▵ Amateur haut les coeurs

C E R S E Ï

On ne voyait pas grand chose devant soit, un épais brouillard opaque s'était levé. La nuit commençait lentement à tomber, et le froid se faisait plus saisissant encore. Pourtant, elle ne s'en inquiétait pas, Cerseï se contentait de fixer ses petits sabots disparaitre et réapparaitre à chaque nouveau pas. Elle trouvait la neige étrange, fascinante aussi peut être. Désagréable mais douce. Autant de paradoxes possibles et imaginables.

Le petite pouliche finit par arriver à une clairière, découverte. Elle s'immobilisa un instant en lisière de forêt, observant le lieux de part en part. Un poulain bicolore se baladait en son coeur, semblant insouciant. Ou inconscient peut être ? Ils étaient des proies faciles et convoitées. Et Cerseï ne se dévoila qu'une fois qu'elle fut certaine qu'un danger ne rodait pas aux abords de la clairière. Elle fit quelques foulées de trot, foulées d'abord hésitantes et maladroites, puis bien plus assurées. Elle apprenait vite. L'enfant s'immobilisa cependant quelques mètres avant le poulain et l'observa, sans un mot.

( Sorry pour le retard   )

Elle se tenait bien droite et immobile, l'observant faire son examen d'elle. Cerseï avait remarqué que chaque individu avait le réflexe d'agir ainsi en présence d'un individu, quel qu’il soit. N'avait-elle pas elle même pris ce pli ?
La pouliche finit par se décider à avancer vers lui, ses oreilles faisant la girouette sur sa tête, à l'affût du moindre bruit aux alentours de la clairière. Elle s'arrêta à deux bon mètres de lui. Tu vis ici ? demanda t-elle, il avait l'air si à l'aise et insouciant dans la neige.

Cerseï. dévoile t-elle en retour, comprenant qu'il lui livrait là son nom.
Elle ressent l'aura qui l'entoure, et son regard fade ne la rebute pas, il en est souvent de même pour elle. On l'évitait souvent, son propre père ne lui portait que peu d'intérêt. Il ne la comprenait pas, il n'essayait pas de le faire non plus. La pouliche ne lui en voulait pourtant pas, étrangement. Elle ne ressentait jamais grand chose, à vrai dire.
Elle laisse son regard ambré parcourir le jeune mâle face à elle. Elle avait remarqué un peu plus tôt qu'il semblait fort à l'aise dans cet élément, et bien qu'elle se soit vite adaptée, il y avait une sensation qu'elle trouvait dérangeante dans cette matière nommée neige. Il ne vivait pourtant pas ici, lui avait-il indiqué d'une négation de la tête à sa précédente question. Qu'est ce qu'il te plait tant ici ? demande t-elle de sa voix douce, ses yeux finissant par se détacher de lui pour explorer de nouveau la clairière.