waves

Le sable brun crissait sous les sabots d'une petite silhouette noire qui se dandinait sur la plage, elle marchait tout près des vagues ; les dentelles d'écume avançaient et reculaient en formant de petits rouleaux. La température, encore fraîche, faisait glisser quelques frissons sur la fine peau de la jument qui marchait maintenant les sabots dans l'eau, celle-ci giclant un peu partout autour d'elle. On aurait dit une gamine. Et au final c'était ce qu'elle était.  

Le ciel était d'un bleu royal, magnifique et en son coeur, quelques nuages, comme des épais cotons, cachaient durant quelques secondes le soleil, sans jamais altérer la lumière que Lisy avait dans ses yeux noirs. Deux billes d'un ébène pur qui glissaient lentement sur le paysage.

Iflosy était si absorbée par ses observations qu'elle ne remarqua pas la silhouette qui se dessinait sur l'horizon teinté de rose et d'or. L'océan lui apportait tant de parfums, emplis de sel et d'humidité, qu'elle ne discerna même pas l'odeur de l'inconnu. La brise matinale glissait sur ses fines courbes alors qu'elle faisait face à l'océan, si majestueux et fascinant aux yeux de la Vagabonde.

A peine Lisy avait-elle terminé sa contemplation qu'elle sentit une gifle d'écumes contre elle et se retrouva le poitrail trempé. Un sourire indescriptible glissa sur ses lèvres cendrées tandis qu'elle tournait son visage vers l'arrivant. Les courbes de son corps ébène étaient soulignées par les rayons dorés de l'astre solaire.

Encore un peu endormie, Lisy n'avait pas choisi quel rôle elle allait jouer aujourd'hui. Majestueux et incomparables, les lieux avaient rendu la Vagabonde calme et légère, comme si l'océan avait transporté son esprit loin d'ici. La petite ingénue resta immobile encore un instant, les membres dans l'eau. Elle ne se décida pas à crever le silence qui régnait sur la crique, déjà bien affaibli par le bruit des vagues qui venaient mourir sur le sable fin.

Elle fit quelques pas pour sortir de l'eau. Iflosy était fascinée par l'océan et par la beauté du spectacle qu'il pouvait lui offrir. Elle, ressemblait à une vague, mouvante, instable et insaisissable. Si on pensait l'attraper, elle finissait toujours par s'échapper. Lisy avait réduit la distance qui l'a séparé du bai, plongeant ses mirettes sombres dans les siennes. "Moi qui croyais devoir passer encore la journée toute seule ! Un peu de compagnie ne me ferait pas trop de mal."

Le vent apportait à Lisy les odeurs salines de l'océan, ses naseaux se gonflaient pour inspirer l'air marin alors qu'elle était plantée devant l'inconnu. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres et ses mirettes se détachèrent de la silhouette brune pour se poser sur l'horizon. "Ça tombe bien, je suis parfois invivable ! On fera la paire."

Elle offrit à l'étalon un regard complice, avant de s'avancer de quelques pas vers l'inconnu.  Lisy ne lui faisait plus face mais se trouvait maintenant tout juste à côté de lui et elle avait veillé - une fois n'est pas coutume - de respecter la distance que ce dernier avait mis entre eux. Elle avait sa petite bulle, ce petite monde dans lequel il ne fallait pas empiéter mais petite peste qu'elle était elle ne respectait pas toujours celui des autres. Et c'était presque un traitement de faveur qu'elle offrait au mâle.

La Vagabonde tourna le dos au bai. Les dentelles d'écume s'écrasaient sur le sable et Iflosy remit les sabots dans l'eau, éclaboussant tout ce qui se trouvait autour d'elle en piétinant sur place. Offrant un sourire taquin à l'inconnu qu'elle avait certainement mouillé un peu. Elle se mit alors en marche, l'idée d'aller chercher l'ombre de l'arche pour y trouver un peu de fraîcheur avait germé dans son esprit. "Monsieur Insupportable est-il décidé à m'accompagner ?   " Taquine, mutine elle n'attendit pas sa réponse et se mit à trotter, légère, face à l'océan.

Iflosy laissa l'inconnu trotter devant elle, un petit rire cristallin s'échappa d'entre ses lèvres quand l'étalon prit sa revanche et que des petites perles d'eau s'écrasèrent sur sa robe ébène. Elle l'avait bien cherché et elle offrit une moue boudeuse et taquine au mâle. Ses yeux dévorèrent l'horizon, observant l'immensité de l'océan qui défilait devant elle. Iflosy était une Vagabonde, aussi libre et sauvage qu'on pouvait l'être, aucune chaîne ne pouvait la retenir.

Elle continua à rouler des mécaniques, la caresse du vent la faisait frisonner mais c'était ces moments-là qui rendaient Iflosy légère, naturelle et qui la montrait telle qu'elle était : sans masque ni artifice, seulement une gamine un peu paumée et sans prise de tête.

Lisy se rapprocha de l'inconnu, du bout du nez elle le poussa pour l'inviter à la suivre. Un peu plus loin, sur le sable brun se dressait une forteresse rocheuse, abîmée et rongée par le vent. L'arche était plongé dans l'océan et Iflosy accéléra le mouvement pour s'en rapprocher. "Le premier arrivé aura le droit de demander ce qu'il veut au perdant !" Insouciance et candeur, Iflosy offrit un regard complice à l'étalon.

Le vent marin venait fouetter les courbes de la Vagabonde à mesurer qu'elle accélérait pour essayer de rattraper le mâle. Ce dernier venait de la doubler et son ego venait d'en prendre un coup, une moue boudeuse se glissa sur son visage ; elle qui détestait perdre et qui s'était imaginer qu'il l'a laisserait gagner.

L'arche grandissait au fur et à mesure qu'ils s'en approchaient, le sable brun volait à chacun de leur pas. Lisy aimait cette sensation de liberté, aucune attache n'était en mesure de la clouer quelque part et c'était pour ce genre de sensations qu'elle voyageait autant, vaguant d'une terre à une autre en quête d'émotions nouvelles.

Des petits cotons habillés le ciel et le soleil était déjà bien haut dans le ciel, si bien que des petites gouttes de sueur perlaient le long du poitrail de l'ébène. Elle était toujours derrière le mâle, il avait de l'avance sur elle. Lisy n'avait jamais été très rapide, elle n'avait jamais compter sur la fuite pour se protéger du danger mais plutôt sur les autres. Si bien qu'elle arriva deuxième sous l'arche, prise à son propre jeu.

Le souffle chaud, Iflosy accueillit l'ombre de l'arche comme on accueille une vieille amie. Ses crins collaient sur son encolure. Elle leva les yeux au ciel, observant la création de mère nature avec admiration. "En fait ça compte pas, c'était juste l'échauffement." Mauvaise perdante.

hors rp ; si tu voulais que jah arrive
deuxième dis-moi et j'éditerais hihi ♥
kisslove

"Je ne perds jamais. " Sur son joli minois, une moue boudeuse s'était peinte alors qu'un petit sourire taquin prenait place sur ses fines lèvres. Elle était belle Iflosy quand aucun masque ne l'habillait et qu'elle regagnait l'innocence de l'enfance. Elle était belle quand rien n'était calculé et qu'elle se laissait aller, aussi légère qu'une plume qui serait porter par le vent.

Avant même que des mots aient pu passer la barrière de sa bouche, le mâle chocolat allait déjà en direction de l'eau, agréable amie qui les rafraîchirait. Elle posa ses yeux sur l'arche, son ombre rendait sa robe ébène encore plus foncée et de petites perles d'eau coulaient le long de ses crins.

Elle fit volte face et le suivit, marquant le sable de ses petits pas légers. Pour seule réponse à l'inconnu, elle lui avait offert un petit sourire, presque timide. Lisy était volage, insouciante et pendant une poignée de secondes, alors que son corps se glissait lentement dans l'eau, elle oublia d'enfiler un masque. Pour une fois. "Ta compagnie est pas si mauvaise, Mr Insupportable."

Quand il la pousse du bout du nez, Lisy sent ses muscles se tendre. Non pas qu'elle n'était pas habituée au contact, mais plutôt parce que c'était toujours elle qui le décider. Elle avait sa petite bulle, son espace de liberté que chacun respectait, sans qu'elle ne respecte celui des autres. Mais rapidement, et peut-être parce que l'inconnu ne dégageait rien de négatif, elle commença à se détendre.

"Je te l'avais dis qu'on ferait la paire !" Et quand il les éclaboussa, un petit rire cristallin s'échappa de ses fines lèvres. Elle semblait si insouciante quand elle retrouvait les joies de l'enfance. Elle semblait si tranquille quand aucun masque ne recouvrait son visage.

A son tour, elle plongea son visage dans l'eau, complètement. Avant de secouer sa tête dans tous les sens, cherchant à faire voler de petites gouttes un peu partout pour les tremper à son tour. Quand elle ressortit de l'eau une algue s'était accrochée à son toupet.