∞ à une madonne

Mer 23 Nov 2016 - 15:54

SOCRATE
Aujourd'hui, c'est l'amour qui intrigue Socrate, il observe d'un oeil fort peu discret, un couple de chevaux se bagarrer, s'embrasser, s'enlacer puis se jeter. Il apprécie à renfort de beaucoup d'imagination, ce qu'est la relation amoureuse, ce que sont les enjeux affectifs. Lui, nullement touché par ce genre de problème, n'en a qu'une vision très biaisée. Il aimerait, parfois, rechercher et étudier de plus près ce sentiment qui peut rendre fou. Qui rend souvent fou. Cet esclavage des coeurs.

Ven 25 Nov 2016 - 13:48

La petite aussi se posent des questions sur l'amour. Elle n'arrive pas bien à cerner la chose. Perplexe elle traine des sabots, non loin de là, la bouche en biais, le regard pensif. C'est un truc de grand non ? Est-ce qu'elle comprendra plus tard ? Rien n'est moins sûre pauvre bichette. C'est prés d'un étalon qu'elle s'arrête et qu'elle observe le couple plus loin, un sourcil interrogateur relevé. "Monsieur, pourquoi ils se bagarrent ? scratch

"

Lun 28 Nov 2016 - 11:42

Socrate laisse une petite pouliche s'approcher de lui sans ciller, restant concentré sur ses sujets d'étude du jour. « Je ne sais pas. Je crois qu'ils sont amoureux » Lance-t-il pour toute explication bien qu'il soit conscient que celle-ci n'avait pas beaucoup de sens surtout pour les oreilles d'un enfant.

Le doute est semé, un jour il fleurira. Elle est à un stade de la vie où l’amour, bien que légèrement compliqué à cerner, n’est synonyme que de sourire, de câlins et de poutous partout. « Vous pensez ?! » S’exclame-t-elle, sans doute un peu trop fort. « Parce que dit donc, on dirait un combat de boxe. Ils devraient se faire des câlins, peut-être qu’on leur a mal expliqué comment faire… » Commente-t-elle, perplexe mais à deux doigts de leur tourner le dos parce qu’un aigle passant au-dessus d’eux a brièvement retenu son attention.

La voix de la pouliche monte brusquement d'un ton et Socrate en sursaute. Il n'aime pas la démesure chez les poulains, il ne croit pas avoir un jour été si exubérant étant petit. Pourtant les questions qu'elle soulève sont intéressantes, pertinentes. « Je crois que l'amour est proche de la haine. Ce sont des sentiments voisins et parfois l'un des deux traverse la rue pour se retrouver chez l'autre. Ainsi parfois l'amour peut conduire à la haine et la haine à l'amour » S'efforce-t-il d'expliquer avec autant d'images qu'il le peut une hypothèse très théorique pour lui qui n'a jamais rien expérimenté dans ce domaine là.

Tout ça est très compliqué. « Alors on peut détester quelqu’un qu’on adore ? Comment on sait monsieur si on aime ou on déteste ? » Ca l’inquiète un peu, elle voudrait tout savoir sur ces étranges sentiments pour ne jamais faire de bêtes erreurs. « Je sais que j’aime mon papa mais j’ai jamais envie de le détester, ça peut arriver ? »

Socrate fait tourner ses méninges à plein régime, les enfants posent des questions plus profondes que les adultes. Et l'animal est rarement confronté à ce genre de perspicacité. « Je pense que si ton papa te blesse, te fait du mal, te ment, te trompe, tu pourras le détester mille fois plus parce que justement tu l'aimes » Il grimace, ses dires ne sont pas vraiment clairs. Socrate se dit qu'il devra forcément enquêter là-dessus.

Cela lui apparait soudainement comme très logique. « Oh d’accord je vois… » Elle soupire discrètement, soulagée d’un certain côté. « …et donc si la personne qu’on aime est loin, qu’on l’a que dans ses souvenirs, elle peut pas nous faire de mal. Alors on l’aimera pour toujours.»

Socrate trouve cette pensée infiniment poétique, il aurait voulu l'avoir à l'esprit avant que la pouliche de la lui souffle. « C'est indéniable » Répond l'animal qui descend ensuite la petite colline sur laquelle ils étaient postés, les deux amoureux étant partis. « C'est le cas de ton papa ? » Demande ensuite le mâle qui, au bout de quelques - longues - minutes, fait le lien entre les paroles de l'enfant.

Bowie suit l'étalon en trottinant. Ses yeux se posent sur le monde qui l'entoure puis de nouveau sur le mâle qui lui adresse une question. En pressant le pas, elle se remet à sa hauteur. "Oui, je ne pourrai jamais le revoir mais si je peux l'aimer pour toujours, ça me va." Déclare-t-elle avec un certain détachement tant elle s'est habituée à cette malheureuse réalité.

« Il est mort ? » Continue de questionner Socrate sans faire attention à ses mots alors même qu'il s'adresse à une enfant. Il ne craint pas de la vexer, il ne sait imaginer qu'on puisse se vexer pour quelque chose d'aussi naturel que la mort elle-même.

Dim 1 Jan 2017 - 23:10

Ce ne sont pas ces choses qui vexent Bowie. La boue qui colle à la crinière, les poulains moqueurs, l’heure du coucher qui arrive trop tôt, les bains pas assez chaud, ça c’est vexant. Parler de son papa, même si c’est triste parfois, ça ne l’énerve pas. « Oui, et ma maman aussi. » Répond l’enfant sans ciller avec tout de même une pointe de mélancolie dans la voix.

Jeu 5 Jan 2017 - 13:31

Socrate est alors surpris de la voir en vie et bien portante. « Tu les as connu ? » Il est curieux de savoir comment un si petit être a pu survivre dehors sans ses parents. Lui qui était né en captivité n'avait eu aucun souci à se faire à ce sujet là, il avait toujours été très bien traité, trop même. Son adaptation à la vie sauvage avait pris plus de temps qu'il ne l'aurait imaginé. C'est pourquoi l'expérience de cette pouliche l'intriguait.

Ven 13 Jan 2017 - 13:51

Bowie dodeline de la tête. « Pas ma maman. » Elle a une vague idée de l’odeur de celle-ci mais serait incapable de décrire son visage. « Mais mon papa m’a élevé pendant plusieurs mois avant d’aller tenir compagnie à Maman. » Il avait été un super papa avec lequel elle avait été heureuse. Tout ce qu’elle sait est l’héritage qu’il lui a laissé. Chaque savoir est un souvenir de lui.

Mar 17 Jan 2017 - 14:24

Socrate acquiece. « Tu as au moins eu le loisir de connaître ton père. Il t'a appris comment survivre sans eux ? » Questionne toujours le mâle, très intrigué par la situation de l'enfant.

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