Lucky man

Céleste

La petite beige errait dans les parages, ne sachant que trop pourquoi elle était là. Elle n'aimait pas cet endroit. Même si elle n'y avait jamais vu d'humains, ces petites maisons couleur sable ne lui inspiraient pas confiance. Cela ressemblait trop à des choses que les humains auraient pu construire. Hésitante, elle se promenait donc, le regard aux aguets par peur d'être surprise. Alors qu'elle sillonnait les allées entre les bâtisses abandonnées, elle remarqua en dehors une silhouette, presque aussi pâle que le désert. Ses oreilles se dressèrent et elle appela l'étranger d'un hennissement furtif.

Malgré ses 6 ans, Céleste se sentait encore comme une adolescente ; elle ne se prenait jamais la tête. Elle ne semblait avoir aucun souci et croquait la vie à pleines dents. Elle fut ravie de voir que l'étalon ne l'ignora pas et avança vers lui également. Ses foulées furent si légères qu'elle semblait avoir pris son envol pour venir à sa rencontre. Munie d'un large sourire, la petite dame s'arrêta à hauteur de l'étalon. Voyant ses manières, elle ne put s'empêcher de jouer son jeu ; parce qu'elle voyait ça comme un jeu. "Bien le bonjour Monsieur." lui répondit-elle d'une voix douce, en inclinant légèrement la nuque. "Vous faites une petite promenade ?"

"Vous avez raison." se contente-t-elle de lui répondre, en laissant son regard naviguer sur la steppe. Mais la chaleur est si pesante que Céleste n'arrive pas à savourer autant que l'étalon cet endroit. Peut-être qu'inconsciemment, elle est venue aux troglodytes pour rechercher un peu d'ombre, parmi les maisons. "Vous êtes déjà venu ici auparavant ?" questionne-t-elle avec une once de curiosité. "J'aime beaucoup me balader, oui. Mais je ne suis pas venue ici pour cela aujourd'hui ; je trouve que cet endroit ne se prête pas trop à la balade." avoue-t-elle, en rougissant légèrement.

"Et vous, vous avez toujours cette fâcheuse manie de répondre aux questions qu'on vous pose par d'autres questions ?" C'était quoi cet étalon qui voulait tout savoir. Céleste le toisa un instant, avant de se radoucir. "Je suis guérisseuse, je viens ici uniquement pour espérer trouver des plantes ou des minéraux." Elle n'en dit pas plus et se muta un instant, espérant que cette fois-ci l'étalon n'allait pas lui répondre par d'autres questions.

En fait, il s'en foutait de ce qu'elle lui avait dit. Un esprit de gamin dans un corps de vieux. Céleste soupira, désespérée de ce comportement. Elle avait espéré qu'en lui disant la vérité, il s'excuserait. Mais non. Absolument rien. Faire une conversation en mode monologue mais avec deux protagonistes, c'était assez redondant et clairement pas intéressant pour elle. Alors, lorsque le blanc décida de lui tourner le dos, la petite beige secoua la tête et décida de s'attarder sur ce qu'elle était venue faire ici, initialement. Se baladant dans les maisons de sable, elle était à l'affût de tout ce qui pouvait peut-être l'aider en guérison. Elle oublia rapidement la présence de l'étranger et se concentra sur ses recherches.

Alors qu'elle sortait d'une énième maison, Céleste fut surprise de se retrouver nez à nez avec l'étalon sable. Sur le coup, elle baissa les oreilles, mécontente de sa présence. Puis, lorsque ce dernier lui présenta de plates excuses, la petite beige se sentit presque mal à l'aise et désolée. Elle tendit une timide encolure vers l'étranger, cherchant presque à son tour à se faire excuser. "Oh, ce n'est rien ..." minauda-t-elle, alors qu'elle lui en avait sincèrement voulu. Elle lui adressa un large sourire et lui dit : "Pour vous faire entièrement pardonner, je vous propose de m'aider à trouver des minéraux ou des plantes médicinaux !"

"Ah bah justement ... je n'en sais rien ! Je suis en pleine recherche, ... Je cherche, je fouille et je trouve. Après, j'avise et je tente de savoir si c'est comestible et si ça peut aider à guérir de certains maux." Elle avait à peine fini son explication que la petite beige se faufila dans l'une des maisons de sable pour y chercher on ne sait trop quoi. A part du sable, du sable, du sable, un peu de poussière et quelques plantes envahissantes, il n'y avait rien de plus. Elle sortit de là, en soupirant. "J'ai bien peur que cette terre ne soit pas très fertile en produits médicinaux. Je me demande si je vais pas aller en chercher ailleurs ..."