Play nice, and baby think twice

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Et les étoiles tombèrent du ciel. Ramassée par le courant de la mer. Elle s'éparpillèrent sur le sable froid de cette nuit féérique. C'était une explosion de lumière à chacun de mes pas. Une explosion de milliers d'étoiles sous mes sabots de jais. Le nez au ras du sol, je tentais de sentir leur chaleur froide. Comprendre. Mes oreilles enfouies dans mon épaisse crinière témoignaient de mon agacement face à ce mystère de la nature. D'un trot espagnol, souple et puissant, je longeais la plage. Il y avait tellement de chose qui m'était encore inconnu. Étranger. Voila qui j'étais. Et ces lieux célestes me le hurlaient au visage. D'un brusque coup de rein je m'arrêtai face à la mer. La lumière bleue des vagues étincelaient dans la nuit noire. Et moi, je n'étais qu'une ombre qui gachait le paysage. Ce corps pas trop grand ni trop petit, avec une corpulence un peu haut dessus de la normale, un boulet de canon de graisse et de muscle. Une erreur de la nature...

ALIENOR

La panthère marchait le long de l'eau, silencieuse nuit de printemps, première nuit sur GS, si près de sa mère depuis si longtemps, et pourtant, jamais elle ne l'a vue. En même temps, en une seule journée, difficile de la trouver. Alors elle avait décidé de suivre la plage, jusqu'à tomber sur ces petites étoiles. Émerveillée, elle s'était arrêtée pour observer l'eau de plus près. Mais qu'est ce que c'était ? Aucune idée ne lui venait en tête. Alors elle s'était remise en marche, tête baissée, nez frôlant l'eau avec grâce.

La jeune arabe s'arrêta en entendant du bruit et un massif étalon apparu devant ses yeux ébahis. Elle l'observa quelques instants, les oreilles pointées en avant. Ensuite, elle s'approcha lentement jusqu'à s'arrêter devant lui. Elle ne trouvait pas qu'il était une erreur de la nature, loin de là, il était gracieux à sa manière. Elle observa ses courbes, son corps avant de venir plonger ses yeux félins dans ceux de l'étalon en face d'elle.

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Je laissais les vagues étincelantes mourir à mes pieds. L'eau éclatante léchant l'extrémité de mes membres, scintillante. Je fermais mes yeux pour cacher mes prunelles d'or au reste du monde. Le souffle lourd, le bruit de sourd de ma respiration et le chant de ses pas. L'inconnue se posta devant moi, je sentais le poids de son regard sur ma silhouette peu commune. Un grondement sourd fit vibrer mes cordes vocales alors que mes yeux se rouvrent sur la frêle inconnue. Le brasier ravivé lançait ses flammes colériques et capricieuses à l'intention de la noiraude. Veux-tu vraiment te frotter à moi petite? Mon visage restait de marbre. Et le silence retomba lourdement sur la plage. Les vagues frémissantes se retirèrent lentement, signant la descente de la marée, comme si la nature elle-même ne voulait pas troubler ce moment...

La douce panthère ne flanche pas. Elle soutient son regard de feu sans plier. Elle redresse même son encolure, elle n’a pas peur du colosse en face d’elle, mais peut-être devrait-elle ? Elle passe outre son comportement agressif et menaçant et elle va même jusqu’à s’approcher encore. Bonjour, lui dit-elle avec politesse et délicatesse. Aliénor était tout de même bien élevée et il fallait bien le montrer de temps en temps.

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Pauvre idiote. Si tu croyais pouvoir m'attendrir avec ton regard de biche et ta voix pleine de douceur. Je grinçai des dents prêt à lui rabattre son clapet à cette petite mégère. Elle s'approche encore, je sens son souffle se mêlait au mien. Contraste foudroyant où se querellait douceur et froideur. Qui aura le dessus? Je reculai, n'aimant pas ce contact, le contact. Je détournai les yeux, plongeant mon attention sur l'horizon obscure. Va-t-en! Tranchai-je, je n'avais pas de temps à perdre pour ces sornettes. D'ordinaire je lui aurais sauter à la gorge, brouillant son jolie coup sous ma puissante mâchoire mais l'atmosphère apaisante des lieux m'avait un peu ramolli, me plongeant dans une léthargie que je ne me soupçonnai guère. Le brasier qui inondait mes prunelles caramel s'amenuisa pour laisser place au vide. Gouffre sans fond. Impénétrable...  

Plus amusée par son comportement qu'autre chose, elle s'avança encore, les oreilles orientées vers l'arrière. La douceur de l'ébène contrastait fortement avec l'impulsivité du grullo. Non, je suis désolée, mais je n'en ait pas envie.. minauda-t-elle avant de plisser les yeux, faisant mine d'être vexée. Elle ancra ses prunelles dans les siennes, cherchant à comprendre ses motivations, sa personne. Elle ne le quitta pas des yeux et un fin sourire vint décorer ses douces lèvres de jeune adulte.

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Décidemment elle ne lâchai pas l'affaire facilement. Je reculai et elle avançai de nouveau. Je sentais l'odeur tiède qui émanait de son corps, m'arrachant un frisson de chaleur inattendue. L'éclat des algues à nos pieds miroita un instant sur sa robe de jais. Mon regard se replongea dans le sien indécis. Naïve ou manipulatrice? Elle me semblait bien trop fragile pour être un réelle dangers mais avec le temps la vie m'avait appris à me méfier des apparences. D'un geste vif je fis claquer mes dents près de son tendre bout du nez, attrapant au passage un de ses poils aux naseaux lui faisant une épilation maison... Je suis généreux que voulez-vous Et tu crois que j'en ai quelque chose à faire de tes envies ? Crachai en faisant cette fois-ci un pas vers elle, mes naseaux se collant au sien sans aucune forme de procès. J'exerçai une pression qui fit venir coller mon chanfrein contre le sien cherchant à la faire reculer. Je laissai échapper un souffle sourd et chaud de mes naseaux dilatés, partagé entre l'agacement et l'amusement.

La jeune panthère resta campée sur ses positions. Elle n'était ni naïve ni manipulatrice, simplement beaucoup trop têtue. Un frisson secoua sa tête quand il lui arracha un poil mais elle ne se plaignit pas. Ses oreilles toujours orientées vers l'arrière, elle observait sa tête, laissant son regard vagabonder sur ses élégantes courbes. Je sais pas, à toi de me le dire, dit-elle avec un soupçon de moquerie. Aliénor ne recule pas quand il la touche, impassible, elle le laisse faire, plus amusée qu'autre chose. Elle se fait violence pour ne pas lui donner un bon coup de dents. Elle recula d'un petit pas, incapable de résister à la force de l'inconnu. Cependant, elle réussit à s'immobiliser et à lutter contre lui, un sourire aux lèvres. Leurs souffles se mêlaient, la douceur et l'impulsivité se heurtaient violemment, on entendait plus le bruit des vagues, comme si la nature elle-même attendait le dénouement de ce moment.

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Je sentis une crispation sous ma pression comme si elle se retenai de répondre. Je souris intérieurement même si mon visage restait de marbre. Elle finit par céder un pas de terrain avant de reprendre contenance et de faire front. Idiote mais loin d'être une petite chose fragile comme je l'avais d'abord penser. Je restai un moment silencieux, perturbé par la douceur de son souffle qui se mêlait au mien plus dur. Tu serais vraiment idiote de croire que je puisse me préoccuper d'une chose aussi futile que toi ! Mon ton était cependant moins dur qu'au début. Je me crispai sentant ma propre fragilité. Sans prévenir je reculai la tête d'un geste brusque, me cabrant devant la donzelle et d'un geste rageur, j'abattis mes antérieurs dans sa direction. Casse toi!

Aliénor reste plaquée front contre front, les oreilles en arrières, tandis que leurs soufflent se mêlent et se mélangent. Je ne sais pas, tu me trouves idiote toi ? demanda-t-elle avec un sourire moqueur aux lèvres. Quand il se recula, un mine insolente s'afficha sur son visage. Elle ne s'attendait absolument pas à ce qu'il essaie de la battre. Alors elle n'eut pas le temps de reculer et elle se prit le coup en plein dans le visage. Sonnée, elle tituba avant de tomber à genoux. Elle ne s'était jamais battue et elle ne pensait pas que ça faisait aussi mal. Les antérieurs pliés, elle tente de reprendre ses esprits. Sa tête tourne et elle dévisage l'inconnu avec difficulté, sa vision est brouillée, elle ne comprend pas vraiment ce qu'il se passe.

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En l’occurrence j'avais enfin ma réponse. Cen'était qu'une sombre idiote qui pensait que le monde était beau et qu'on chiait des cacas papillons. Je la regardais se vautrer sur ses genoux. Elle semblait si vulnérable à cette instant que j'en eus un pincement au coeur. Je suis vraiment qu'un pauvre con. Même si lui avoir fait du mal m'avait profondément troubler je n'en laissais pourtant rien paraitre. Toujours figé dans le marbre, mon visage n'exprimait rien, ne laissant rien transparaitre de mes tourments intérieurs. Oui je le crois ! Lâchai-je d'un ton neutre, je me détournai d'elle et repris le pas, marchant le long de la rive comme si rien, absolument rien ne s'était passé.

Aliénor, à moitié choquée, se redressa dans un grognement. Elle secoua ses antérieurs avant de le suivre dans un trot boitillant. Elle lui bloqua le passage, les oreilles totalement enfouie dans sa crinière, l'obligeant à s'arrêter devant elle. Elle ancra ses prunelles dans les siennes. Et pourquoi ? murmura-t-elle alors que quelques gouttes de sang s'échappaient de ses genoux écorchés.

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Têtue celle là. Une vraie glue. Je levai les yeux au ciel quand elle me dépassa. Ses prunelles scintillantes concentrées sur les miennes. Faut pas avoir la lumière à tous les étages pour me porter autant d'attention ! Et encore moins d'insister après le coup que je lui ai mis.. Je fis claquer de nouveau mes dents dans le vide lui intimant de se bouger de là et de me laisser le passage.

Aliénor ne bouge pas, elle ferme juste les yeux - parce qu'on ne sait jamais - et elle les rouvre immédiatement, un sourire narquois aux lèvres. C'est sûr que tu es un grand exemple d'intelligence, excuse moi, dit-il avec une moquerie non-dissimulée. Elle ne bougea pas et elle resta campée sur ses positions. Elle fit même claquer ses dents près du museau du grullo. Comment tu t'appelles Monsieur l'intelligent ? demanda-t-elle avec sarcasme.