leave a light on

À sa grande surprise, son attaque tentée contre l'ibérique gris est une réussite et elle parvint à se placer devant sa fille tandis que la frappe d'Hooker contre Alcantaraz échoue. Elle recula de quelques pas, toujours en bouclier pour Enja. Le marché que tenta l'appaloosa la fit grimacer, les lèvres presque tremblantes. Hors de question qu'il risque de se faire tuer dans un combat perdue d'avance. Ils la prendront, quoiqu'il en soit. Ce sont les parias après tout.
Le combat débute et la rouquine détourna le visage pour ne pas voir l'étalon se faire blesser, la mâchoire serrer. Le chef des parias s'avança alors vers elle et Enja. L'alezane se figea et le toisa avec hostilités. La menace qu'il lui fit lui glaça le sang et elle jeta un bref coup d'oeil à Léïne. Elle ne peut pas la laisser se faire tuer. Phoenix tourna également la tête vers le combat, malgré elle, et vit l'étalon tacheté se fouler un membre. Et c'est la goutte qui fit déborder le vase. STOP ! hurla-t-elle. Ses yeux s'attardent sur l'appaloosa, avec tristesse et angoisse. Laisse tomber. souffla-t-elle à sa fille, le ton qu'elle voulait calme pour ne pas qu'elle cède à la panique. Ton connard, là, il le lâche. dit-elle à l'intention du blanc. Et si vous les laissez, lui et la noire, je viendrai avec vous. Mais vous ne me séparez pas ne ma fille et vous ne lui faîtes pas de mal. De toute façon, que vaut une guérisseuse blessée ?

H O O K E R

Il avait préparé son corps à un impact, quel qu'il soit, tendant ses muscles pour absorber et encaisser au mieux le choc à venir, ou alors donner de la difficulté à son adversaire pour réussir à planter ses dents dans sa chair. Il avait mis son antérieur valide en avant, pour compenser aussi avec lui, mais cela serait difficile de laisser au repos celui qu'il avait bêtement foulé. Il allait devoir puiser dans le reste d'adrénaline qui lui restait pour passer outre la douleur. Il s'en inquièterait plus tard, même si cela mettrait plus de temps à se remettre en forçant dessus.
Mais rien ne vient.
Il sort alors de sa bulle lorsque Phoenix hurle, lance des regards interrogateurs, furieux aussi, partout autour de lui. Il la voit et l'entend marchander. Non ! NON ! Elle ne pouvait pas sciemment lui demander de la laisser partir avec eux, de les laisser les emmener sans qu'il ne se soit battu corps et âme pour empêcher cela. Elle ne pouvait pas lui imposer ça, il ne pouvait même pas se l'imposer lui même. C'était juste ... contre sa nature.
L'autre étalon répond. Mais il n'entend qu'à moitié. La rage le fait devenir inconscient des conséquences de ses actes. Enfin, avait-il seulement un jour pensé aux répercussions de ce qu'il faisait ? Non. Et ce n'était définitivement pas aujourd'hui que cela commencerait. Alors, stupidement surement, instinctivement aussi, il se jette à la gorge de celui qui semblait être le chef de la bande. Pour le faire taire, pour ... Pour quoi au juste ? Il n'avait aucune chance. Tant pis. Il devait le faire. Il puise, dans cette fameuse adrénaline et se propulse en avant, les dents prêtent à se refermer en étau meurtrier sur sa gorge. Il touchait presque à son but, presque.

S O S H A N

Mais le troisième frère rodait dans les parages, en renfort éventuel si une bande d'idiot supplémentaires se décidaient à venir. Mais visiblement, il n'y avait qu'un seul imbécile aujourd'hui. L'appaloosa se jeta sur Shree, ce qui le décida enfin à se joindre à la petite fête. Il s'élance vers l'étalon, et d'un coup d'épaule bien placé dans les flancs, le fait dévier de sa trajectoire et l'envoie s'écraser lourdement au sol. Il le toise avec un dédain non dissimulé, avant de pivoter vers les trois juments. Il avait assisté à toute la scène, entendu tout les discours. Qu'est ce qui vous fait croire que vous avez voie aux négociations ? pose t-il d'une voix basse et calme, mais dont une tension particulière s'émanait. Selon ce que nous voulons, vous exécutez, ou bien vous subissez. Sans autres possibilités. Et il est grand temps que vous le reteniez.
Il tourne son regard sur Shree, puis sur Mukesh. Puis lentement, il glisse sur l'ancien dominant, encore au sol, qui ne semblait pas comprendre ce qu'il se passait. Il est temps oui, de faire un exemple. minaude l’étalon.

Son regard ne quittait pas le mâle blanc et, bien que ça lui fait un pincement au coeur, elle hocha tristement la tête quand il lui dit qu'il voulait Enja également. D'un côté, ça la rassurait. Comme ça, elle n'en serait pas séparée. Cependant, elle baissa légèrement les yeux quand il accentua le mot compagnon. Elle n'aurait pas du se dévoiler ainsi, exposer l'une de ses plus grandes faiblesses. Mais il était trop tard. Maintenant, elle ne pouvait qu'essayer d'arranger les choses. De toute façon, ils les prendraient quand même. Ses yeux se tournent vers Mukesh, presque docilement. Elle ouvrit la bouche pour parler, mais l'élan de l'appaloosa l'interrompit et elle poussa un cri de détresse quand un nouveau venu le poussa au sol. Les yeux écarquillés par la peur, elle attend qu'il se relève. Mais il resta au sol. L'étalon qui était intervenu prit sombrement la parole et elle se força à le regarder pendant qu'elle écoutait. Une vague d'angoisse monte à ses paroles. Elle n'aurait jamais cru qu'elle pourrait avoir aussi mal pour un étalon, quelques années auparavant. Non, pas besoin d'exemple. J'executerai, pas besoin de subir. J'ai compris. Je viendrai avec vous et j'obéirai. s'empressa-t-elle de répondre, la voix tremblante.

Je me permet de répondre avant toi Céci !

L'étalon ibérique n'aurait jamais pensé en arriver jusqu'à là, la torture, un exemple. Il était encore à côté de Léïne, les oreilles plaquées contre sa nuque, prêt à l'achever si les autres se rebellait. Et puis, tout s'est passé au ralentit devant ses yeux ébahis. Il ne fit pas un mouvement, aucune réaction ne pouvait se lire sur son visage mais son esprit bouillonnait, écœuré, seul ses muscles se contractèrent d'un coup. Il observa la scène, impuissant. Mukesh était une machine à tuer, un monstre de guerre, il en était certain maintenant. Si les parias perdaient, les survivants seraient haït par les GSiens.

Il frissonna simplement tandis que le pauvre roi déchu se faisait martyrisé. D'abord les yeux, puis chaque millimètres de sa peau bicolore, pour finir par ses membres. Hooker serait défiguré à vie, incapable de se battre. Il se força à regarder mais plus ça allait, plus il était persuadé de ne pas être à sa place. Il n'avait pas imaginé que ça irait aussi loin. Il finit par tourner la tête et se forcer à regarder Léïne malgré les cris de douleur et de peur. Il ferma les yeux quelques instants avant de les rouvrir, le regard vide, simplement. Éloigné de toutes ces horreurs.