Ψ Lemon drop

Découvrir le nouveau galop sauvage. Apprendre de chaque lieu. Mémoriser chaque aspérité, chaque recoin du pays. Et réapprendre à vivre en tant que simple membre et descendant de la pire famille qui soit. Voilà qui n'allait pas être de tout repos pour Hönir, qui venait de pénétrer sur le territoire de Pa. Pa, qu'il avait rencontrée autrefois. Pa, la mère de sa demi-sœur. Observant les alentours, l'isabelle se laissa absorber par le spectacle se déroulant sous ses yeux. Figé, mais horriblement étrange ...

Oui c'est un libre

Il l'avait entendue arriver, mais n'avait pas bougé. Pour lui, un contact physique n'était pas de mise lorsque l'on rencontrait une personne pour la première fois. Alors oui, Hönir ne s'était pas attendu à ce que la jument le touche. Ça ne lui aurait même pas effleuré l'esprit de le faire lui même. De ce fait, la nouvelle venue allait certainement être effrayée par la réaction du mâle, qui fit un brusque écart sur le côté en ronflant des naseaux. Cette prise de contact subite l'avait surpris. Et l'isabelle n'aimait pas être surpris.
Se rendant rapidement compte que ce n'était qu'une jument à l'air innocent qui le regardait, l'étalon se détendit et souffla, remettant son toupet en place, afin qu'il cache de nouveau son œil gauche, balafré, mort. Désolé. Fit-il, à demi-mots. Oui, tout vas bien, ne vous inquiétez pas. Elle l'avait bien eu.

Elle semblait honteuse. Penaude. Se mordant l'intérieur de la joue, l'isabelle se détend et baisse la tête. Ce n'est rien, vous m'avez surpris. Je n'ai plus l'habitude de contact physique. Confie-t-il, pour qu'elle arrête d'afficher cet air triste sur son joli minois coloré.

Et l'inconnue se présenta ... Pas farouche pour un sous, elle ne semblait même pas perturbée par l'allure de l'étalon. Il était couvert de cicatrice, semblait totalement hors du temps et pourtant ... Hönir. Se présenta-t-il à son tour, sans vraiment trop comment réagir avec la bicolore.

À nouveau, il se sent observé. Le regard d'Astiana se fait insistant. Surtout sur son œil. Celui qu'il cache. À la question que la jument lui pose, l'isabelle ne peux s'empêcher de ronfler des naseaux. Je t'en pose des questions ?! Pensa-t-il, fort mécontent. Mais il ne montra rien, comme à son habitude. Par soucis d'éthique. Je ne voudrais pas vous choquer.

Les trois années qu'il avait passées loin de galop sauvage avaient fait de lui quelqu'un de bien. Mais de fort réservé, voire renfermé. Quelqu'un de froid, de distant. Ne relevant le malaise qu'il avait inspiré à la jument, Hônir secoua la tête, avant de la baisser pour arracher deux trois brins d'herbes au sol, qu'il se mit à mâchonner pour s'occuper. De toute façon, que pouvait-il bien dire ?

Visiblement, sa compagnie avait l'air de déranger la jument, puisqu'elle semblait éprouver le désir de partir. Levant les yeux au ciel, un peu exaspéré qu'elle abandonne aussi facilement, Hönir se racla la gorge. Vous partez déjà ? Demanda-t-il, curieux de savoir ce qu'elle allait trouver à lui dire pour se justifier. Ce n'était pas parce qu'il mangeait deux trois brins d'herbe qu'il s'ennuyait ... Cela ne vous est jamais arriver de grignoter de temps en temps ?