Comme on attend le printemps

Le temps s'étaient peu à peu adouci et la neige commençait à perdre de son volume. Dans l'air flottait une odeur de printemps. Njörd en profitait. Bien qu'il vivait au Nord, il avait parfois besoin d'un peu de chaleur. C'est pourquoi il déambulait dans le territoire du Nord.

**Messages :** 2894 **Inscription :** 10/09/2016 **Age :** 34 **Pseudo :** Tyf

Ce matin, la ponette s'était levé du pied gauche. Elle avait des bribes de souvenir de ce speed-dating, où elle avait été franche et vulnérable, et ça l'énervait au plus profond d'elle-même de s'être montrée ainsi. Habituée à se servir des autres, à être fourbe et hypocrite, Cocoon n'était jamais naturelle et franche. Sauf ce jour-là, et elle le regrettait amèrement.
Naturellement, elle avait décidé de se rendre aux Glaces, son endroit préféré pour narguer et se montrer librement ; alors qu'elle savait qu'elle n'en avait pas le droit. Ses yeux parcoururent les alentours : bien, personne. La ponette se lança dans un galop endiablé, oreilles couchées et yeux froncés. Il ne valait mieux pas se frotter à elle aujourd'hui.

Une forme floue se dessinait au loin. Une petite forme qui grossissait à mesure qu'elle s'approchait de l'étalon. Ce n'est que lorsqu'il dut se pousser pour ne pas être happé, qu'il la reconnut. Cocoon l'éclaboussa avec la neige qu'elle avait soulevée, tel une voiture qui passe en trombe dans une flaque. Il eut tout juste le temps de cacher son visage. «Hé!», s'écria-t-il, mécontent.

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La ponette ne l'avait même pas vu, trop absorbée dans ses pensées, et dans sa colère. Elle pila des quatre sabots quand il se mit à râler. Bien sûr qu'elle l'avait reconnu, et ça l'énerva encore plus.

- Qu'est-ce que t'as à râler !? C'est toi qui était sur mon chemin !

L'attitude désagréable de la ponette l'irita. Avec les mouvements de sa queue, il fallait être aveugle pour ne pas le remarquer. "Pardon? C'est toi qui n'est pas censée être là, je te signale!"

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- Parce que tu crois que j'en ai quelque chose à cirer !?

Cingla-t-elle, piquante. Elle l'observa de haut en bas, sans gêne.

OMG, pendant un instant, j'ai cru que c'était Hérézy qui avait dit ça xD Je comprenais plus rien!

Soufflant fort, il piocha, une oreille plaquée sur son crâne. Son comportement ne le surprend guère, mais son attitude de princesse, il n'aime pas particulièrement. «Non, évidemment. Sa Majesté Cocoon a le droit d'aller et venir au Nord comme elle le souhaite, bien sûr!», rétorqua l'étalon noir. Avec elle, la loi de tourner 7 fois sa langue avant de parler ne s'appliquait pas.

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MDR !! Il faudrait VRAIMENT un gros problème pour qu'elle te dise ça xD

Elle eut un rictus, pas par amusement, mais simplement parce que pour elle il n'était pas crédible à lui répondre ainsi. Cocon fit quelques pas pour s'éloigner de lui, cherchant à reprendre sa course effrénée.

- Tu as tout compris !

C'est ce que je me disais aussi!

Levant les yeux au ciel, il soupira bruyamment. «De toute façon, tu peux bien continuer, ils n'auront aucun mal à arrêter une naine!», la railla-t-il.

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Certains auraient pu penser qu'une telle pique pourrait énerver Cocoon, mais c'était bien mal la connaître. Elle se savait bien plus petite que la plupart des équidés qui vivaient ici, et était suffisamment réaliste pour savoir qu'au combat elle ne ferait pas cinq minutes ; mais elle avait bien d'autres atouts, et au final vivait plutôt bien sa petitesse.
Elle se mit donc à rire, encore, aux paroles de l'étalon noir.

- Tu dois vraiment être au fond du trou, pour chercher à me rabaisser sur ma taille.

Cocoon le détailla de haut en bas avec dédain.

- Pitoyable.

Elle se cabra à demi plusieurs fois d'affilée, avant d'effectuer quelques foulées de galop, ne pouvant plus se retenir.

- Tu ne mérites même pas que je reste.

Les paroles de la ponette étaient dures, mais il préféra ne pas montrer à qu'elles le blessaient un peu. Elle était si différente... «Ce n'est pas à cause de ta taille, mais parce que c'est toi.», lâcha-t-il. À vrai dire, il regrettait déjà les paroles qu'il lui avait dites. «Cocoon, qu'est-ce qui se passe avec toi? On dirait que tu n'es plus la même. T'étais vraiment plus sympa l'autre jour.», enchaina-t-il d'un ton plus doux. Quelle mouche avait piqué la jument pour qu'elle soit si désagréable?

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Elle explosa littéralement de rire, comment pouvait-il être si naïf !? N'était-il jamais sortit de sa petite campagne ? N'avait-il jamais rencontré de chevaux qui ne soient pas adorables ? C'est ce que se disait Cocoon, qui avait bien du mal à calmer son rire, qui dura un paquet de secondes.
Tout lui dire ? Il n'en valait pas la peine.
Elle soupira, longuement.

- Tu es trop naïf, beaucoup trop naïf. Tu auras des ennuis, un jour.

Cocoon s'éloigna de lui, au petit trot.

Il ne supportait pas qu'on se moque de lui, c'est pourquoi ses oreilles se plaquèrent immédiatement sur son crâne. Njörd serra la mâchoire. Il avait bien du mal à croire que c'était bien Cocoon qui se tenait devant lui. Soit elle avait radicalement changé, soit elle lui avait menti. Il croyait plus à la deuxième option, vu les questions bizarres qu'elle lui avait déjà posé. L'étalon n'appréciait pas non plus les mensonges. Quand la ponette s'éloigna, il s'élança et lui bloqua le passage, la forçant ainsi à s'arrêter.
«Et c'est qui le ''naïf'' qui a deviné que t'étais espionne? Tu me déçois Cocoon, je ne te pensais pas aussi mesquine.», dit le noiraud. «Retourne aux Sables, ça sera mieux pour toi.», lui conseilla-t-il, parce que lui, il avait bon fond.

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Elle s'arrêta, mettant avec provocation un postérieur au repos, et inclinant sa tête sur le côté.

- Et tu veux une médaille pour avoir compris ça ? Fous moi la paix !

Njörd se mettait à la menacer, ça la faisait doucement rire à vrai dire, elle n'avait absolument pas peur de lui. Elle n'avait jamais peur de personne, en réalité.

- Ne te fais pas passer pour ce que tu n'es pas.

Il l'aurait presque fait rire, si elle n'était pas énervée.
Cocoon reprit son petit trot, tranquille, s'éloignant encore de lui.

Mais Njörd ne la laisserait pas partir comme ça. Du moins, pas dans cette direction. La ponette se dirige droit vers le coeur du territoire et il n'a pas le droit de la laisser passer. Balayant sa provocation du revers du sabot, il se remit devant elle, l'air plus menaçant. «Dégage et t'auras la paix. Pas avant.»

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