dominant - givre

[donc je re-précise qu'il va rencontrer tous les dominants afin de faire son choix définitif ]

C'est le dernier territoire. Le dernier à visiter. Et ici, contrairement aux autres, le froid et la neige sont constants. Toute l'année. Et il aime ça, Vlàd'. Il n'est pas difficile de toute façon. Il s'accoutume de tout. Il a l'habitude. Marchant lentement le long des bains d'eau chaude formées par les différentes sources qui l'entourent, l'ébène profite de ce délicieux mélange entre chaleur et froid, moment apaisant, comme il n'en a pas eu depuis longtemps.
Et il attend, en silence, écoutant les bruits alentours. Il attend le propriétaire des lieux, qui ne saurait tarder, il n'en doute pas. Car il n'a rien fait pour être discret. Son odeur, ses traces, il n'a rien masqué, ni même tenté de masquer. Bref, il est prêt.

Bien qu'Ana se soit habituée mentalement aux brûlures de glace et aux paysages blancs, son corps tremble toujours de froid. C'est un comble, quand on pense que Sydän a fait d'elle sa reine des neiges. Hélas… personne n'est parfait.

Mais aujourd'hui, elle ne souhaite pas y penser. Non. Aujourd'hui, elle prend la route des sources chaudes, bien décidée à prendre soin d'elle. C'est l'un des lieux les plus chaleureux que le royaume du Nord puisse offrir, dans tous les sens du terme ; son préféré.

C'est pour cette raison qu'elle presse l'allure. Elle ne regarde pas une seule seconde le paysage qui défile à une vitesse fulgurante autour d'elle. Non. C'est seulement lorsqu'une odeur étrangère lui chatouille les naseaux que son cerveau se reconnecte à la réalité. Quelle imprudence… elle n'a même pas pensé à faire un état des lieux ! Séance tenante, elle ralentit. Ses pas se font légers, aériens. Elle s'approche des sources sans faire de bruit, les sens en alerte, le regard dansant sur l'horizon à la quête de l'inconnu.

L'inconnu en question s'est arrêté. Il observe la jument arriver à tombeau ouvert, comme si elle avait hâte de retrouver cet endroit. Ah. Elle a enfin captée sa présence. Elle le cherche. Vadàsz, pourtant tranchant dans cette nature blanche, ronfle des naseaux, pour se signaler, toujours en attendant.
Il ne s'introduira pas dans sa sphère sans y avoir été invité.

Une fois son radar activé, il lui en faut peu pour le remarquer. Il trône là, au beau milieu des sources, aussi mobile qu'une statue de cire. Elle devait être extrêmement distraite pour ne pas l'avoir remarqué plus tôt… ! Sa robe, noire comme l'ébène, tranche avec le décor immaculé et brille de mille feux sous la caresse des lampions. Mais, ce qui attire l'attention de la princesse, c'est sa carrure particulièrement imposante, qui envahit l'espace.

Dansant d'un pied sur l'autre, elle le rejoint en quelques foulées. Ses yeux, deux orbes noisettes noyées au cœur d'un visage en chocolat, le sondent sans gêne. De bas en haut, de haut en bas. Aucun détail n'échappe à sa sagacité. Une fois parvenue à sa hauteur, elle redresse un peu l'encolure, pour paraître plus grande. Moins vulnérable. « Bonjour. » le salue-t-elle poliment, la voix aussi suave qu'à l'accoutumée.

Il la laisse le dévisager, sans rien dire. Il ne se prive pas non plus, mais avec beaucoup plus de retenue. La baie à une carrure fine, des lignes arrondies et un visage extrêmement doux. Mais Vlàd' le sait, il ne faut jamais se fier aux apparences. Elles sont toutes et toujours trompeuses. En silence, il la salue, d'un signe de tête, tout en lui rendant son sourire. Visiblement, il n'est pas tombé sur le dominant des Glaces, mais sur sa compagne. Mais c'est du pareil au même. Bonjour Finit-il par lâcher, toujours en souriant.
Espérant silencieusement que cette quatrième rencontre se déroule mieux que celle avec Zohra.

Il lui répond avec affabilité, ce qui réconforte plus ou moins la brune. Elle n'a pas affaire à un malotru sur son territoire, et c'est une bonne chose. Elle n'est clairement pas d'humeur à batailler. Répondant à son sourire, elle reprend la parole. « Que me vaut votre visite sur ces terres ? Il ne me semble pas vous avoir déjà vu ici. » Sa voix garde son timbre doucereux et avenant. Pas du genre à dégager les inconnus au premier regard, elle pose cette question par simple curiosité. Peut-être souhaitait-il les rejoindre ? Son œil expert, qui continue à le détailler, finit même par se projeter. Avec une telle carrure et une capacité à se fondre dans le décor - si elle ne l'avait pas remarqué séance tenante, c'était peut-être pour une raison - il ferait une bonne sentinelle.

Il relâche ses muscles, jusqu'alors tendus, de peur d'à nouveau tomber sur un accueil digne des deux dominantes rencontrée jusqu'ici : Zohra et Isildure. Mais visiblement, ici, les gens sont plus civilisés qu'ailleurs. Tout comme les chevaux de Jade. Vlàd' sourit, avec douceur. Je découvre avant de faire un choix. Explique-t-il, avec beaucoup plus "d'assurance" qu'avec les Brumes et les Sables. Icin il a l'impression qu'il peux plus facilement expliquer la chose. Je rencontre chaque dominant afin de pouvoir mieux choisir ma future maison. Voilà qui est clair.

Son visage se fend en un sourire. Intelligent. Elle ne peut que saluer le raisonnement. « Je vois. C'est une bonne initiative. » souligne-t-elle alors, en hochant la tête. Au passage, elle apprécie le fait qu'il aille droit vers les choses, sans détour. Et c'est ce qu'elle fait à son tour. « J'imagine donc qu'il y a des choses que vous aimeriez savoir sur le Nord, et qui pourraient vous aider à prendre votre décision ? »

Il lui sourit, puis hoche la tête affirmativement. En effet. Si cela ne vous dérange pas. Répond Vlàd', en la regardant, droit dans les yeux. Enfin une rencontre ou la tension n’existe pas.

Pour lui répondre, elle se tient droite. Sa voix franche tranche avec le silence paisible des lieux, bercés par le clapotis des sources. « Au Nord, nous prêchons par les notions de paix, de confiance et de loyauté. Nous sommes contre la guerre et pour la protection de nos semblables. Bien sûr, vous me demanderez : 'Pourquoi avez-vous des guerriers, alors ? Car je sais vous vous en avez.' Là, c'est une simple mesure de précaution - de la défense légitime, si vous préférez. Si nous nous voulons pacifistes, nous ne sommes pas pour autant ignorants ou naïfs. La nature est imparfaite depuis la nuit des temps, nous ne serons jamais à l'abris des débordements. Mais nous essayons de les contenir et les éviter du mieux que possible. Nous puisons le meilleur, en chacun d'entre nous. Au nord, nous croyons en un monde meilleur. Y croyez-vous ? »

Et il l'écoute, en silence. Voici enfin un territoire qui pourrait s'allier à ses convictions. Des personnes qui pourraient l'aider dans sa lutte - personnelle et impersonnelle. Vadàsz sourit à la question de la jument. S'il croit en quelque chose ? Je crois en un monde qui ne serait pas fait uniquement de pouvoir et de manipulation. Répond-il simplement en la fixant droit dans les yeux, repensant à ce que lui avait dit Isildure. Être fort n'est pas forcément prôner la force violente et la dureté. Être fort, c'est aussi savoir user de sa sagesse quand il le faut.

À sa réponse, elle hoche la tête d'un air entendu. « Alors, nous partageons les mêmes valeurs. » S'il souhaite venir au Nord, il est le bienvenu. La brune ne se méfie pas outre mesure, elle sent l'honnêteté et l'envie profonde de vivre en paix qui émanent de ce grand noir. Il ne lui en faut pas plus. « Puis-je connaître votre nom ? » 

Au fond de lui, l'ébène se sent soulagé. Pour quelles raisons ? Allez savoir. Mais vous devez aussi savoir que j'ai déjà tué pour défendre ce en quoi je crois. Et je n'hésiterais pas à le refaire. Ainsi, elle est prévenue. Vadàsz. Le Chasseur. Tout ce qui fait ce qu'il est. Et qui il est.

Elle le regarde dans les yeux. Il n'a rien à cacher. Très bien. Elle non plus. « Votre passé vous appartient. Si vous l'avez fait, c'est que vous aviez une bonne raison de le faire. La force sans la justice est tyrannique - hélas, parfois, la justice sans la force est impuissante. Si cette nuance vous parle, alors nous nous rejoignons. » 

Son regard se fait plus intense. « Enchantée, Vadàsz. On m'appelle Anastasia. »

Elle semble si sage. Si posée. Si aimante envers son peuple. En est-il de même de son compagnon ? Certainement. Lorsqu'elle se présente à son tour, l'ébène la salue d'un signe de tête, afin de lui signifier que l'information est bien enregistrée. Tout comme la moindre de ses paroles. Maintenant qu'il a obtenues les informations qu'il recherchait, il ne lui reste plus qu'une personne à rencontrer. Merci d'avoir pris le temps de me décrire votre monde. Je vais maintenant voyager jusqu'au territoire de Jade afin d'y rencontrer la dominante. Je ferais ensuite mon choix. Lâche Vadàsz, avec un sourire. Puis il la salue, d'un nouveau mouvement de tête, pour lui dire au revoir. Et peut-être à bientôt, qui sait ...
Reculant de quelques pas, l'ébène fini par lui tourner les dos et disparaître dans la brume environnante. Il reviendra ici. Même s'il ne fais pas partie du Nord, il y remettra les pieds. Un jour, très prochain.