look like a girl but I think like a guy / LEO

La petite isabelle avait délaissé Gladys pour la première fois depuis qu'elle l'avait récupéré pour s'aventurer dans ce territoire qui appartenait autrefois à son père. Avant qu'elle ne le tue. Elle avait tué sa mère comme elle avait tué son père. Elles ne connaissaient que des noms que Gladys lui avait soufflé, mais elle ignorait encore beaucoup de toute sa famille. Luttant contre le vent froid qui régnait sur ces terres, la petite caracolait tant bien que mal dans les hautes herbes.

Elle finit par glisser bêtement et dégringola une pente en rouler-bouler. Mécontente et vexée, des larmes lui échappèrent tandis qu'elle regardait autour d'elle, histoire de vérifier que personne ne l'avait vue ¬¬ Ra-té, un cheval noir marchait contre le vent, dans sa direction. A la fois effrayée et joueuse, la petite isabelle s'aplatit dans les hautes herbes, comme un lion.

Le soleil froid ne me réchauffait pas. Le grand-nord me permit de refroidir ma carcasse. J'étais plongé, captivé par mes souvenirs. Mes pensées étaient comme un poison qui embrumait mes sens. Mon esprit était concentré pour démêler le tas dans ma tête que j'en oubliai les alentours. Ma perception était inefficace. Je ne remarquai pas la pouliche qui s'était dissimulé dans les hautes herbes.

Se sentant l'âme d'un lion, la pouliche s'aplatit davantage, ses yeux ambrés suivant la progression de l'étalon noir en sa direction. Lorsqu'il arriva près d'elle, elle bondit hors de sa cachette, rugissant, ses lèvres relevées sur ses dents. ROARRR !

Je fus surpris quand une pouliche bondit devant moi. J'avais fait un bond en arrière. Je la toisai de mon regard, mon cœur qui avait accéléré la cadence me faisait respirer fort. — Tu as réussi ton coup, petite. Fis-je d'une voix foncièrement sévère. Mon regard tourna de gauche à droite, cherchant les parents potentiels qui avaient égarés leur rejeton. — Que fais-tu toute seule? Demandai-je dans un ton mesuré. Elle était vraiment petite pour se balader sans parent.

Elle releva la tête, satisfaite, lui adressant un sourire rayonnant, ruant un petit coup en arrière pour montrer son contentement. Je joue à être un lion , se justifia-t-elle, et puis j'suis pas toute seule puisque vous êtes là ! ewé, logique.

La petite était maline. Je la gratifiai d'un sourire en retour. — Je dirai plutôt un lionceau. Finis-je par dire en soutenant son regard.

Leo retroussa ses babines et miaula une autre fois. Mouais, c'est à cause de ma taille ¬¬ Quand je serai grande, je changerai la tradition ! je serai un gros lion et je vous dévorerai ! Sauf si vous êtes gentil Elle enchaîné illico : vous êtes gentil ? ¬¬

— Gentil? Répétai-je en faisant un pas vers elle. — Non, je ne le suis pas. Mon regard persévéra dans le sien devenant noir comme ma robe.

Leo ravala sa salive, se recroquevillant sur elle-même, se perdant dans les abysses profondes des yeux de l'étalon. Pour le coup, elle ne savait pas quoi rétorquer, alors ses larmes jaillirent à la place de ses yeux craintifs.