paradise TERMINE

"A ton avis, pourquoi est-ce si difficile de vivre en paix? Je veux dire, pourquoi ne pourrait-on pas vivre tous ensemble?" La jument se questionnait aussi à ce sujet, regardant le ciel, pensive.

"J'en sais rien. Probablement parce que plusieurs rechercheraient le pouvoir ou parce qu'ils ne seraient pas d'accord entre eux et c'est probablement ainsi que se forme des 'clans'... Ceux qui partagent le même opinion se rassemblent..." dit-il en commençant lui aussi à regarder le ciel.

"Tu as sûrement raison, toujours cette soif de pouvoir pour certains.." songea-t-elle, un peu déçue des autres

Il soupira à son tour. Il se tourna vers Nephtys et l'observa. Elle semblait si sage, si...censée. Il l'aimait bien. Elle lui ressemblait sur certains points. Il tenta de lire une expression sur son visage qui pourrait trahir ses sentiments, ses pensées, mais rien. Curieux, il lui demanda franchement. «As-tu eu une mauvaise expérience en lien avec le pouvoir? Un dominant t'aurait-il causé du soucis?». Il prit une pose avant de lui reposer un question. «D'où viens-tu? Qu'est-ce qui t'a amené ici?»

Nephtys laissait échapper un petit rictus. "Je suis fille de dominants" dit-elle en riant. Non, elle n'avait donc aucun problème avec les chevaux qui dominaient un territoire. "Je me suis enfuie de mes terres à la mort de mon père, je n'aurais jamais accepté de le voir se faire remplacer." dit-elle un peu sèchement. Ce n'est pas le sujet sur lequel elle avait l'habitude et l'envie de se confier. Un fin sourire se dessinait néanmoins sur ses lèvres, ne voulant pas blesser l'étalon de son ton sec.

Il lui sourit, il compatissait. Voilà un autre point commun. Heureusement, il n'avait pas eu à vivre la même chose qu'elle. C'était peut-être pire? "Moi aussi. Enfin, mes vrais parents. Mes parents adoptifs. Mes parents biologiques n'étaient rien d'autres que des chevaux stupides."

"des.. des chevaux stupides?" questionna-t-elle.

"Mon idiot de père m'a conçu sans l'accord de ma mère et celle-ci m'a abandonné. Heureusement qu'Azlander et Marilena étaient là pour nous accueillir, ma sœur et moi.", lui répondit-il.

"Ah, je vois.." dit-elle, un peu déboussolée par l'histoire qu'elle venait d'entendre. "Tu en veux à ta mère? Tu sais, si elle a subit un viol.." elle peinait à finir ses phrases, comme si elle avait peur de blesser l'étalon avec un mot de travers.

Njörd savait qu'elle lui parlait en portant ses gants blancs. Peut-être avait-elle raison de le faire. En tout cas, il aimait la franchise de son amie. Il réfléchit un instant. Elle n'avait peut-être pas tort sur ce point: Avait-il raison d'en vouloir à sa 'mère'? C'est vrai que ça doit être difficile d'élever un enfant - deux enfants plutôt - dont on ne veut pas... "Un peu... Elle aurait quand même pu nous aimer et ne pas nous abandonner... Mais en même temps... Je ne serais peut-être pas le même ni ici si elle ne l'avait pas fait. Mon père aurait pu nous retrouver et nous éduquer à sa façon qui ne doit pas être la meilleure..." lui avoua-t-il.

La jument appréciait que, grâce à elle, l'étalon noir se remettait en question. "tu as parlé d'une soeur?" demanda-t-elle, plus à l'aise. Elle espérait que ce sujet serait moins délicat pour lui.

À l'évocation de sa sœur, Frigg, un sentiment de tristesse et de bonheur envahit Njörd. La tristesse, parce qu'il ne l'a toujours pas retrouvée et le bonheur parce qu'il l'aime. Beaucoup. C'est la jument avec qui il faisait les 400 coups, avec qui il se sentait bien et que tout allait bien. Il soupira. "Oui, ma jumelle. Frigg, je l'ai perdue. On s'est perdus."

C'était raté, elle avait touché un point sensible une fois de plus. Elle l'avait bien remarqué à la réponse de l'étalon, le ton qu'il avait employé. Une sorte de nostalgie semblait flotter dans son regard. "je suis désolée.. je devrais peut être arrêter de te poser des questions.." dit-elle toute gênée en regardant le sol.

L'embarras de la jument était palpable. Le sujet ne le dérangeait pas, tant qu'il était en bonne compagnie. Il secoua la tête. "Ça me fait du bien de me confier...'", répondit l'étalon noir d'une toute petite voix.

La jument était alors soulagée. Elle n'avait pas fait que l'embrasser avec ses questions, elles avaient tout de même permis d'alléger l'étalon. "Et je suis prête à devenir l'oreille qui écoute tous tes malheurs et l'épaule sur laquelle tu peux te reposer, si ça te fait du bien" dit-elle d'un ton amical. Elle ressentait ce besoin d'être présente pour lui, sans pour autant pouvoir l'expliquer. Il avait accepté de la guider sur GS, elle lui devait bien ça.

» Like a paradise
» Paradise
» | Welcome to Paradise
» paradise
» Paradise