Lumenör | Star Child

On dit que le début de la vie est la fin d'une autre. Personne n'en sait vraiment rien, personne n'est jamais sûr de rien, dans ce monde comme dans aucun autre. Mais la naissance commence en général dans les pleurs, dans la douleur, comme si la vie qui suit doit être teintée à jamais de souffrance.
On dit qu'on doit vivre sa vie au maximum, ne rien regretter. Parce que le temps passe, irrémédiablement, les secondes s'écoulent sur les parois du sablier du temps, l'une après l'autre avec une infinie monotonie. Rien ne les arrête, pas même le rire d'un enfant. Et pourtant, le temps peut paraître suspendu, une impression qu'il s'étire, se déforme et s'allonge, comme s'il pouvait donner un peu plus de saveur aux choses. Un moment de bonheur en famille, des parents aimants, un petit rieur et joueur. Des fragments de vie, des instants à jamais gravés dans le musée de la mémoire, des moments chéris qui forgent la suite.
On dit que grandir et vieillir sont deux choses différentes. On dit qu'on peut rester à jamais un enfant, peu importe le temps qui passe et qui trépasse, même nos êtres les plus proches. Grandir, c'est quelque chose du corps, un moment parfois compliqué, où on ne comprend pas qui l'on devient, ce que l'on est, au plus profond de soi. Mais on peut ne jamais vieillir. On peut garder à jamais cette âme d'enfant, cette vision du monde avec une innocence et une candeur qui nous permet d'ouvrir notre coeur à qui veut entrer dedans. Arrêter de voir le monde avec les yeux d'un enfant, c'est ça, vieillir.
On dit que les amis sont une famille que l'on choisit, parfois bien plus solide que celle qui nous est donnée par le sang. Mais il y a des liens qui jamais ne s'effaceront, des gènes qui nous définissent, et des souvenirs qui nous ont forgés. On ne dit jamais vraiment adieu à ceux qui nous ont donné la vie, car ils vivent a jamais à travers nous. Leur sang coule dans nos veines, une pulsion de vie qui s'éteindra avec nous.