▸Your body on me

M A D D O X

En entendant des conversations si et là, Maddox avait fini par repérer et trouver le point de sources chaudes du territoire du Nord. Il se glissa dans l'un des bassins et ne put réprimer un soupire de soulagement et de satisfaction. Cela faisait un bien fou à son corps endoloris.

Il l'avait senti approcher, tant par son odeur entêtante venant s'insinuer dans ses naseaux comme pour le narguer, tant par sa présence qu'il avait appris à déceler. Un sourire trônait sur sa bouche, mais il ne sortit pas pour autant de l'eau pour venir à son encontre, pour une fois, il la laissa venir à lui. Sa réplique accentue son rictus malicieux. Enfin, il rouvre les paupières, dévoilant son regard bicolore, qui ne tarda pas à dessiner les courbes d'Aslaug. Il grimaça légèrement en voyant sa chair entaillée. " Que la nouvelle Reine soit apaisée, il ne fera pas de gros dégâts dans cet état. " réplique t-il avec espièglerie. " Te joindrais tu à moi ? "  

Elle le rejoint avant qu'il n'ait le temps de terminer sa question, ce qui lui arrache un sourire. Il ne la quitte pas des yeux, et la dévore même du regard, outre passant ses plaies pour ne pas trop se renfrogner. Il aurait aimé l'épargner bien plus que cela, mais au moins, elle avait démontré à Sydän et Maddison qu'elle n'était pas là pour faire de la figuration et encore moins pour céder à l'envie d'un caprice. Le trône elle le voulait et l'avait obtenu. Il acquiesce silencieusement à son ordre, se concentrant plutôt sur les saveurs sucrées de son baiser. Maddox s'en délecta, appréciant chaque seconde que ses lèvres passèrent sur les siennes, comme ci il avait attendu cet instant des années durant. L'eau ondule en rythme avec son corps endoloris se déplaçant, venant se placer face à Aslaug, lovant son poitrail contre le sien, ses courbes venant impeccablement se caler entre les siennes. Ses yeux glissent dans les siens. " Tu étais terriblement sexy en guerrière aguerrie. " confie t-il dans un murmure taquin, mais sincère.

Le sourire qu'elle éveille sur sa bouche s'évapore rapidement lorsqu'il sent la caresse de ses dents le long de son échine. Un grondement sourd s'échappe de sa gorge, relatant sa satisfaction, son plaisir, son désir. Un léger rire rauque sort de sa bouche à sa question. " La queue pour avoir un autographe semble ne jamais se terminer. Cela fatigue ma pauvre petite personne. " rétorque t-il, malicieux et moqueur, en échangeant les rôles, rodant à son tour autour d'elle, ses naseaux entrant en contact avec sa peau, à la frontière du niveau de l'eau, y laissant des caresses appliquées mais éphémères. En réalité c'était faux, il n'avait pas encore quitté le Nord, n'était pas encore retourné au Sud et n'avait pas encore croisé grand monde depuis. Il tardait à partir, sans doute trop inquiet de la laisser seule ici, encore en proie à bien des dangers et des menaces. " Mais seulement une seule a de l'importance à mes yeux. " glisse t-il, ses sentiments pour elle n'étant plus un secret. " Cependant, elle risque de ne plus avoir beaucoup de temps pour moi maintenant. " souffle t-il aux creux de son oreille, taquin, en mordillant gentiment la base.

Le mustang cesse ses caresses à la réponse de la nordique, sa nordique. Elle l'avait déjà vaguement supposé lors de leur dernière entrevue avant le combat. Et il n'avait su quoi répondre, enfin, si. Il avait surtout voulu qu'elle s'empare du Nord pour elle avant tout, pas pour lui. Et c'est ce qu'elle avait fait. De son côté, il avait pas mal réfléchi à la question. Etait-il prêt à quitter le Sud pour la rejoindre au Nord, sur le trône du Nord ? Il n'avait toujours pas de réelle réponse à cela en réalité, mais en revanche, il était certain d'une chose. Il ne voulait pas se retrouver éloigner d'elle encore une fois, ils l'avaient été trop souvent. Maintenant qu'il avait décidé de déposer ses valises définitivement sur GS, fini les allers retours, il avait aussi décidé de partager sa vie avec Aslaug. Il cherche son regard tout en approchant son visage du sien. Il glisse délicatement ses naseaux le long de sa joue, en une douce caresse. " Tant que je suis avec toi, plus rien d'autre ne semble avoir d'importance. " dévoile t-il enfin. Alors la voilà la réponse définitive, il était prêt à renoncer à son cher Sud pour elle, prêt à vivre au Nord qu'il détestait, pour elle. " Mais cela ne plaira pas à ton peuple. "

Il ronronnerait presque au toucher de son baiser. Il se contente d'afficher un sourire malicieux. " Personne n'est encore parvenu à me contraindre à faire quoi que soit dont je n'ai pas envie. " Quoi que ... L'alcool peut être ? Ce souvenir vient subitement assombrir son visage. Son regard bicolore vient glisser jusqu'à celui de la nordique. " Avant que tu ne te décides complètement à ce que je te rejoigne sur ton trône, je te dois des excuses. " commence t-il dans un soupire las. " Enfaite, c'est un peu confus, je ne sais pas exactement pour quoi je dois m'excuser. On était au bal, toi et moi, enfin, je crois. " commence t-il, hésitant, son regard se faisant inquisiteur, comme s'il cherchait une réponse en elle. " On s'est embrassé, j'y ai cru du moins, puis tu es devenue une autre. J'ai trop bu, beaucoup trop bu. " Il fronce les sourcils, essaie de se remémorer ce qui s'est passé, mais tout semble flou. " Alors je me suis braqué, je me suis énervé, j'ai crié et je me suis barré. " Il marque une légère pause. " Je ne sais pas si c'était bien toi, et que d'un coup j'ai cru que ce ne l'était plus, alors je m'excuse de t'avoir planté là et de m'être emporté. Mais si ... Si ce n'était pas toi, je suis désolé d'en avoir embrassé une autre. " Il ne dérobe pas son regard, attendant sa réaction.

Il a appris à lire son regard, à lire chacun des tressaillements de sa peau. Il a appris à la comprendre, à la connaitre. Et il voit tout ce flot de sentiments contradictoires l'envahir. Le silence le pèse, l'impatience le gagne, le stress lui tord l'estomac. Le stress ? Quelle drôle de sensation. Il n'était pas certain d'avoir ressenti ce genre de chose avant. Mais il y avait tout un tas de choses qu'il n'avait pas ressenti, avant Aslaug.
Puis la sentence tombe. Ce n'était pas elle. Ce n'était pas Elle. Il ne se dérobe toujours pas, il s'attend à subir sa colère mais rien ne vient. Ce qui fait naitre un certain malaise en lui. Il l'a blessé, et il s'en veut, comme il s'en veut d'avoir pu croire que c'était elle ce soir là. Alors il préfèrerait la voir s’énerver, le gifler. Mais rien ne vient. Sa propre colère se met à gronder. Contre la situation dans laquelle il les avait mise, contre lui même, contre Cineàd. Mais quelque chose d'autre contre balançait son coeur. Il se souvint, se souvint lorsque le visage d'Aslaug avait cédé sa place à celui de Cineàd. Il avait su que ce n'était pas elle, ce n'était pas son gout, ce n'était ses baisers et ses caresses, ce n'était pas son odeur. Il avait été dérangé par le baiser de Cineàd. Déranger. Lui. Par le baiser d'une jument. Car ce n'était pas Elle.
Son regard s'était égaré lors de ses refléxions. " Aslaug. " l'interpelle t-il doucement, en clignant des paupières pour sortir de sa torpeur, refixant ses prunelles aux siennes. " Je t'aime. "