divisibilité par 4

Lorsqu'elle vit le poulain faire face à la grande baie, Ceresia se sentit comme rassurée et plus confiante face à l'inconnue. De ce fait, la minus rejoint immédiatement l'autre minus ; comme s'ils pouvaient former une barrière à deux, comme s'ils pouvaient affronter eux-mêmes cette femelle. Ceresia l'observa plus durement que précédemment et lui lança d'une voix néanmoins timide. "Qu'est-ce que vous voulez, vous ?"

Vinushka eut un petit rire maigre en voyant ces deux nains la défier presque du regard. Mais ce qu'ils ne savaient surement pas, c'est qu'elle était sujette à de nombreuses crises de paranoïa. Il lui arrivait très souvent de partir au quart de tour, dans une colère et une frénésie monstrueuses, sans qu'elle ne puisse rien contrôler. L'avoir sorti de son sommeil et de son silence risquait à tout le coup de faire grandir une de ces folies ; il ne restait plus qu'à attendre.

Même s'il n'était qu'un microbe, Vinushka n'aimait pas trop que cet insecte s'approche d'elle. Il avait l'air trop sûr de lui. Il la stressait d'une certaine façon, la mettait en situation d'inconfort. Ironie du sort, enfin de compte. La baie recula frénétiquement d'un pas ; elle sentait qu'elle partait. Elle sentait sa vision des choses s'amenuisait, comme si la pièce dans laquelle ils étaient rapetissait au fil des secondes qui s'égrenaient. Bientôt, elle se sentit totalement prisonnière de cet espace minuscule. La baie renacla à plusieurs reprises comme pour tenter de respirer ; elle se sentait étouffée. La seule issue ? La sortie, bien évidemment. KESKIA ? Le cerveau de la bande, c'était elle, les gars. Elle prit de l'élan et fonça tête baissée vers ce qui lui paraissait comme une sortie. Au passage, elle bouscule violemment la petite naine et finit par s'écraser dans un mur parce qu'en fait, c'était pas une sortie.

Ceresia n'eut le temps de rien voir venir ; la scène semblait s'être éternisée. Comme hypnotisée par ce qui se passait sous ses yeux, elle était restée immobile. Et malheureusement, ce fut elle qui prit la femelle de plein fouet. Ejectée, elle se redressa douloureusement, en gémissant. La pouliche observa l'inconnue, tout en se disant qu'elle était réellement stupide.


CERESIA : 4-3 : 1 point
VINUSHKA : 30 points
SHIJIN : 4 points

Vinushka était totalement sonnée par la rencontre soudaine avec le mur en béton. Elle mit beaucoup de temps à s'en remettre, d'autant plus qu'elle était toujours sous l'effet de sa psychose. Rien ne l'aidait, rien n'allait dans son sens. Elle était perdue. Elle voyait bien une sortie devant elle, mais impossible de la passer, impossible de s'échapper, ni de cette pièce, ni de ces cauchemars.

Ceresia, malgré le choc, se remit sur ses petites jambes, un peu vacillante. Elle était plus jeune, plus vive que l'autre mais plus faible. Elle était cependant déterminée à ne pas se laisser abattre. La petite naine, sans expérience aucune, se lança sur la femelle encore couchée et rua au-dessus de ses flans. Elle retomba sur le côté, essoufflée.


CERESIA : 1 point
SHIJIN : 4 points
VINUSHKA : 30 - 2 - 4 : 24 points  

Vinushka se lève d'un bond, prise de panique. Elle laisse rouler la petite, précédemment sur elle. Alors qu'elle désire avancer, elle titube, tête basse. Restée concentrée sur le peu de clairvoyance qui lui reste. La petite tache brune devant ses yeux absents, semblait tenir bon, semblait lui faire face. Dans un râle profond, la baie se cabra et lança ses antérieurs sur le petit.

Ceresia, quant à elle, se redressa difficilement. Elle était trop essoufflée, pas assez entraînée pour subir tout ça. Elle regarda la scène, sans rien pouvoir faire.

Ceresia rejoint le petit pie pour lui apporter du soutien. Ils ne feront pas l'affaire ; tous les deux le savent bien. Mais ils sont on ne peut plus déterminés ; ils veulent se battre et l'affronter jusqu'au dernier effort.

Vinushka se positionne, en vainqueur, face aux deux morveux. Elle n'en fera qu'une bouchée. Ils ne peuvent rien contre elles ; ces démons qu'ils sont. Dans un dernier élan de rage, la baie se cabre et bat des antérieurs, blessant l'un des deux petits au passage. Elle aurait voulu les toucher, en même temps. Mais hélas, elle n'atteint que la petite beige qui s'écroule inconsciente sur le sol. La femelle renâcle et adresse un regard absent de vie au petit pie.