Kjell, en attente de Absinthe

Mes yeux bleus se plongent dans les siens.
- Pour résumé le tout ; je suis une mauvaise personne, je déclare avec amertume avant de plonger de nouveau mes lèvres dans l'alcool.
Le genre de personne qu'il ne faut pas fréquenter en fait.

La surprise qui anime son regard et transforme les traits de son visage, ça vaut dix. Sincèrement. Lui raconter ? Qu'est-ce que j'y perds, de toutes manières ?
- Je fais tout à l'envers. J'ai blessé une personne qui comptait énormément pour moi. Peut-être que j'en ai même blessé deux, je soupire.

- Comment on peut faire pire que l'infidélité... ? Je demande et les larmes me viennent enfin.
Je fais en sorte qu'elles ne glissent pas le long de mes joues. Je n'ai pas envie de pleurer et public mais je me sens si mal d'avoir fait ça à Aulia...

En commander un deuxième ? Suis-je aussi pitoyable que ça ? Je laisse un soupir m'échapper et me contente de vider mon verre, comme il me l'a si gentiment conseillé.

Un long soupir m'échappe. Il n'a pas complètement tord, mais je ne suis pas certaine de vouloir me liée à d'autres personnes. Pourtant, ça me fait du bien qu'il ne me traite pas de monstre comme tant d'autres l'auraient fait à sa place. Un léger sourire glisse sur mes lèvres. Je prends quelques gorgées de plus et au fil des minutes, je me sens de mieux en mieux. Il a raison. Ce soir, je prends une pause. J'arrête de me lamenter et je profite de la soirée !
- Et donc, tu cherches quoi ici, Kjell ? Je demande, en plantant mes iris bleus sur lui.

- Tu veux bien être le mien du coup ? Je lui demande en pouffant de rire.
Parce qu'en vrai, des amis, j'en avais pas tant que ça. Enfin, en même temps, lorsque j'en avais, je finissais toujours par tout faire capoter alors...

Je lui offre un sourire, moi aussi. Bizarrement, je me sens plutôt bien en sa compagnie. Comme si plus rien ne comptait réellement. Comme si le temps s'était arrêté.
- Comment tu fais pour voir autre chose qu'un monstre lorsque tu poses ton regard sur moi ? Je demande en glissant mon regard dans le sien.
Cette fois ci, ma question n'avait pas pour but de me lamenter. C'était simplement une curiosité. Je voulais simplement savoir. Pourquoi son regard n'avait jamais changé, alors que ceux des autres changeaient à la seconde même où ils apprenaient la vérité.