jour 341.

Onyx la regardait faire avec un petit sourire amusé. Il était vraiment d'humeur clémente pour la laisser ainsi aller, alors qu'il pourrait se retrouver avec de sérieux ennuis si elle tentait de s'enfuir. Il se demandait s'il ne serait pas mieux de lui redonner ses droits. Qu'elle ne soit plus une prisonnière, mais une membre de la Tribu. À voir.

Pourquoi s'enfuir en compagnie d'Onyx. Jamais cette idée risque de survoler son esprit ; tout comme se rebeller contre lui, l'empêcher de lui donner des ordres, comme Ambre lui a apprit. Non, elle ne voulait pas le perdre. De toute façon, la crème n'était pas là, donc elle faisait ce qu'elle veut Elle revient alors vers l'imposant étalon noir, grand sourire aux lèvres.

S'il savait ce qu'Ambre planifiait, il péterait un câble contre la jument champagne. S'il se montrait contrôlant, il respectait aussi Émeraude. Il aimait la voir lui obéir, mais il n'aimait pas lui faire du mal non plus. Onyx eut un petit sourire en s'approcha de la jument grise. Alors ? C'est différent de ta cellule, hein ?

La balafrée hoche rapidement sa tête sous les paroles de l'étalon noir. Tout était différent de sa cellule. Et pourtant, y retourner toutes les nuits ne la dérange pas.
Dis, je peux te poser une question ? ose-t-elle demander à tout hasard, laissant ses yeux émeraude vagabonder sur la plage lointaine.

Il fronça des sourcils. C'était intrigant, ça. Oui, vas-y. Sa curiosité avait pris le dessus sur ses airs de grand dur.

As-tu déjà pensé à t'enfuir loin d'ici ? rêveuse, un petit sourire étire doucement ses lèvres. Mais bien vite, elle reprend ses esprits, et secoue sa tête.
Pas d'inquiétude hein, c'est pas ce que je compte faire !

Oui, parfois, quand mon père me fait chier. avoua-t-il alors à la grise. Mais je me rends vite compte que la Tribu est toute ma vie.

Émeraude ne peut s'empêcher de laisser échapper un rire léger, une mélodie, presque enfantin. Un timbre de voix propre à ce qu'elle est. Je ne pensais pas qu'il t'énervait autant. Pour le peu de temps passé en compagnie de la Tribu entière, elle savait que c'était normal.

Il lui sourit doucement. T'imagines même pas à quel point il peut être chiant avec moi. En fait, personne à part lui ne remarquait vraiment comment c'était lourd, parfois. Était-ce lui qui en faisait trop ?

Sûrement qu'il veut être fier de son fils ! Elle se pince les lèvres. Lui sortir ça du tac au tac, ça l'emmerdait profondément. Il devait sûrement en avoir marre d'entendre ça sortir de la bouche des autres.

Il haussa des épaules. Il n'y croyait plus tellement, à toutes ces sornettes. Ouais, bah j'ai jamais l'impression d'le rendre fier, de toute façon. rétorqua-t-il.

Tu en a discuté avec lui ? Ou tu t'en fout ? Demande-t-elle alors, curieuse.

Il tourna brusquement vers elle un regard noir, comme insulté. Je ne m'en fous pas. Mais y'a rien à faire, avec lui c'est peine perdue.

Sauf que ce regard, elle le connait si bien qu'elle ne ressent - presque - plus de peur, et donc ne bouge pas d'un cil. Soit. C'est ton père après tout, tu le connais bien mieux que moi ! Elle sourit, qui se veut doux.

Il hocha la tête, sèchement. Ouais. Il tourna son regard vers elle, vers son sourire doux. La belle n'avait jamais essayé d'être méchante envers lui, il savait bien que ça ne servait à rien de s'énerver contre elle. Réponds-moi sincèrement. As-tu envie de t'enfuir, de partir d'ici ?