Ψ Lemon drop

Astiana semblait si sûre d'elle ... lorsqu'elle disait le mettre mal à l'aise. Réprimant un soupir, Hönir se retourna enfin, pour plonger son oeil unique dans le regard de la bicolore. Ai-je montré le moindre signe de malaise en votre présence ? Lui demanda-t-il avec un sourire, un peu amusé par la tournure que prenait cette rencontre. Elle semblait si ... peu confiante en elle même. Alors qu'avec un peu d'effort, il en était certain, la malaise qu'elle éprouvait à cet instant pouvait aisément disparaître. Il suffisait de chercher. Mais pour cette fois, ce serait l'isabelle qui prendrait sur lui. Vous êtes nouvelle ici ? Questionna-t-il, plus pour faire la conversation plutôt que par réel intérêt.

Je suis né sur galop sauvage, mais l'ancien. Celui dont les terres ont été complètement ravagées. Confia-t-il, un peu nostalgique. Il aurait bien aimé pouvoir à nouveau fouler les terres de son enfance.

La curiosité avait toujours été un vilain défaut. Mais si elle voulait savoir ... elle saurait. Non, en effet. Commença Hönir, un tantinet pensif. Je ne sais pas vraiment ce qu'il s'est passé mais un nombre incalculable de catastrophes naturelles ont du s'abattre sur les anciennes terres, obligeant les occupants à s'exiler ici. Comment c'était avant ? Je ne me souvient plus tellement. J'était jeune à l'époque ...

Hönir lui offrit un sourire. De rien. L'étalon était très peu causant et il n'aimait pas tellement raconter sa vie. On marche ? Plutôt que de rester là comme deux cruches, autant de dégourdir les jambes.

Se mettant rapidement en route, l'étalon cala ses foulées sur celles d'Astiana, tout en regardant droit devant lui. Que pouvait-il bien lui dire ? Pourquoi avez-vous arrêté votre voyage sur galop sauvage ? Laissa-t-il enfin échapper, cependant pas plus curieux que cela. À elle de trouver les réponses pour attiser sa curiosité.

Hm ... d'accord. Répondit le mâle, sans vraiment savoir quoi ajouter de plus. Et tandis qu'ils marchaient sans but, Hönir se tut, attendant qu'elle prenne les choses en mains. Qu'elle parle, qu'elle fasse autre chose que marcher lentement et lourdement ..

L'étalon était pourtant resté aux aguets, ne se laissant pas distraire par sa discussion. Mais, avant même qu'il puisse prévenir la jument, cette dernière se retrouva affublée d'un loup solitaire, solidement accrochée à elle par les dents. Bondissant alors vers elle, il planta les siennes dans l'échine du prédateur, l'arrachant de sa prise de manière brutale. Toute douceur, toute sympathie avait quitté le corps de l'isabelle, qui ressemblait maintenant à ce qu'il était : un guerrier. Tous crins volants, droit comme un i, Hönir se dressa entre le loup et Astiana. Et dans cette position, il était facile pour cette dernière de découvrir l'état du côté gauche du visage de l'étalon. Son œil mort, barré d'une immonde cicatrice. Sa ganache, coupée en deux par cette même marque. Marque qui prenait sa naissance au niveau de sa gorge, pour venir mourir au dessus de son nez.