- Darling, u're always grumbling

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J'vous vois venir - parfaitement ! Vous allez m'dire qu'à chaque fois que j'entre quelque part, je ne suis jamais contente. Grincheuse. Et vous n'aurez pas tort. Parce que figurez-vous que quand je fis mon entrée dans ce lieu humide et visqueux, je revenais des chutes d'eau du coin - utilisées à de bonnes fins, comme ma toilette par exemple. Et les marécages n'ont jamais fait bon ménage avec la propreté voyez-vous ; next. C'est d'un pas nonchalant et la mine renfrognée que j'errais dans les parages, seule. Un coup d'oeil à gauche, un coup d'oeil à droite - personne à l'horizon. Tant pis, j'avais toujours joué aux grandes solitaires, pourquoi me plaindre à présent, petite fille esseulée? Ma compagnie me suffisait amplement. C'est vrai que j'étais cool.

Enfin cool, jusqu'au moment où je ne pus faire un pas de plus. Prise au piège, tirée de mes belles pensées. Un liquide chaud, adhésif, me collait sur place. J'eus aussi, l'espace d'une fraction de secondes, l'impression de m'enfoncer quelque part, un endroit sans fond. WHAT THE FUCK?

Ronnie arrive juste pour prendre le topic et voit une damoiselle en détresse :waaaw:

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Et pendant c'temps, je continuais de m'enfoncer. Mais je ne criais pas - on a tous un honneur dans la vie. - Darling, u're always grumbling 1001256540

Tu peux pas te grouiller petit roux?

« Je ne poserais qu'une seule et unique question.. pourquoi aucun bruit ne sort de ta bouche alors que tu vas crever dans cinq minutes ? Muette ou bête ? » En fin d'compte, je pourrais bien le kiffer lui :chx:

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Je pris un air faussement exaspéré "Je ne poserais qu'une seule et unique question... pourquoi aucun geste de secours ne te vient à l'esprit alors que je vais crever dans cinq minutes ? Manchot ou idiot ?" et un peu narquois, aussi.

Mais le sable lui, n'attendait pas, et engloutissait déjà la moitié de mes membres. Aucun instinct de survie ne mit mes sens en alerte, aucune peur, aucun remord, aucune image ne parcoura l'horizon, comme ceux qui mourraient dans les films.. nada. C'était comme si j'étais déjà morte, et c'est ce vide morbide, ce creux d'existence qui me glaçait l'esprit et le corps, finalement.

« C'est simple. Si tu meurs dans cinq minutes, et qu'ensuite tous les chevaux de ces terres sont mis au courant, je pourrais dire que j'ai tenté mille et unes manoeuvres pour t'extirper de ce trou noir.. en vain ! Ainsi toutes les mignonnes petites yearlings viendront me lécher les sabots. » Clama-t-il, dans une imitation machiste absolument sublime. Imitation, parce qu'il fallait bien le dire, au fond c'était que ce que Ronron détestait le plus.

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"Tu n'es qu'un odieux personnage. Et puis j'ai pas besoin de toi, je peux m'en sortir seule" répondis-je au tac-o-tac, sans vraiment croire à mes paroles. Non mais je venais de dire ça? Complètement écervelée, je tentai de me défaire de l'emprise de la nature, mes muscles se tendirent, se crispèrent de plus en plus, tandis que je m'enfonçai à une vitesse vertigineuse, plus rapide qu'auparavant. Eh merde. Ton obstination et ta fierté désopilante te perdront.

"Et puis.. t'as même pas les muscles..." tentai-je d'un ton mielleux, en guise de provocation. Ça marchait toujours chez les mâles, tu t'attaques à leurs attributs qu'ils sont déjà en train de t'extirper des flammes de l'enfer, haha

Les petits yeux noirs de Ron ne firent qu'un tour dans leur orbite. Premièrement, elle était quelque peu bête et naïve de croire qu'elle pourrait s'en tirer seule. Deuxièmement, c'était fortement horripilant de devoir la sauver alors que c'est exactement ce qu'elle recherchait. Après tout, la laisser s'enfoncer encore en peu et se faire languir, ne ferait de mal à personne.. ou presque.

« Un odieux personnage sans muscle mais bien en vie vaut mieux qu'une pouliche écervelée noyée dans un torrent de boue », répliqua-t-il, sec. C'était si drôle.

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L'horloge décomptait les minutes, avidement, et l'échange entre nous n'avait aucun impact. Mais le poids du danger et la prétention de chacun pesaient dans la balance, ce qui me rendait étrangement enjouée. Alors que je désirai attaquer, le prendre de front avec le pouvoir de mes mots, je me sentis défaillir. Étouffer. Mon corps en décida autrement. Mes paupières, lourdes, pesèrent sur mes yeux qui se fermèrent instantanément - mon cerveau en délire tentait de se défendre quand mes muscles me priaient de lâcher prise. Une force, d'aucune nature, me pressa vers le fond. Il ne restait que ma conscience, et un echo du monde qui raisonnait dans ma tête. Elle me faisait mal, d'un seul coup, cette tête..

Ron hocha la tête. Apparemment la Noire capitulait - du moins c'est ce qu'il croyait comprendre - il fallait donc passer à l'action et bouger un peu ses fesses de super héros. D'un geste vif il se plaça près de la demoiselle en détresse, mais son encolure ne suffisait malheureusement pas à faire la jonction entre les deux animaux. La tête du roux grondait doucement, la panique montait avec force. Lâchant un bref soupir, il jeta un large coup d'oeil autour d'eux. Un tronc d'arbre jouxtait les sables, couché au sol. Aussi Ron ne jeta contre lui, cherchant à le faire basculer jusqu'à la pouliche.. sans grand succès.

« Et merde.. » Lâcha-t-il brusquement en plaquant son épaule de plus belle contre le bois glacé. Comment la sauver sans y laisser sa peau ?

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Déroutant. Je n'avais nulle part où aller, je n'avais plus aucun geste à faire. Pendant que mon corps tout entier s'embrasait, mes muscles tremblaient, s'affaiblissaient. J'avais chaud, et pourtant je gelais sur place. Je grondai en silence - j'aurais voulu crier, dire que j'étais là, qu'on tournait une caméra cachée.. mais c'était l'aphasie. Je soupirai, inaudiblement. Des gouttes de sueur perlaient sur mon front, et je ne pouvais même pas les voir, ni même les sentir. Anesthésie. Je semblais flotter entre deux eaux, j'entendais le bruit des vagues, puis plus rien. Le vide. Des grésillements anodins.

Soudain, parmi cet echo qui mêlait les bruits extérieurs aux grondements internes de mon corps, j'entendis une voix, familière, celle du petit plaisantin qui m'accompagnait. Il semblait jurer. J'en avais oublié sa présence, et cette piqûre de rappel me fit le plus grand bien. Je lui parlais, intérieurement, lui demandais comment il comptait faire pour me sortir de là - enfin, j'espérais que c'est ce qu'il voulait. En silence.
J'aurais jamais voulu dire ça, mais l'heure est mélodramatique les enfants. Il tenait le dernier fil qui me raccrochait à la vie. AMEN - Darling, u're always grumbling 613727

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Ronnie répéta son geste, rouant de coups le morceau de bois déjà bien affaiblis par la pluie et les termites - miam :hh:

- mais le rouquin ne faisait pas le poids face au tronc et il se redressa. Des idées fusaient, son cerveau fumait presque, et ses yeux basculaient avec ardeur de tous les côtés. La panique le prit. Sa respiration se fit plus rapide, complètement saccadée. Ses petits yeux ébènes se posèrent sur la Noiraude.. elle n'allait pas rester là, il fallait qu'il agisse !
Dans un grognement de rage, il se jeta contre l'arbre. Ses veines semblaient éclater sous sa peau, ses muscles ne tressaillaient pas. Dans un dernier cri, il fit basculer le tronc qui tomba à moins d'un mètre de la pouliche.

Se redressant lentement, il jugea la scène avant de se précipiter sur le bois, sans même prendre la peine de vérifier s'il était lui-même stable. Il pouvait toucher les oreilles de la jument. « Accroche toi à n'importe quoi ! » Hurla-t-il en un souffle.

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Cette bulle protectrice m'apaisait, elle semblait vouloir parler et m'inciter à abandonner la mise. Mon cerveau enfermé dans sa cage se sentit serein, protégé. Ça aurait pu être suffisant si je n'étais pas de nature téméraire et agitée. Si j'avais joué au Poker dans ma vie, j'aurais été une sacrée bluffeuse : je blinde sans avoir de bonne main. Bonne analogie, parce qu'en l'occurrence, je n'étais pas en très bonne posture non plus à l'heure actuelle. Cette force incommensurable qui m'écrasait vers les profondeurs fut contrée par celle de notre monde, qui m'appelait à revenir. C'est à peu près comme ça que ça s'est passé. Ce voile éclatant, écumeux posé devant mon regard s'estompa un peu. J'en profitai pour concentrer mon mental sur l'énergie qu'il me restait - je parvenai à discerner quelques sons, quelques images nébuleuses - pour m'agripper à ce qui semblait être un support de bois. Le contact fut rude, l'écorce me dépiauta l'échine : je ne bronchai pas. La boue visqueuse me cachait peu à peu l'encolure.. Je tenais fermement le tronc qui était à ce moment là de l'histoire, l'amour de ma vie.
Maîtrise ton chakra, Epsi ! - Darling, u're always grumbling 831196

Et pendant que Epsi délirait sur le Poker, Ron, lui, tentait d'agir au mieux pour la sauver d'une fin atroce, longue et très douloureuse. À vous de devinez qui est le héros.. - Darling, u're always grumbling 561150

Le roux attrapa quelques crins, c'était peu mais c'était bien la seule chose qu'il voulait se risquer à toucher. Parce que bon, héros d'accord, mais suicidaire, pas réellement. Le fait est qu'il adorait vivre, et c'était dommage de s'en passer, m'voyez ?
La crinière de la jument s'extirpa des dents du mâle, comme si la situation était drôle et qu'on avait tout notre temps ! Énervé, il s'avança un peu plus sur le tronc qui tressaillit. Immobile une seconde, Ronnie ferma les yeux. « Mais quel bordel ! » Grogna-t-il en continuant de s'avancer, ses paupières toujours closes.
Parvenu au bout du tronc, il chopa avec rapidité l'encolure de la Noiraude, au risque, bien entendu, de lui faire mal, voire de lui déchiqueter la peau.. mais on est pas à ça près, n'est-il pas ?
En reculant doucement et avec prudence, le Roux continuait de resserrer l'étau de sa mâchoire sur la pauvre et frêle encolure d'ébène.

Invité

L'anesthésie qui faisait autorité sur mon corps jusqu'ici s'estompait à mesure que le roux progressait dans ses trépidantes aventures. En fait, j'aurais préféré rester coincée dans ce trou, en y réfléchissant deux fois. Une vive brûlure me saisit, je ne pus laisser échapper un cri. Douleur aiguë. Les sens en alerte, je tentai de m'extraire de cette crevasse sableuse.. en vain, mes faibles muscles s'y opposèrent. Je pinçai les lèvres pour ne pas broncher, la douleur devenant de plus en plus intolérable. Paradoxalement, plus le temps avançait plus je me sentais vivante. Oubliant ma torture, j'essayai d'ouvrir les yeux : y parviens. La terre semblait tanguer sous mes sabots, et s'écraser vers le fond : je crois que finalement, le mâle me sortait de ce mauvais pas par sa force spectaculaire. Avant de tirer des conclusions hâtives et éviter les fausses joies, je fis de nouveau le rôle de la dame mourante, clignant exagérément des yeux - et me tirant vers l'arrière aussi, du mieux que je pouvais, histoire de le seconder (et augmenter mes chances de survie).

» come here, darling ¬¬
» » Darling
» ♣ Always here for you, darling
» Oh my sweet darling
» Darling -Jument-