/ eternal winter

/ OROS

l'hiver éternel.
autour de lui. et surtout, en lui. un hiver glacial, inhospitalier. l'hiver des sentiments. aucune autre saison. depuis combien de temps, gamin, n'as-tu pas connu un joyeux printemps en toi ? une renaissance intérieure ? tu ne t'en souviens même plus, forcément. le lion erre. depuis son retour, il sort peu des terres du nord, ou celles qui y étaient rattachées autrefois, visiblement. il ne comprend pas trop ce qu'il se passe. ce qu'il s'est passé. n'a pas osé deviner que les dominants ont été chassés de leurs trônes.
pire encore, par ses propres enfants, acteurs d'une révolte qu'il n'aurait jamais pu imaginer. il est né dans ces terres. les a porté au plus haut ; les a déléguées lorsqu'il s'est senti tomber au plus bas. aujourd'hui, tout est différent.

Redjim a rarement été aussi fort en lui-même, et pourtant rarement a-t-il autant craint. Depuis qu'il a Céleste, depuis que son père est parti et qu'il a appris à tenir la barre de sa vie plus droite que jamais, depuis que les tempêtes dans son crâne ont cessées, et qu'à travers ses liens familiaux bancals sa vie semble normale et solide... Oui, il est en là aujourd'hui, un étalon plein de défauts mais qui ne regrette plus grand chose de ses choix, satisfait de son existence. Il a trouvé une paix.
Et tout est menacé. Les parias visent les guérisseuses. Céleste est un cible privilégiée. Il a peur pour ses filles, pour ses frères et sœurs. Et lui qui s'est investi dans la lutte, et qui voudrait tout lâcher maintenant. Est-il toujours, au fond, ce gosse farouche cherchant les meilleurs trous pour se terrer ?

Que penserait son père de lui aujourd'hui ? Serait-il fier ? Il n'a jamais affiché de déception à son égard, il l'a toujours soutenu. Ils étaient les meilleurs amis. Un pincement familier attise son cœur. C'est le même, chaque fois qu'il pense au Lion. Toujours il s'efforce de ne pas tomber dans le piège, d'espérer encore qu'il revienne, d'appeler sa présence auprès de lui, à en chialer. Il a fini. Il a trop appelé déjà, et les rêves d'un retour sont plus beaux maintenant que Redjim n'attend plus qu'ils se réalisent.

Aujourd'hui comme les autres jours il caresse l'image de son père un instant avant de la repousser à l'orée de son âme. Là où elle est douce, sans trop faire mal. Sauf que cette fois elle gratte pour revenir, pour se resserrer contre son cœur. Red interrompt ses pas dans le couloir de cristal, la poitrine battant d'un rythme piquant. C'est l'odeur ; l'odeur dans l'air qui ramène Oroszlàn à lui. Les naseaux noirs se dilatent ; rêve-t-il ? Le louvet reprend ses pas, hésitants, n'osant y croire. Quand à force de tâtonner dans les entrelacs de la crypte il découvre l'étalon or-argent, il croit vaciller. Redjim se fige, ne disant mot, incapable de penser ou de réagir.

et c'est l'odeur, aussi, qui lui ramène son fils. qui le lui rappelle, comme s'il avait tout oublié. malgré la brume dans son crâne, le lion n'a rien oublié. rien de son fils, sa plus belle fierté. bien sûr qu'il a d'autres enfants, ah ! mais il les a lâchement abandonné. à part maddison, ses autres enfants, il ne les connait plus. il ne les a jamais connus, en fait.
au travers des parois de cristal glacé, le lion se fige. son corps d'or se reflète sur les murs-miroirs, qui renvoient une lumière éblouissante. il plisse les yeux. la silhouette devant lui, se pourrait-il que..? il tressaille, il est tendu, il est absent. il est projeté il y a des années en arrière – une autre vie, lui semble-t-il – il revoie red enfant. il se revoie lui donner des conseils, lui dire qu'il lui faut dompter ses démons. l'ancien roi du nord en a donné, des conseils. lui, il n'a jamais su les tenir, les écouter, les suivre. lui, il a perdu.

chancelant, il s'avance. il se découpe dans la lumière vacillante, comme ses membres. son coeur tremble, son corps bat à tout rythme. tout s'est inversé, il ne sait plus qui il est. il sait une chose, une seule... : red.. sa voix est un murmure, un espoir à peine osé. longtemps qu'il n'a pas rêvé le revoir. longtemps qu'il avait baissé les bras, parce que t'es qu'un lâche, garçon ! même tes gosses sont plus forts que toi. longtemps, oui... il ne sait pas quoi dire, ne sait pas quoi faire, il ne peut plus bouger.

La voix est rocailleuse. Asséchée ; et si ténue. Elle est de miel pourtant aux oreilles du fils. Les doutes s'effondrent, les espoirs renaissent en une explosion en son sein, et il sait : il est de retour. Il est vraiment là. Son père, son pilier, auprès de lui ! Red trébuche dès le premier pas, il ne quitte pas son père des yeux, marche droit à lui et serre son corps contre lui. Un corps chaud. Il est vivant. Vieilli, plus frêle peut-être, mais ce n'est pas un fantôme.
" C'est toi... c'est toi " répète-t-il en chuchotant, abasourdi. Et peu importe l'état mental d'Oroszlàn, ça sera lui, oui. Car Red l'accepte entièrement, et sa folie avec.

le lion remarque que sa démarche a quelque chose de faible. une blessure, peut-être ? il ne dit rien, pourtant. il n'a pas envie de parler de ce qui ne va pas. il n'a pas envie de lui avouer qu'il est revenu ici et, certainement, que sa folie le conduira à la mort cette fois. il laisse red venir à lui et, comme avant, il l'entoure de son encolure toujours puissante et musclée. ses yeux se ferment sur cette étreinte, comme son corps se ferme sur celui de red. il l'a retrouvé. oui, c'est moi... red, je m'en veux d'être parti si longtemps.. murmure-t-il difficilement, la tête dans les crins noirs de son grand garçon.

Ce geste familier achève de faire fondre les dernières barrières de Red. Il s'abandonne entièrement à l'étreinte, les larmes aux yeux. L'enfant - c'est ainsi qu'il se sent - secoue doucement la tête. " Tu en avais besoin " assure Red pour lui dire qu'il ne lui en veut pas. C'était dur, mais c'est ainsi, et il en a appris à grandir. La gorge un peu nouée, il reste silencieux un moment.

Finalement, après une longue étreinte, le Lion se recule et observe son fils. Il est devenu si beau et si fort. Il se souvient de lui, enfant. Déjà là, il était sa fierté. Il le restera toujours. Il sera toujours fier de chacun de ses enfants, peu importe leurs erreurs ou leurs chemins choisis. Il ne répond rien, prenant gracieusement le fait qu'il ne lui en veuille pas. Ses yeux noirs sont teintés par l'inquiétude. Comment vas-tu ?

Red ne peut empêcher un léger sourire de rester collé à ses lèvres, quoi qu'il dise. " Ça va, Papa. C'est le bordel sur GS en ce moment, t'arrives pas dans la plus harmonieuse des époques, mais... J'ai eu 2 autres filles, et puis, je viens de me marier Est-ce que... tu te rappelles de Céleste ? " Il sait que les deux se connaiss(ai)ent, car Céleste parle beaucoup et en bien d'Oroszlàn.

Céleste ? Bien sûr qu'il s'en souvient ! Quand elle était petite, elle était amoureuse d'Oros Alors, il ne peut pas l'avoir oubliée. C'est drôle, comme le temps mélange les choses. Le Lion laisse un grand sourire déformer son visage. Il n'a plus souri de la sorte depuis des années. Oh ! Bien sûr que je m'en souviens ! Elle était adorable.. et je oh ! C'est génial, Red, comment s'appellent-elles ?

tu me diras du coup si j'peux incruster lov à un moment donné, plus tard ?

ah yes zut ! ça a pas avancé vite à cause de ma lenteur... j'aimerai encore quelques messages juste eux deux / eternal winter 4210004060

du coup soit on essaie de faire ça vite après pour que ça se termine avant la bataille, soit on refera un autre topic après la bataille avec les 3 ?

Même s'il a toujours l'air fatigué, c'est bien son père en face de lui, qui se souvient, qui se réjouit pour lui. " Bryséis et Ceresia " annonce-t-il avec bonheur. " J'ai aussi adopté un fils, Boa. Ils sont tous les trois très différents ; j'espère que tu auras l'occasion de les rencontrer. Oh, ça me fait penser, Hérézy est sur GS en ce moment. Et aussi vos fils... et puis, Lövojka. " Il est plus prudent en annonçant les derniers, se souvenant de la rancœur qu'on eu certains de ses enfants envers lui après son départ perçu comme un abandon. Et se souvenant aussi de l'état altéré de son père à l'époque. Se souvient-il au moins d'eux 3 ?

pas de soucis, on fait encore quelques messages que les deux et quand t'es ready, je la fais débarquer et puis on continue tranquille ici osef, même si la bataille se finit entre temps ben on dira que c'était avant ça te va ?

Il essaie, dans son esprit légèrement désorganisé et brouillon, de noter les noms, quelque part. Pour s'en souvenir, un jour, s'il les rencontre, s'il croise ses... petits enfants. S'il en a le temps.
Oroszlàn hoche la tête et voit avec quelle précaution Redjim parle de ses autres enfants. De ses demi-frères, de sa demi-soeur. Naturellement, il se souvient très nettement de Ghanan et Aaren. Juste une image, un flash. Les deux jumeaux galopant devant, lui et Hérézy côte à côte. Le jour où il lui avait annoncé son départ. De la dernière, il n'a retenu qu'un éclair doré, sûrement la même image que la petite ait pu garder de lui aussi, d'ailleurs. Il l'a juste baptisée avant de s'enfuir lâchement. Elle, elle n'a jamais reçu ne serait-ce qu'une caresse, un mot doux, un regard réconfortant. Oui, j'ai revu Aaren. C'est le seul que j'ai pu voir, avec toi bien sûr... J'ignore où est Ghanan et il m'a un peu parlé de cette Lövojka... Il soupire, il sait qu'il a merdé mais il aurait pu faire bien pire en restant, non ? Il relève finalement la tête vers Red. J'suis content que.. que toi, au moins, tu m'en veuilles pas trop...

ouais je me suis redis ça après coup, osef de la bataille I love you

bah vas-y ramène-la quand tu veux / eternal winter 1954544246

Red ronfle des naseaux. " Bien sûr que je t'en veux pas Jsuis grand, hein ¬¬ " Bon, à l'époque, il avait souffert du départ de son père. C'est justement ça qui l'a fait grandir, et qui peut lui faire dire ça aujourd'hui. " Il faut que tu la voies, Papa Elle t'en veux, je crois, enfin peut-être encore ; mais je pense que ça peut la faire évoluer. Et puis... Tu serais étonné à quel point elle a pris de toi " La robe est certes différente, mais la carrure, tout comme celle de tous les enfants d'Oroszlàn, est bien celle de leur père. Et puis, elle a ce truc en plus qui rappelle d'avantage leur père que les autres. Le regard ?

/ OROS

Oroszlàn tressaille. Comme elle a pris de lui ? Sûrement que Red veut ici faire passer un compliment, pour le Lion pourtant, ça sonne comme une crainte. Qu'est-ce qu'elle a pris de lui, exactement ? Son aspect ou... ses démons ? Est-ce qu'ils ne les ont pas tous un peu pris, d'ailleurs ? On m'a dit qu'elle avait la robe sombre et les crins argentés. Elle doit plus ressembler à mon père. Nouveau frisson. Murphy, que certains connaissaient aussi sous le nom de Solheim sur ses dernières années de vie et de chaos, a été bien plus tourmenté, bien plus terrassé par son psychique. Je ne sais pas si c'est une bonne chose, tu sais... Il a affronté la rancoeur distante d'Aaren et les retrouvailles ont été plutôt douces avec Red. Comment réagirait-il face à une tornade de reproches justifiés ?

/ LOV

Disons qu'il va vite avoir la réponse Elle déambule dans le royaume des ombres sans se méfier de qui que ce soit. L'ombre est devenu son territoire, au même titre que la glace. Ses pas sont félins, elle est silencieuse. Prédatrice. Pourtant, une odeur vient bousculer son errance aléatoire. Son coeur se met à battre plus fort et un sourire involontaire prend le pas sur son visage. Red. Son frère, son pilier. Elle accélère, jusqu'à galoper, zigzaguant entre les arbres. Le sol devient neige rapidement mais ça ne la ralentit pas. Elle l'aperçoit enfin, face à une autre silhouette. Rien à foutre des autres, Red est son frère et, elle doit bien l'avouer, le plus précieux, même si on dit qu'il faut pas avoir de préférences, ben elle en a une ¬¬ Elle pile net à ses côtés, son flanc contre le sien, rejetant sa crinière longue et blanche vers l'arrière. Nulle parole, elle lui lance juste un sourire et un regard qui disent tout. Elle n'a pas besoin de parler, avec lui. Enfin, elle prend le temps d'accorder un regard à l'autre, presque dédaigneuse, presque à vouloir le chasser pour être seule avec Redjim. Mais quelque chose l'en empêche. L'odeur, trop forte, trop crue, trop... similaire. La carrure, le regard. Putain, elle va encore découvrir un oncle caché ou un truc du genre, avec cette famille de tarés.

Red hausse les épaules. " Je n'ai jamais connu mon grand-père... " Lov peut bien lui ressembler, elle ne pourra jamais lui faire penser à Murphy. Ah bah tiens, la voilà ! Red l'accueille avec un sourire et une brève caresse, content de pouvoir montrer à leur père qu'ils s'entendent bien / eternal winter 3744804541

Le Lion a beau redouter cette rencontre, Red est très content qu'elle se concrétise, et si vite. Et puis, d'être là pour arrondir les angles si ça dérape un peu / eternal winter 1068251398

Voyant comme elle regarde Oroszlàn, il se racle la gorge. " Lov, tu te rappelles de Papa ? " Elle l'avait déjà vu, n'est-ce pas ? Très brièvement, mais peut-être l'image était restée gravée, quelque part...

/ OROS
Normal qu'il ne l'ait jamais connu, puisqu'il est mort quand Oroszlàn n'était qu'un yearling. Sûrement Red ne sait-il même pas que c'est lui qui l'a poussé dans l'eau pour le noyer. Pour le tuer. Bref. Peu désireux de penser à son père et à sa triste fin, le Lion n'a pas le temps de répondre qu'une silhouette déboule vers Red. D'abord, Oros se demande s'il s'agit de Céleste. Sa mémoire lui fait défaut, certains souvenirs sont flous, mais il ne lui semble pas qu'elle était de cette robe... Et puis la description récente de Red lui revient à l'esprit. Il écarquille les yeux, sentant son corps s'emballer légèrement. Sa fille, la dernière, la seule qu'il ne connaisse pas... est enfin là, devant lui. Il redoutait ça, c'est vrai, mais curieusement, ça lui fait chaud au coeur de la voir. Elle est bien bâtie, il a dit vrai. Ses crins sont si clairs... tranchants, sur son corps cramoisi. Il ne sait pas quoi dire ni que faire, alors c'est maladroitement qu'il fait un pas vers elle, un sourire intimidé sur le visage, la fixant de ses yeux brillants. Des iris qu'ils partagent, c'est vrai. Salut... Lövojka. Sa voix tremble, un peu.

/ LOV
Son corps tremble, un peu. Les mots de Red sont comme une claque dans le visage de la femelle. Une claque violente. Tu te rappelles de Papa ? Quel papa ?! Elle dévisage son frère puis l'inconnu – son père ! – et passe de l'un à l'autre sans comprendre. Sans vouloir comprendre. Elle l'a toujours pensé mort, depuis des années. Mort, c'est plus facile qu'absent. Mort, c'est plus facile que lâche. Mort, c'est plus facile parce qu'au moins, elle n'a pas à retenir son envie de le tuer. Sauf que là.. il est face à elle et bien vivant. Ses oreilles se plaquent immédiatement sur son crâne, s'enfouissant sous son épaisse crinière claire. Elle rive ses prunelles affreusement noircies dans celles de son père. Tu parles ! Un géniteur, rien de plus. Qu'est-ce que tu fiches ici ? crache-t-elle, acerbe. Sa voix est tranchante, son regard aussi. Il s'est avancé vers elle mais elle recule d'un pas, menaçante. Elle tourne la tête vers Red. Je n'ai rien à lui dire.
Si elle se souvient de lui ?
Une grande ombre dorée. Une silhouette floue, vacillante comme une flamme. Un nom, murmuré – son nom. Elle aurait voulu s'élancer vers lui, mais elle ne tient pas encore debout.
Déjà, il fait froid.
Déjà, la silhouette s'éloigne.
L'ombre planera sur sa vie.

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