‹ you think you can hide ›

OROSZLÀN.

Il ne sait pas depuis combien de temps il marche sous terre. Peut-être quelques heures. Peut-être quelques jours. Il se perd volontairement ici, pensant que ça confinera ses démons à rester calme le temps que ça passe. Au moins ici, il ne peut pas faire de bêtises honteuses. Du moins, c'est ce que notre Lion pense. Dès que son instinct lui dit qu'un couloir le mènerait de nouveau vers la sortie, l'ancien Roi l'évite, volontairement.

Brusquement, une odeur. Il pile net, le souffle court, les naseaux déjà dilatés. Non, non, NON ! Il fait plusieurs pas à reculons, oreilles couchées en arrière. Déjà, ses démons s'agitent. Déjà, ils savourent leur victoire à venir. Ils savent qu'ils ont gagné. D'avance. Il recule précipitamment et sa croupe heurte une des parois. Il se fige, les muscles tendus. Il voudrait fermer les yeux, ne plus sentir, tout oublier.
Il a reconnu l'odeur. C'est celle de sa demi-soeur.

Déjà, son esprit s'agite. Sous son crâne, ils grouillent, se débattent. Certains osent même déjà en rire. L'ancien Roi fait claquer ses dents dans le vide, faisant résonner un écho dérangeant. Il lui jette un regard noir. « Dégage ou je te fais subir ce que je t'avais promis. » menace-t-il, pensant qu'elle... n'apprécierait pas du tout ça.

Ses paroles le font frémir, il tente encore de garder le contrôle, pourtant. « Tu t'en mordras les doigts ! » rugit-il en se tassant plus encore contre la paroi, comme s'il voulait qu'elle l'absorbe. Pendant qu'elle continue d'avancer. À chaque pas, quelques fils le retenant à la raison cèdent.

Elle est trop près, décidément bien trop près. Ses pensées s'entrechoquent, s'emmêlent, les voix et les images se font de plus en plus intenses. Plus précises, aussi. L'odeur alléchante qu'elle dégage fait dilater ses naseaux et disjoncter son cerveau. Cesse de te retenir, gamin ! Même ta grande copine Aslaug te l'a dit : tes désirs ne doivent faire qu'un avec les nôtres. Il décide de la croire. De les croire, eux. Pour une fois, le Lion leur cède sans rancoeur.
Quand Hel attrape sa lèvre, il a déjà cédé. « Tu as raison. » gronde-t-il contre sa bouche, avant de l'embrasser furieusement. Pas de douceur entre deux démons.

L'odeur libérée, comme un ennemi déloyal, vient le cueillir fébrilement. Il tremble légèrement, peinant à contenir son excitation. Ses crins sont emmêlés, son regard à moitié fou la dévore de loin, il ne bouge pas, savourant cet instant où elle se fait désirer.
Puis enfin, d'un bond, il est de nouveau contre elle, poitrail contre poitrail. Ses iris sombres se fichent dans les siens à la manière de deux boulons indévissables. Son souffle court vient s'écraser contre le visage de la cremello tandis qu'il exerce une faible pression contre elle.

Il aime la sensation de danger, cette douce sensation qu'elle pourrait le tuer d'un seul coup de dents. Ça n'a pas d'importance à cet instant-là, il peut bien mourir qu'il ne se débattrait peut-être pas si ce n'est pour l'adrénaline. Une adrénaline qui se diffuse dans ses veines autant que l'excitation. La chaleur de leurs corps stagne contre les parois, se répercutant contre eux, au même degré que l'odeur enivrante de ses chaleurs. Il enroule son encolure autour de la sienne pour la contraindre malgré tout à s'éloigner de sa jugulaire. Son cou se plie pour venir attraper la peau de son ventre, lui infligeant une légère morsure avant de claquer dans le vide. Finalement, il s'ébroue, les pupilles dilatées au maximum, pour venir se placer derrière-elle, mordillant sa croupe sans douceur.