liberté

Ses sabots s'enfoncent doucement dans la poudreuse. Le contact froid de la neige la fait frissonner et, intérieurement, elle se maudit d'avoir encore choisit de visiter un territoire de ce genre. Elle grimpe vers le sommet des montagnes ; elle est pourtant consciente qu'il n'y fera pas plus chaud mais au moins, elle aura une jolie vue.

De temps en temps, pendant son ascension, ses sabots ripent sur le sol verglacé. Heureusement, elle est plutôt agile et parvient toujours à se rattraper. Elle veille donc à conserver une allure raisonnable ; ni trop rapide ni trop lente. Il ne fallait pas s'essouffler pour rien, la montée était longue et difficile. Syliah est d'ailleurs presque au sommet lorsqu'elle aperçoit la silhouette d'un autre cheval qui gravit lui aussi la montagne, à quelques mètres d'elle. Pourtant, elle ne s'arrête pas, préférant rejoindre le sommet au plus vite.

Elle arrive à peine quelques minutes avant lui. Son regard dépareillé parcourt rapidement les environs, avant de se poser sur le mâle qui vient d'arriver. Un doré. Encore. A croire qu'elle y était abonnée. « Tu es ? » lâche-t-elle subitement, brisant le silence. Inutile de préciser qu'elle n'avait aucune confiance dans les inconnus, notamment lorsqu'ils arborent un physique de combattant.

« Syliah. » réplique-t-elle simplement sur un ton dénué de chaleur. Elle fait un pas sur le côté, se décalant légèrement pour s'éloigner un peu du bord. Ses muscles sont tendus. Elle est prête à se défendre.

Elle le laisse s'approcher malgré le fait qu'elle ne lui fasse aucunement confiance. « Peut-être que moi, je vais te manger. » réplique-t-elle, moqueuse. Le jour où il n'y aurait plus d'herbe, ce sera peut-être intéressant. « Tu viens d'où ? » Question fatidique.

Pour faire simple, Syliah ne connait pas grand chose du monde et de ses particularités. Les différents pays et leurs coutumes... Non, elle ne connait pas. Alors capter un accent et reconnaître d'où il vient... Et beh... Non plus. « C'est où ça, l'Espagne ? » demande-t-elle, curieuse. Et dire qu'elle, elle ne savait même pas d'où elle venait, si ce n'est d'entre quatre murs rongés par la pourriture.

Syliah se contente alors d'acquiescer sans rien ajouter. Peut-être qu'elle avait déjà visité l'Espagne. Elle avait fait tellement de chemin, depuis sa libération. « On pourrait peut-être redescendre ? Il caille ici. » Lâche-t-elle subitement. Le froid, ça commençait à lui taper sur le système. D'ailleurs, elle n'attendit pas la réponse du mâle pour commencer à descendre le mont.