Les regards de la grise sont figées sur le sol poussiéreux. Et si c'était vrai, si notre vie était vraiment prédéfinie? Ça la pousse à penser, mais elle n'est pas convaincue. Plus rien n'aurait de sens. Dans ce moment de distraction, l'inconnu passe au trot. La grise accélère son allure avec deux, trois secondes de retard, le temps de se reprendre de sa surprise. Elle se dépêche de le suivre jusqu'à la deuxième intersection pour ne pas le perdre de vue. Mais c'est très tard, le couloir est désert. Elle jette des regards inquiets à son arrière, à sa droite et à gauche. Elle trottine jusqu'aux prochains couloirs, mais c'est sans résultat, il n'y a plus personne. Elle est seule et perdue, une nouvelle de fois. et ça, est-ce que le destin en est coupable? hurle la grise, désespérée par cette situation. Elle s'arrête, le souffle coupée. Les murs sont tellement hauts que les rayons du soleil n'atteignent pas sa robe blanche.