Santiano //F//

Lun 30 Mar 2020 - 19:19

Filao se repose dans l'ombre du seul et unique rocher qui se trouve sur cette plage. Les vagues roulent sur le rivage et viennent lécher les sabots du jeune étalon. Il ferme les yeux, profitant du bruit apaisant de la houle pour somnoler un peu.

Mar 31 Mar 2020 - 17:30

L'immense masse noire se déplace rapidement, suivant depuis un long moment le jeune entier, fils de Njörd et Myosotis. Les proies isolées étaient bien plus facile à appréhender, et les jeunes encore plus, c'est la raison pour laquelle il avait choisi de s'occuper d'abord de Filao, question de stratégie. L'immense rocher au pied duquel il est couché le cache de la vision du prédateur, mais celui-ci sait parfaitement où se trouve sa prochaine victime. Plus vite il se vengerait de Njörd, mieux sa santé mentale se porterait : il décida donc de l'aborder. Le sable se mit à crisser sous les pas de l'étalon qui n'y prit pas garde et s'arrêta près du jeune avant de poser son regard dessus. Bonjour, lui dit-il avec son éternel sourire en coin.

Pas de chance, Filao est adulte maintenant Wink

Filao somnolait tranquillement jusqu'à ce qu'une voix ne vienne troubler sa quiétude. L'étalon bai ouvre un oeil et dévisage l’individu avec méfiance. Il ressemblait à son père comme deux gouttes d'eau et pourtant un éclat mauvais brillait dans ses yeux abyssal. " Salut. " répondit il, poli, en gardant les oreilles légèrement reculées. Il ne le quitte pas des yeux.

Aie. Ça démarre mal. Il le regarde avec méfiance alors que Fléau l'a abordé avec la plus grande des neutralités. Visiblement, il a encore du travail à faire pour parvenir à se faire passer pour Njörd. Comment tu t'appelles ? lui demande-t-il tranquillement, un léger sourire au coin des lèvres pour tenter de passer pour quelqu'un d'un peu plus "normal" et stable mentalement.

Filao garde les oreilles légèrement reculées, méfiant mais pas hostile. Il cesse de s'appuyer sur le rocher titan et se redresse. Il toise à peu près la même taille que l'étalon mais il manque encore de musculature à cause de son jeune âge. " Filao. " répondit-il d'une voix grave en agitant la tête pour inviter le noiraud à se présenter à son tour.

C'est donc bien lui, il ne s'est pas trompé. Et bah, Njörd n'a pas l'air d'avoir fait des champions. En même temps, vu l'incapable que c'est, ça ne l'étonne même pas. Filao, répète-t-il dans un sourire qui se veut sympathique. Moi c'est Fléau, enchanté. L'étalon dilate ses naseaux et hume l'air. Tu fais parti des Nilaak ? lui demande-t-il avec un autre sourire. Je connais ton troupeau de vue, tu portes la même odeur qu'eux. Vous êtes près de l'arbre des âmes non ?

Fléau. Il connait ce prénom. Ses doutes se confirment. Son père l'a averti à son sujet. L'étalon rabat les oreilles brutalement, aussitôt fermé à toute discussion. " Oui. " répondit-il d'un ton sec. " Que me veux-tu ? " assène t il, sans animosité mais avec exigence. Pourquoi tourner autour du pot ?

Oups. Se faire démasquer si rapidement n'était pas drôle. Il aurait dû mentir sur son prénom, ça n'en aurait été que plus amusant. Ce que je veux ? lui demanda-t-il en faisant un pas menaçant vers le jeune entier. Je veux la mort, je veux la vengeance, je veux le sang, lui souffla-t-il avant de rire, dément. Je veux me venger des souffrances que m'a causé ton père, et cette vengeance, sais-tu par quoi elle commence ? lui demande-t-il en faisant un autre pas vers lui, fou.

Peut-être que si Fléau ne c'était pas présenté sous sa véritable identité, Filao serait tombé dans le panneau. Mais ce n'était pas le cas. Son père était vraiment préoccupé lorsqu'il lui avait confié la présence de Fléau, le yearling restait donc sur ses gardes. En voyant l'étalon s'approcher, le jeune mâle bande ses muscles et rabat ses oreilles en le toisant d'un oeil mauvais. N'empêche qu'il n'avait pas de chances dans ses rencontres ces temps-ci, d'abord Azara, puis Kieser, et enfin Fléau. Il avait un sacré mauvais karma. Le bai se met à gronder pour lui intimer de rester à distance et reste face à lui, prêt à réagir. Cet étalon noir semble vraiment possédé, complètement siphonné. Filao ne daigne même pas lui répondre, ça serait rentrer dans son jeu. Et c'est tout ce qu'attend Fléau. " Vous êtes fou... " souffle t il en le toisant d'un oeil mauvais.

Fléau se délecte de la méfiance du fils de son demi-frère. Qu'est-ce que c'est jouissif ! Il ricane à nouveau en l'entendant claquer des dents pour le faire s'arrêter, et il fait tout le contraire, il continue d'avancer, il veut le pousser dans ses retranchements, le forcer à l'attaquer, lui faire mal et se venger ainsi de Njörd en commençant par là. Il ne lui répond pas, et le prédateur affiche un sourire de loup. Je vois, je vois.. Je vais te dire, je vais commencer par m'attaquer à sa famille, toi, tes deux aînés, Myosotis... lui dit-il en roulant le nom de la douce jument entre ses lèvres comme un serpent. Vous torturer, aussi bien physiquement que mentalement, tous. Et une fois qu'il sera là, je vous ôterais la vie devant lui, pour qu'il souffre autant que j'ai souffert, ricana-t-il. Ah, et oui, je suis fou, mais tu ne sais même pas à quel point, ajouta-t-il avant de rire. Il était effrayant, ses yeux fixaient le jeune étalon comme deux puits noirs sans fonds, remplit de malveillance et de haine, sa crinière était hérissée, ses muscles bandés, et il ne cessait de s'approcher de Filao pour l’acculer contre le rocher.

Le jeune étalon ne perd pas son sang-froid et continue de toiser son oncle d'un regard dur. Il pivote légèrement pour ne pas se retrouver dos au rocher si jamais ce dernier se mettait à bondir. Fleau se déplace avec animalité, un vrai jaguar prêt à fondre sur sa proie. Malheureusement pour lui, Filao n'est plus le jeune adolescent fébrile et fragile qu'autrefois. Depuis ce qui était arrivé avec Kieser, l'étalon s'est beaucoup renforcé, psychologiquement, et ne se laisse pas intimider malgré les menaces de l'étalon noir. " Et comment comptes-tu me tuer ? " demande t il d'une voix presque arrogante. Certes Filao n'était pas un grand guerrier mais ça Fléau ne pouvait pas le savoir, d'autant plus que sa carrure c'était renforcé. Il avait pris du muscle. " De toute façon, je ne laisserais pas t'en prendre à ma famille. Tu peux te délecter de tes désirs de vengeance futiles, mais saches qu'elle n'aura jamais lieu. Pas temps que je serais là. " gronde t il d'une voix calme mais menaçante. Le jeune reste de marbre, imperturbable. Il n'attaquera pas. En tout cas pas le premier, il a déjà fait cette erreur avec Azara, et il ne la reproduira pas.

Les paroles de Filao déclenchent un nouveau rire à Fléau. Se sent-il si supérieur à lui ? Il va lui faire ravaler son ego de poulain tout juste sortit du ventre de sa mère rapidement. Il marche, s'approche de lui comme le prédateur qu'il est, attendant le bon moment pour fondre sur sa proie. Comment vais-je te tuer ? Très bonne question, j'ai plusieurs idées. T'arracher la jugulaire et te laisser te vider de ton sang est un option. Ou alors, je pourrais te défigurer, te rendre handicapé à vie et t'achever petit à petit. Je ne sais pas ce que tu préfères ? lui demanda-t-il, fou. Te penses-tu si supérieur à moi ? Tu n'es qu'un moucheron que je balaierais d'un souffle. Tu n'es rien, une mouche incapable de se défendre. Comment peux-tu ensuite prétendre protéger ta famille ? ricana-t-il en secouant la tête. Mais, je ne t’achèverais pas tout de suite, non, tu verras le reste de ta famille mourir avant de t'éteindre devant les yeux de ton père. Et à ce moment-là, tu regretteras de m'avoir défié de cette façon, lui souffla-t-il en ancrant son regard dans le sien.

Filao agite la tête négativement. Même si il est laid à faire peur et fou à lié, le bai n'a pas peur de lui. " La vengeance est la boisson des faibles. " répondit il pour toute réponse. Cette fois ci, il arrête de reculer. Il l'attend. Va-t-il oser lever le sabot sur lui ? Mettra t il ses menaces à exécution ? Quoi qu'il décide, Filao se tient prêt. Son regard est dur, nullement méprisant. Sage malgré son jeune âge.

Trois grains de folie pour un grain de bravoure, réplique immédiatement Fléau à l'intention de son neveu. L'immense masse noire s'approche du bai d'un pas souple, l'acculant de plus en plus à la falaise. Il ne le touche pas, non, pas encore, pas maintenant, c'est encore trop tôt. D'abord, d'abord il veut voir la rage dans ses yeux, il veut sentir sa colère, il veut qu'il l'attaque, qu'il se heurte au titan qu'il est. Qu'est-ce que je ferais à ta mère... Je la violerais et quand elle hurlera mon nom, tu ne pourras que t'en mordre les doigts. Ensuite, ensuite j'attendrais que l'enfant naisse, et je me ferais un plaisir de l’exécuter devant ses yeux. Et après, je m'approcherais d'elle, et je la mettrais à terre, lui dit-il en continuant de s'avancer vers le jeune. Et sais-tu ce que je finirais par faire ? Je l’achèverais, je la piétinerais comme la merde qu'elle est, que vous êtes tous dans cette misérable famille. Je la défigurerais et tu ne reconnaîtras même plus son cadavre, lui murmura-t-il à l'oreille avant de se reculer, un grand sourire narquois aux lèvres. Il mentait, bien entendu. Fléau n'était pas un violeur. Un tueur, oui, mais le viol, il n'y avait jamais eu recourt et ne le ferais jamais, il ne pouvait pas. Mais bon, ça, Filao n'avait pas besoin de le savoir, et il ne le saurait jamais.

Filao continue de fixer étrangement l'étalon. Ses oreilles s'enfouissent de plus en plus dans ses crins bruns. Le monologue de Fléau est long, beaucoup trop long. Le jeune mâle sait qu'en général ce sont ceux qui en disent le plus qui en font le moins. Au bout de plusieurs minutes, il coupe court à la discussion. " Écoutes, je sais pas ce que mon père t'a fait mais c'est pas mon problème. Tu n'as qu'à aller le voir, et régler ça avec lui, comme un homme. C'est lâche de t'en prendre à plus faible que toi. " lâche t il, le regard sévère. " Par contre, je te conseilles une chose, ne t'approches pas de ma mère. Sinon tu vas le regretter. " prévient l'étalon d'une voix sans chaleur. " Maintenant je me casse, je n'ai pas de temps à perdre. " conclu l'étalon en lui tournant le dos pour rentrer au camp. Ses oreilles restent vers l'arrière pour anticiper ses réactions.

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