apocalyptic ride - sueño

« J'ai déjà entendu les hommes parler d'Espagne. Moi, je viens d'Amérique. » répond Myosotis avec un petit sourire. Ils avaient donc au moins un point en commun ; ils étaient tous les deux nés chez les hommes. « Tu avais de bons Humains ? » demande-t-elle ensuite, curieuse.

« Pareil. Et on manquait souvent d'eau et de nourriture... Sans parler des boxes sales et trop petits. » soupire-t-elle. Elle détestait cette partie de son passé mais elle ne pouvait pas l'oublier. C'était peut-être aussi pour cela que la soif et la faim ne la faisait pas trop souffrir actuellement.

Elle le sent mal au point et son cœur se serre. Il était maintenant impératif de trouver une source d'eau. Myosotis cale alors son épaule contre celle de l'étalon, pour l'aider à avancer. « On va trouver de l'eau, tiens bon ! » souffle-t-elle pour l'encourager.

Myosotis ne pouvait s'empêcher d'angoisser à l'idée de ne pas trouver d'eau pour soulager Sueño. Ses yeux parcourent à toute vitesse les environs, en quête du moindre signe. Le sol semble de moins en moins sec. C'est bon signe !

Myosotis s'arrête brusquement. Ses sabots s'enfoncent de plus en plus dans ce qui s'avère être des sables mouvants. Elle entends ensuite la voix de Sueño tonner derrière elle, mais il est trop tard. Elle a déjà les sabots dedans et peine à se libérer de son piège de sable. « Éloignes toi ! » lui intime la dorée. Ça ne servirait à rien d'être deux dans ce merdier.

« Tu es complètement fou ! » lui hurle-t-elle lorsqu'il arrive à sa hauteur et lui attrape la crinière pour l'aider à sortir de la zone de sables mouvants. Maintenant - et comme elle le craignait - ils sont deux imbéciles à se débattre pour échapper aux sables.

Grâce à la puissance de Sueño, elle parvient enfin à libérer l'un de ses antérieurs. Profitant de l'élan que lui offre ce début de libération, elle tente de se cabrer afin de bondir vers l'avant. Et, miracle... La voici de nouveau sur la terre ferme. Sauf que le doré, lui, n'est pas tiré d'affaires. Myosotis remue dans tous les sens, totalement paniquée. Elle veut l'aider mais n'arrive pas à trouver une solution. L'idée, un peu farfelue, lui vient en tête lorsqu'elle le voit libérer son antérieur. Elle arque sa fine encolure, prend appui sur ses postérieurs et bondit. Elle le percute de plein fouet, au niveau de l'épaule, ce qui suffit à libérer ses sabots des sables mouvants. Ils retombent au sol dans un bruit sourd. Il est sauvé, enfin...

Elle se redresse rapidement afin de le laisser respirer. « Gros imbécile ! » fulmine la dorée, le cœur battant. « Je t'interdis formellement de me claquer entre les doigts ! Tu m'entends ?! » continue Myosotis en le secouant vivement.