacée, de plus en plus par ce prétentieux.
< Tu proposes mieux ptêtre ? >

Orient secoua la tête, un sourire suffisant aux lèvres. < Je n'en aurai pas l'honneur, > Grinça-t-il en la toisant à nouveau. Il était tout de même curieux de ce drôle de duo.

< On se la raconte et on a pas d'imagination... Voyons... >
La jument ricana, une vraie gamine celle là... Mais fière de l'être malheureusement. Zombie aimait bien ce nouvel inconnu, ça changeait du, "bonjour, ça va et toi, bien la famille ?"

Le sourire du bai s'agrandit, et il lui lança un regard impénétrable, curieux de cette nouvelle inconnue. La mère, ou qui qu'elle soit, ne l'intéressait pas un instant. < Je vois que nous avons ces qualités en commun. > Il aimait lancer des piques ainsi, souvent blessantes, malheureusement pour ses interlocuteurs.