Such a pain.

La jument bicolore se baladait songeusement, louvoyant inconsciemment entre les arbres. L'esprit occupé par on ne savait quel obscure pensée, elle souriait néanmoins. L'endroit, pour le moins charmant et relaxant, avait le don de l'apaiser.

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L'imposant noir balayait du regard l'énorme forêt, éclairée par des milliers de lucioles. Le ciel était sombre, les étoiles étaient peu nombreuses, et la lune se cachait timidement derrière des nuages grisâtres. Le noiraud s'ébroua doucement, et se mit à trotter sans savoir où il allait. Il ne savait plus quoi faire, plus quoi penser. Smile ne reviendrait peut-être jamais. Il pointa ses oreilles vers l'arrière, entendant brusquement des bruits de pas, légers. Enzo resta immobile, le souffle coupé, voyant passer une jument pie devant ses yeux. Il ne la reconnaissait pas. C'était la fille d'une de ses amies, certes, mais ça faisait tellement longtemps qu'il ne l'avait pas vue.

Soudain, Vala s'immobilisa. Elle avait, malgré la vitesse, capter un léger mouvement sur sa gauche. Peut être aussi une silhouette, mais de cela, elle n'en était pas sûre. Revenant sur ses pas, ouvrant grand ses yeux électriques, elle finit par tomber sur lui. Un étalon immense, noir, inconnu. Ou pas. Il lui était vaguement familier, mais elle ne le reconnaissait pas non plus. -Bonjour. Le salua -t- elle avec toute la politesse dont elle était capable -c'est à dire bien peu. - Ce n'était pas comme ça qu'il pourrait la reconnaître, elle différait tellement de sa mère, qui était si douce, si généreuse... Si naïve.

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Le bel étalon noir ( ) sentit une petite odeur, envoutante, qui lui rappelait bien quelqu'un. Ce n'était pas celle de Smile, elle n'était pas du toute ainsi. Il dilata ses naseaux, tout en fixant de ses grands yeux noirs la noire et blanche, ne la lâchant pas des yeux une seule seconde. Il ne répondit pas à ce salut. Il ronflotta doucement, et se mit à tourner tout autour de la petite pie. « Je vous connais. » chuchota-t-il, tout en faisant un énorme effort de concentration, se torturant les méninges pour se rappeler, pour lier cette odeur à une image, à un souvenir. Il s'arrêta alors et lâcha de sa grosse voix : « Je n'arrive pas à trouver. De toute façon, peu importe. » Il haussa les épaules, tourna le dos, et s'apprêtait à repartir, préférant la solitude. Il avait eu assez d'ennuis comme ça avec les équidés, et ne voulait coutoyer que la nature.

L'affirmation de l'étalon confirma son hypothèse. Oui, elle le connaissait mais du diable si elle se souvenait d'où. Sa voix, son caractère bougon et détaché lui rappelait quelqu'un, mais qui ? Alors qu'elle aussi se creusait la tête pour retrouver rien qu'un demi souvenir, il commença à s'éloigner, et un cri s'échappa presque malgré elle de ses lèvres. -Attends ! A vrai dire, elle n'avait connu qu'un seul étalon noir, alors quitte à paraître ridicule, jouons à quitte ou double. -Enzo ? Demanda -t- elle, dardant sur lui un regard bleu plein d'espoir et d'interrogations. - ça te dis quelque chose, Vala ?

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Enzo s'arrêta au fur et à mesure qu'elle parlait. Évidemment, ça lui disait quelque chose. Mais il hésita à revenir sur ses pas, et lui adresser gentiment la parole. « Oui. » dit-il, avec une telle indifférence dans la voix, que ça pourrait blesser. Il tourna lentement la tête vers la pie, attendant une réaction, ou quelque chose qui le retiendrait. En fin de compte, il continua à faire entendre sa voix autoritaire, et pourtant chargée de tristesse. « Eh bien, Vala, la dernière fois que je t'ai vue, tu avais des ennuis avec Quadenz. Je me trompe ? » Il fouettait ses flancs foncés de sa queue ébène, fixant toujours et encore, de son regard insistant, la bicolore aux yeux d'un magnifique bleu.

Au ton si détaché de l'étalon, Vala détourna la tête, gênée. Peut être n'était-ce pas Enzo, finalement. Mais la suite devait lui donner tort. Même si elle était difficile à entendre. Son front se plissa, sous le coup de la peine. Ses yeux bleus, bien qu'emplis de larmes, se durcirent, et se verrouillèrent sur la mine austère et autoritaire de l'étalon. Presque ironique, elle répliqua : -Oh, c'est sûr, il ne risque pas de s'intéresser à moi, à présent. Cela fait plus de deux ans qu'il est mort. Un instant s'écoula, silencieusement, où Vala affrontait le regard à la fois dur et triste de son ami. Yeux bleus contre yeux noirs. Elle se décida finalement à parler : -Et toi, que t'es-t-il arrivé pour que tu sois si dur ?

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