J'arrive tranquillement sur la plage avec le projet de contempler longuement l’horizon sauvage, comme j'en ai pris l’habitude ces dernières semaines.
Et là...
Des barrières.
Des barbelés.
Du béton.
Des humains.
Retenant un hennissement étranglé, je me retiens de foncer dans le tas et de détruire le plus de choses possibles. Ça ne servirai à rien. Les humains, avec leurs étranges bâtons brillants qui crachent du métal, aurait tôt fait de me faire exploser la tête.
Mais...ce territoire...j'y suis toute nouvelle. J'aurais aimé le connaître plus, et je commençais vraiment à l'apprécier. C'est comme si on tuait un ami, lentement.
C'est fini, je ne retournerai plus sur ce sable sombre, je ne sentirai plus cette écume puissante sur mes sabots.
Impuissante, je regarde avec horreur le travail méticuleux des hommes, ces monstres, tandis qu'une unique larme, perle opaline, roule sur ma joue.