si jamais

 

KENTUCKY

J'en avais vu des choses, mais cette vue était ce dont j'avais le plus besoin, sûrement. J'avais quitté le sentier, et grimpé sur une petite colline qui surplombait l'ensemble de cette terre. On pouvait observer le chemin, dans sa totalité. Mais ce que j'observais, c'était ces immenses nuages qui semblaient vouloir s'approcher de plus en plus près de moi. Mais, dès que je respirais, ils s'arrachaient à moi. Et ce dans une continuité indéterminée, qui me semblait éternelle, et que j'appréciais inlassablement.

Je peux ? ♥ (Avec H)

Ϟ Heimdall, en grand voyageur qu'il était, s'était mis en tête de visiter chaque nouvelle terre de ce jeune galop sauvage. L'étalon avait déjà passé énormément de temps à sillonner les abord de certains lieux, mais n'avait encore jamais poussé l'exploration jusque dans le Sud. C'est pourquoi, après être tombé nez à nez avec l'entrée d'un petit chemin montant aux sommets de chaque colline du coin, le mâle bicolore avait décidé de l'emprunter. Sans se douter que, quelques kilomètres plus loin, il serait obligé de faire un choix : reculer ou faire reculer. Mais pour le moment, peu lui importait : il était seul avec lui même et pouvait à loisir tergiverser sur tout et n'importe quoi.

Moi, je faisais encore exception aux règles, j'imposais mes propres choix, malgré moi. Le sentier était à quelques mètres, puisque je me trouvais à sur une colline qui jouxtait ce petit, tout petit chemin. Reculer ou avancer, j'avais choisi contourner. Et j'avais bien fait. Enfin, j'imagine. J'observais encore et encore le tableau somnambule qui se dressait tout autour de ma tête, je m'y perdais, mais avec un si grand sentiment d'allégresse qu'un rien m'amusait.

Ϟ De toute manière, les règles étaient faites pour être transgressées. Seulement cette fois, H n'avais pas vraiment de raison de passer outre. Alors il continuait son chemin, observant distraitement le paysage qui lui passait devant les yeux au fur et à mesure qu'il avançait. Seul. Seul avec lui même, le fantôme de Zwei planant au dessus de sa tête. Son côté mercenaire était sur le point de reparaître, mais étonnement, le bicolore s'en fichait. En fait, il avait totalement accepté sa folie. Z faisait partie de lui. Et dorénavant, ils feraient en sorte de vive ensemble. Perdu dans ses pensées, l'étalon ne remarqua la présence de le mâle cendré que lorsque son odeur, musquée, vint lui chatouiller les naseaux. S'arrêtant alors, Heimdall ronfla doucement, pour signaler sa présence au gris.

Ce dernièr semblait d'ailleurs perdu dans l'étendue sauvage qui s'étalait devant elle. Alors, le marwari repris sa marche, quittant le chemin pour rejoindre le petit plateau et son occupant. « Bonjour. » Le salua-t-il, calmement.

EDIT : oups je l'ai pris pour une jument, j'ai modifié mdr'.

Depuis que j'étais ici, je n'avais rencontré qu'un seul étalon; Rhaegar. Il y avait Alma aussi, mais il était trop vif et jeune pour que je le qualifie pareillement. Le petit Sydan, trop petit aussi. Mais les vent m'avait averti qu'un quatrième allait entrer dans mon cercle de relation. Et, invisiblement, je stressais. Je ne savais pas du tout comme me comporter avec des gens du même sexe que moi. Je me tournais juste, et le gratifia d'un sourire. Situé plus haut que moi, il semblait terriblement puissant. Je me sentais encore dominé - bien que je n'en laissais rien paraître, comme l'autre fois avec Rhaegar. Mais il avait un truc en plus dans son comportement, celui aux yeux bleus. Et alors que je me posais tout un tas de questions, je n'avais pas réalisé que je ne l'avais pas salué verbalement.

Ϟ Pour H, il était devenu facile d'aller vers les autres. D'entamer une discussion. Et il lui arrivait souvent de se demander ce que pouvaient ressentir les personnes introverties, timides, ou tout simplement trop angoissées pour avoir ce contact facile avec les inconnus. Alors, lorsque l'inconnu le salua d'un simple sourire, le bicolore ne rajouta rien. De toute façon, que rajouter ? Si le cendré n'avait pas envie de discuter, il n'insisterais pas. Tournant son attention vers le paysage s'étalant à leur pieds, le marwari laissa une vague de bien être prendre possession de son corps ... et un bref soupir de quiétude lui échappa, sans qu'il ne s'en rende compte.

C'est plutôt chouette de pouvoir casser les règles. Mais je me demande qui s'est tué à faire un chemin, avec ces barrières ... pour ne laisser la place qu'à une seule personne. ça y est, j'avais parlé. Mes traits étaient féminins, et ma voix, pas spécialement masculine. Mais j'y pouvais rien, on dit que c'est les origines.
Dans ma tête, quand j'évoquais ces mots, ça ne mettais que peu de temps à circuler: origines, parents. Parents, maman. Maman, morte. Morte, traumatisme. Traumatisme, enfance. Enfance ... Je coupai ce chemin qui se traçait dans mon cerveau, en tournant simplement la tête, la chaîne s'était brisée, mais pas définitivement.