Chrysalis _A_

Elle s'efforçait de garder la tête haute alors que son coeur battait si vite qu'elle pensait qu'il allait exploser. Non, contrôle-toi. Elle ne devait pas déraper par excès de stress. Son regard jongla entre son père et son copain, totalement gauche. Arrête de t'imaginer le pire, papa.

Baïkan. Putain c’est le marmot de qui ça ? Ils allaient entendre parler de lui. Il tourne lentement sa tête vers Aulia, ses oreilles basculant vers l’arrière. Oh elle avait eut souvent l’occasion de le voir énervé, mais très rarement contre elle. Ta mère vient de sortir d’ici en me disant qu’elle t’avait pas trouvé et je rentre et PAF VOUS ÊTES LÀ TOUT LES DEUX ! Son ton était monté en flèche. Sors Aulia. Faut que je lui parle.

Les mots durs et le ton qu'il employait la choquèrent, la tétanisèrent aussi. Elle se contenta de le fixer sans rien dire, réfléchissant silencieusement. Mais lorsque Baïkan la poussa, elle se dégagea brusquement et ses oreilles s'enfouirent dans sa crinière. Elle n'aimait pas ça, vraiment. Elle adorait son père et elle était amoureuse de Baïkan, alors ça lui faisait mal de voir l'appaloosa réagir comme ça. Et pourtant, contrairement à comment Phoenix aurait réagit, Aulia resta calme. Non. J'ai le droit de vivre ma vie comme je le veux. Tu n'as pas à m'en empêcher.

Sors Aulia. répète t’il, le ton calme lui aussi, trop calme peut être. Je vais ni le frapper, ni le tuer. Je veux juste parler avec. Et si il a pas pris ses jambes à son cou jusque là, ça va aller, ok ? Un léger sourire retrousse la commissure de ses lèvres, provoquant et insolent. Peut être que tout ça n’avait été qu’un test, pour voir comment se comportait le jeune homme qui courtisait sa fille . Bon, non il avait vraiment péter un câble, mais normal, à leur âge il avait eut ses premiers fils alors hein

Les oreilles de l'adolescente se redressèrent lentement. Elle n'avait pas trop le choix, elle n'était pas encore majeure et elle devait encore écouter ses parents. Elle renâcla puis se détourna à contre-coeur. Le laisse pas t'intimider. souffla-t-elle au pie avant de sortir des toilettes. Elle stressait, son coeur battait à toute vitesse. Elle n'avait pas envie que son père l'interdise de le voir, Baïkan était un bon garçon. Alors pour s'assurer que tout irait bien, elle alla coller son oreille à la porte, nerveuse.

Hook garde le silence, l’une de ses oreilles suivant le mouvement des pas de sa fille jusqu’à ce qu’elle sorte, bien qu’il se doute qu’elle écoute attentivement de derrière la porte. Une fois chose faite, il se concentre exclusivement sur le dénommé Baïkan. Une fois encore, il est frustré de ne pouvoir le détailler, le sonder, de ses yeux. Mais il allait le faire d’une autre manière. Ne l’écoute pas, joue pas les gaillards avec moi, si je suis aveugle c’est parce que je me suis battu pour sauver sa mère et sa soeur, je te laisse donc imaginer jusqu’où je suis capable d’aller pour ma fille. minaude t’il, dilatant ses naseaux pour s’imprégner de son odeur. En revanche, t’as intérêt à jouer les durs pour elle si elle en a besoin. C’est une princesse, et elle doit être traitée comme une reine. souffle t’il en avançant les naseaux, cherchant toujours ces foutus lavabos.

Elle n'arrivait pas à tout entendre, mais elle se raidit en entendant le mot princesse. Arf, pourquoi fallait-il qu'il lui dise ça ? C'est pas pour rien qu'elle ne l'avait pas dit à Baïkan. De toute façon, ça ne comptait plus. Mais ça la frustrait, en quelques sortes, parce que le pie allait toujours être sur son dos pour la protéger alors qu'elle n'en avait pas besoin. Mais d'un côté, son copain faisait le mieux pour elle, elle le savait.

Non. tranche t’il sèchement à sa proposition d’aide, ses oreilles basculant en arrière, n’appréciant pas le ton ferme qu’il tentait d’emprunter avec lui. Il continue d’avancer hasardeusement et finit par taper contre un des lavabos. Faire de ton mieux c’est pas suffisant. rétorque t’il en actionnant l’eau du bout des naseaux. Enfin il peut se rincer la bouche. Bordel de merde il allait butter Winterfell. Ne lui fais pas de mal. finit-il par conclure. Tu comptes l’emmener au bal ?

Aulia aurait voulu râler en disant à son père qu'il n'avait pas à être aussi exigeant avec lui. Elle renâcla, mécontente. Elle se mit à faire les cent pas devant la porte, pour se défouler un peu. Elle secoua sa crinière et attendit la suite, tout simplement.

On peut toujours faire mieux, se surpasser. La perfection ça n’existe pas, avec la perfection on se fait chier. Tu apprendras tout ça. Il se rince la bouche plusieurs fois mais a toujours la sensation d’avoir la langue de l’andalou dans la bouche. Horreur. Fais là rêver, fais la danser, fais la rire. Mais putain promets moi que tu garderas ce que tu as entre les jambes, entre les jambes justement. Hooker n’allait jamais par quatre Chemins.