- This time, this place

Too long, too late..
dominant si possible ! ♥

https://www.youtube.com/watch?v=GP7zpdwo3Xo
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La grande noire avançait à pas lent, mais elle avait un air déterminé à gravir ce Canyon le plus vite possible. Les cailloux roulaient sous ses maigres sabots, la ralentissant encore. Ce Canyon, elle le connaissait très bien. Même, trop bien.
Trop de choses. Trop de souvenirs. Était-ce ça qui avait provoqué son départ soudain ?
D'un jour à l'autre, elle n'avait plus donné signe de vie. Elle avait abandonné Ambre, elle avait abandonné Chaos.
Mais ce n'était pas pour autant qu'elle ne les avait pas suivi discrètement. Ce ne fut qu'il se donna à quelqu'un d'autre qu'elle cessa de les suivre pour vivre sa vie ailleurs. Le soleil disparaissait à l'horizon. Tout le Canyon était baigné dans une magnifique ambiance orangée. Une fois en haut, sur le plateau, elle se redressa de tout son long, et poussa un profond soupir, ses yeux fixés au loin. Finalement, c'était une grande satisfaction de revenir ici. Même si tout n'allait pas mieux dans sa tête. L'autre ne surgissait que lorsqu'un combat était provoqué. Mais elle n'avait pas le choix; il fallait vivre avec.
Diana, Eglantine; elle s'était fait une raison depuis longtemps. D'autre avait prit sa place. Enfin, quelle place.. Leur relation avait toujours été un vaste brouillard.
Il semblait mieux se porter sans elle, après tout ? Tant mieux, car c'était la première chose qu'elle voulait. Mais pourquoi réapparaître comme cela ? La noire fut plongée dans le vide quelques instants, s'en voulant légèrement.
Elle l'avait suivi pendant quelques jours, l'observant en silence. Ce ne fut que lorsqu'elle se promit de le laisser et d'aller le voir un autre moment que les branches l'avaient trahie.

Elle ronfla des naseaux doucement, tandis que le vent chatouillait ses crins. Ses yeux se fermèrent doucement, et la vue de sa fine tête, de son air impassible lui revint en tête.
Mais l'odeur d'un cheval vint interrompre le calme qu'elle avait instauré. Elle leva sa tête et coucha ses oreilles dans sa fine crinière, et gonfla légèrement ses muscles, en signe d'intimidation. Ses yeux, même s'ils exprimaient une légère colère, exprimaient en même temps, de la crainte. La crainte.
Comme au bon vieux temps, comme ils disaient.

La noire fit mine de ne pas l'entendre. Mais tout était là; le cliquetis si particulier de ses sabots sur le sol rocheux, sa respiration rauque et impressionnante, ses yeux impénétrables. A chaque pas de l'étalon, les battements de cœur d'Atalante s’accéléraient. Elle avait rarement ressenti son cœur tambouriner contre son poitrail comme cela. Elle évitait de croiser son regard, et le gardait fixé au loin, sur le soleil qui se couchait.
Comme tout le temps, elle voulait se montrer plus forte que ce qu'elle n'était. Elle se tenait droite, fière, résistante à n'importe quel sentiment. Mais ses yeux essayaient de retrouver Chaos, même si sa posture disait le contraire. Dans un demi-tour lent faisant briller tour à tour ses muscles grâce aux derniers rayons du soleil. Elle semblait forte.
Mais à l'intérieur, tout se chamboulait. Elle le voyait enfin.
Son corps fin et musclé, ses yeux sombres, sa magnifique robe chocolat. Il était comme dans ses pensées, la seule chose qu'il lui restait.
Elle ouvrit légèrement la bouche, comme pour dire quelque chose. C'est toi qui l'a abandonné. A cette pensée, son regard se rembrunit. Ses membres tremblaient d'excitation.

Elle n'avait pas son mot à dire, cette fois. C'était elle l'unique fautive.
Elle avait pensé à tout; à se montrer agressive ou voir tendre, mais aucune attitude ne lui convenait. Alors, il fallait se montrer comme elle était normalement. Mais pour quelqu'un qui se cache sous une identité la plupart du temps, c'était très dur.
Un étrange mélange de sentiments étaient mélangés dans le regard de la noire. De la colère, un sentiment qui ne décrochait jamais d'elle; de l'envie, celle de se rapprocher de lui; mais aussi, et c'était presque nouveau: de la crainte. Elle n'avait jamais eu peur de personne.
Mais le seul qui pouvait réellement lui faire mal, c'était lui. Une sorte de kryptonite, un attachement spécial.
Elle se recula, la tête baissée, faussement soumise. Elle le contemplait au moins une dernière fois, s'il ne voulait pas d'elle sur ce territoire.
< Salut, Chaos. >

< ... ou devrais-je dire Monsieur le Dominant ? >
Elle serra les dents, presque exaspérée d'elle-même et se morigéna intérieurement. Ces mots sonnaient bizarrement dans sa tête. C'était comme si rien ne s'était passé. Ces mots sonnaient faux. Mais rien ne serait comme avant, et elle le savait très bien. Mais comment la considérait-il à présent ? N'était-elle plus qu'un futile détail de sa vie ? Tu m'as manqué, semblaient dire ses yeux. Même si elle savait très bien mentir, elle en était incapable avec lui. Tu m'as manqué.

La noire se crispait au fur et à mesure des paroles du bai. Jamais elle n'aurait pensé que ces retrouvailles allaient être aussi éprouvantes.. et aussi compliquées. S'il l'aurait laissée partir, elle serait déjà loin, en dehors des terres de Galop Sauvage. Comme pour partir, sans jamais revenir.. Mais ça ne se passerait pas comme ça.
Il voulait qu'elle souffre autant que lui. Entendre cette phrase sortir de la bouche du bai sonna comme un coup dur. Comment feraient-ils ? Il y aurait toujours cette distance, toujours cet apriori, toujours cette même histoire qu'ils trainaient derrière eux. Et puis quoi ? S'ils se croisaient, qu'échangeraient-ils à part un bref sourire dissimulé et un maigre salut ? La noire se racla la gorge, au bord de la crise. Il voulait juste qu'elle le contemple avec les autres, sans chercher à se refaire une place dans sa vie.. et ça allait être très dur. Et si elle le croisait avec une autre jument ? La noire grimaça à cette pensée. Non, non, ça n'allait pas être possible. Elle releva sa tête vers lui, à demi-partagée entre de le supplier de ne pas lui infliger cette "punition", ou d'y aller franco.
Elle se tourna entièrement vers lui, et prit une profonde inspiration;
< Très bien, je reste ici. >

Dans quoi venait-elle de s'engager ? Elle soupira intérieurement, avant de s'ébrouer à son tour. Ca serait comme un jouet que les autres avaient, mais qu'elle n'avait pas. Un bien qu'elle pouvait juste regarder, mais qui ne lui appartenait pas, ou du moins plus, car il ne lui redonnerait pas sa confiance aussi vite qu'elle l'avait eu auparavant. Elle cacha ses yeux sous son fin toupet. Les derniers rayons du soleil les éclairaient encore. Puis, ces trois mots.
Idem que pour Chaos, elle se redressa vivement, oreilles et yeux alertes, fixés vers lui. L'incompréhension se lisait presque sur elle. Jouer la dure ou dire ce qu'elle avait vécu ? Elle pensait qu'il l'aurait oublié, déjà parti pour une autre histoire d'amour. Mais elle ne s'attendait pas à ces trois petits mots.
< Toi aussi, Chaos. Toi aussi. >
Elle osa à peine relever ses yeux vers lui. Ils étaient plongés dans la nuit, à présent.
< Ca ne serait plus jamais comme avant, hm ? >
Prononça-t-elle doucement, presque dans un soupir.

Seul sa respiration indiquait que le bai était toujours à ses côtés. La noire, elle, était confondue avec le sombre paysage. Le bai ne répondit rien, ce qui l'inquiéta un peu. Ce silence voulait-il dire que tout était fini, et qu'il fallait qu'elle parte, qu'elle le laisse seul? Elle n'en savait rien. Jusqu'à ce que ses naseaux vinrent toucher les siens, ce qui provoqua une espèce de décharge dans tout le corps d'Atalante, qui se paralysa entièrement. Ce fut seulement son souffle chaud et calme qui la décrispa, et qui fit pivoter ses oreilles vers l'avant, timidement. Cela faisait longtemps qu'elles n'avaient plus été dans cette direction.
Elle ne l'aurait jamais abandonné si elle savait qu'il ne l'élèverait pas correctement. Mais Chaos était un bon père, et tout ses sentiments étaient peu à peu réapparus avec la venue d'Ambre. Elle avait eu peur. Peur de décevoir le bai, peur de mal faire. Alors elle s'était enfuie loin de Galop Sauvage, intégrer un troupeau qu'elle connaissait depuis longtemps. Mais il fallait bien revenir un jour ou l'autre.
Ce qui l'intriguait, c'était le geste de l'étalon. Lui qui avait toujours attendu l'avis des autres, il avait osé prendre les devants. La noire le contemplait de ses yeux ébène, sans un mot. Elle souffla de l'air chaud à son tour sur ses naseaux, avant de les coller doucement contre le chanfrein de Chaos.
< Tu as une vraie vie, maintenant >, souffla-t-elle, d'un ton faussement joyeux. < Tu as Églantine, tu dois avoir une autre descendance depuis le temps > Elle souffla doucement sur son chanfrein, avant d'esquisser un sourire triste. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il soit surpris qu'elle sache, car elle toujours eu pour habitude de suivre ses relations les plus importantes. Elle était contente pour lui. Une vie stable, un pouvoir. Il avait tout ce dont il avait rêvé.

< J'espère sincèrement que tu aimes la vie que tu mènes en ce moment. Je m'occuperais de ceux qui essayeront d’entacher ce bonheur >, murmura-t-elle, avant de rigoler doucement. Mais ce rire était faux, lui aussi. Toujours jouer de rôle de bonne amie, qui lui collait à la peau. Elle se gonfla un peu pour sembler imparable, mais son esprit était déjà tourné vers les terres en dehors de Galop Sauvage. Fuir, encore une fois..
Elle reprit son air sombre, tout en essayant de donner un air joyeux. Mais au fond d'elle, le gouffre se creusait à chaque parole qu'elle prononçait. Ce sentiment était.. presque bizarre. Ils avaient toujours été ensemble, que ce soit par l'amitié ou l'amour; mais maintenant, Chaos était fixé, il avait une vie stable. Elle, n'avait aucune attache, vagabondant ici et là.
C'était comme un déchirement impitoyable. Il ne devait rien tenter pour elle. Il devait rester à sa place. Il était le dominant. C'était la même chose pour elle.
Mais c'était son ami, son meilleur ami, celui pour qui elle aurait tout fait. Seulement elle avait beau se dire que tout était fini, elle n'y croyait pas vraiment.
Les sentiments ne mentent jamais.

La noire leva ses yeux brillants vers Chaos. J'en sais rien, semblait-elle penser. Je ne suis pas sûre de pouvoir rester à ma place quand je te verrais avec.. les autres. Il avait été à elle pendant plusieurs années. C'était plutôt le fait qu'il aille voir les autres qui lui faisait mal. Plus que mal, même. C'était un véritable crève-cœur.
Elle savait qui il était. C'était en partie pour ça qu'elle ne lui avait rien dit lorsqu'il cherchait ses origines. Elle voulait le garder près de soi.
Elle rigola doucement, en le fixant, un petit sourire aux lèvres. < Chaos.. > Elle prit une profonde inspiration, une légère brise venant soulever ses crins.
< C'est assez compliqué.. > Elle tourna sa tête vivement, ne sachant comment lui dire. Elle ne trouvait aucune façon de lui dire qu'elle n'y arriverait pas avec les autres. < Tu sais comment je me comporte avec les autres.. >
Elle revint vers lui, oreilles pointées en avant ; < On va dire que.. > Elle s'ébroua nerveusement, exaspérée d'elle-même, d'avoir trouvé des excuses aussi nulles, alors pourquoi pas dire la vérité ? ; < Je t'aime encore. >

Elle le prononça assez rapidement, de peur d'une réaction négative de la part du bai. La noire baissa sa tête, pensant rapidement à ce qu'il allait penser - vite, il fallait enchaîner sur quelque chose pour essayer de faire oublier ce qu'elle avait dit: il ne pouvait plus l'aimer, il était avec quelqu'un d'autre..
< Je connais ton père.. > Prononça-t-elle doucement, afin qu'il boive chacun de ses mots.

Il semblait abasourdi. Heureusement que sa dernière phrase l'avait récupéré. Elle se relâcha un peu, contente qu'il n'ai pas réagi de façon négative. Face à l'impatience digne d'un enfant du bai, elle ne pu retenir un léger sourire. Mais son père était un bandit.. était-ce bon de lui avouer de but en blanc ?
< Oui, je le connais. >
Elle gardait Chaos dans le coin de l'oeuil, son impatience la faisait sourire. Elle se tendit néanmoins involontairement, prête à le lui révéler;
< Il est dans un troupeau, à quelques jours de marche, en dehors des terres de Galop Sauvage. Un troupeau très fermé, et seul ceux qui y font leurs preuves au coût de leurs vies peuvent y rentrer. > Elle espérait que cette petite phrase puisse le mettre sur la piste. Elle serrait au fur et à mesure du moment fatidique. Qu'allait-il faire lorsqu'il saura ? Elle soupira intérieurement, avant de continuer;
< Ton père se nomme Chogan... c'est un bandit. > Un large silence glissa entre les deux chevaux. C'était fait. Et il n'avait pas retenu sa déclaration.
Quelque part, tant mieux.

( Me suis fiée à sa fiche, désolée si c'est pas ca )

Elle s'attendait à une réaction presque explosive, mais ce ne fut pas le cas. Il n'avait sûrement jamais vu les bandits. < Les Bandits sont arrivés sur ces terres il y a déjà plusieurs années. Ils mettaient Galop Sauvage à feu et à sang. Ils étaient plusieurs, que ce soit étalons ou juments. Le chef était Hadès. > Elle marqua une pause, revoyant dans sa tête les silhouettes des bandits. < Il y avait Héra, Caspian, Paros.. ainsi que ton père. > Elle fixa son regard vers le bai, et continua doucement;
< Ton père était assez souvent éloigné des autres. Il ne voyait pas l'intérêt des copinages dans le groupe, donc restait avec Hadès la plupart du temps. C'était un grand solitaire.. Et surtout très discret. Il ne montrait pas ouvertement qu'il faisait partie de leur clan.. Il était passé roi dans l'art de la manipulation.. >
Elle esquissa un maigre sourire, et laissa retomber son toupet sur ses yeux. < J'ai appris à le connaître lorsque je suis partie. Je suis tombée par hasard sur leur troupeau. Ils sont unis par une seule idée; combattre jusqu'à la mort. J'ai fais la connaissance de chacun d'eux peu à peu.. Ils ont des caractères très différents et c'est très difficile de les cerner correctement. Ton père m'intriguait beaucoup sur ce plan-là. Mais une fois que tu as sa confiance, tu peux être sûr que tu ne la perdras jamais. Malgré le mal qu'on dit d'eux, ton père semble être une exception.. ou il cache bien son jeu. >
Elle évita de lui dire que son grand-père était aussi dans le troupeau. Il fallait y aller doucement. Mais elle avait surtout peur qu'il lui en veuille, car elle l'avait côtoyé plus longtemps que lui.
< Tu lui ressembles énormément. Ce n'est qu'un soir qu'il m'a dit qu'il avait un fils nommé Chaos. Je lui ai alors tout raconté, de poulain à qui tu es maintenant. Malgré son air impassible, on pouvait voir luire dans ses yeux de la fierté. De la vraie fierté, Chaos. >