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Un hennissement déchirant résonna dans mes oreilles. Mon cœur bondit dans ma poitrine, me propulsant sur mes jambes ankylosaient par la nuit. Un long regard parcourant la plaine ainsi que l'absence d'odeur équine me suffit pour comprendre que j'étais seul. Le hurlement, c'était bien moi qui l'avait poussé. Je tenais de me remémorer mon rêve, le bruit de sabots, la douleur omniprésente, le vide... Je savais que je venais de revivre l'accident, mais c'était toujours le même rêve, toujours, sans, cesse, je tournai en rond sans pouvoir me souvenir. Je me laissais retomber sur le cul, les pierres piquant mon fessier charnu mais cette douleur me faisait oublier un instant une autre beaucoup plus profonde...

Caelis, en route pour rejoindre le territoire de l'empire, c'était assoupie. Un sabot au repos, les oreilles molles et le souffle léger, elle somnolait. Un cris strident lui déchira les tympans. Ils étaient plus proches l'un de l'autre qu'il ne le croyait. Le vent était juste en sa faveur. La grise sortit de l'ombre, l'air interrogatif. Euh...bonjour? Elle bailla puis soupira doucement, mal réveillée.

Une voix me sursautait, décidément il Ya des jours comme ça où il faut pas se lever le matin... Mon regard se posa sur elle, je tentait de calmer les battements de mon cœur avant de répondit un bonjour à moitié inaudible. Je me détournait d'elle, papillonnant des yeux avant de m'ébrouer et de me lever. - j'espère que je ne vous ai pas déranger... -

Un nouveau bâillement sortit de la bouche de Caelis. Ses yeux clignotèrent quelques fois d'affilé. La grise se secoua. Y a pas de mal...je m'appelle Caelis. Elle lui sourit, faiblement éclairée par la lumière de la lune et des étoiles.

Sa robe blanche était comme illuminée dans la nuit, je me surpris à répondre à son sourire, puis me détournai d'elle pour cacher mon désarroi. Je renâclai, énervé par... par je ne sais pas trop en fait mais je sentais cette chaleur connu qui montait en moi. - Soit je ne vous connais pas... - Répondis-je, annonçant les faits. Et même si c'était le cas, j'aurais été dans l'incapacité de le savoir vu que mes souvenirs continuaient à me fuir comme la peste...

Elle inclina une oreille, intriguée par cet étalon. Pour autant elle n'était pas décidée à quitter son antre nocturne temporaire. La jument nacrée s'avança d'un pas, une légère brise charriant ses crins. Cette nuit, elle se sentait particulièrement conciliante. Alors faisont connaissance. La demoiselle se posta devant lui, une lueur étincelante dans le regard.

Je plantains mon regard dans le sien, légèrement méfiant, défiant d'avancer plus puis dans un soupir mon corps se relâché alors, acceptant le rapprochement de la rondelle. Sérieusement qu'Est-ce qui tournait pas rond chez moi, sous un ciel magnifique constellé d'étoile, une jument qui rayonnant sous cet astre lunaire comme une constellation qui s'était échoué près de moi, pourquoi refuserait-je son approche. C'était peut-être cela le problème, tout semblait trop parfait, je devais encore dormir et tout cela allait se terminer dans le sang comme à chaque fois. - Fantôme - Murmurait-je malgré tout, je ronflais doucement des naseaux. - Moi c'est Fantôme... -

Caelis n'est pas lunatique. Juste imprévisible. Très imprévisible, et cet étalon ne devrait pas la sous-estimer, d'autant plus avec ses - carrément- changement de personnalité nocturne. Ce soir, elle serait feu mais montrerait glace. Enfin bref, elle lui sourit à nouveau, énigmatique. Eh bien enchantée! Son odeur ne lui disait rien, et les nouveaux arrivants étaient nombreux ces temps. Vous venez d'arriver?

- Il se pourrait... - Dis-je d'un ton morne, je ne savais pas exactement si j'étais nouveau, ou bien ancien, j'aurais tellement aimé le savoir. - Et vous ? -

Oh, je suis arrivée ici étant pouliche. Je ne suis pas née sur Galop Sauvage. La grise agita sa queue, chassant quelques moustiques indésirables. Elle plongea son regard dans celui de Fantôme, involontairement. Caelis était tombée dans ses pensées, mais revint vite. Vous venez d'où? Question soudaine, ne se voulant pas nécessairement indiscrète.

- Vous avez d'autres questions de ce genre!? - Crachai-je avec dédain, rabattant mes oreilles sur ma nuque. Ce n'était pas de sa faute, elle ne pouvait pas savoir, mais je ne pouvais m'empêcher de répondre de la sorte. Je détournais mon regard d'elle quand son regard voulu croisé le mien. - Je ne sais pas ça vous va ? -

Mais elle se contenta de le regarder avec douceur. Quoiqu'elle lui aurait volontiers rendu sa réaction. Elle ne répondit pas, mais hocha la tête. Peut-être êtes vous sortit des pierres? Après tout, on peut toujours rêver.

Bizarrement je me mis à rire, d'un rire franc et sincère - Je dirai plutôt que je suis tombé du ciel! -

Oui, on peut toujours rêver. Caelis regarda le ciel, puis fit une moue admirative. Oui, mais il est où votre cratère? Elle le chercha du regard. Réellement.

- Et bien je ne suis tombé ici j'ai fait un peu de marche... - Mon visage se plissait sous les souvenirs douloureux de mon réveil. - J'ai perdu tous mes souvenirs après avoir chuté d'une falaise, c'est tout ce que je me souviens! - Qu'Est-ce qui me prenait à m'ouvrir à une inconnue, il fallait que j'arrête je parlais trop!