Home sweet Home ||N

" Punaise ! C'pas possible ça ! " Elle n'en pouvait plus de tous ces chats qui se faufilaient entre ses pattes, au point qu'elle soit à deux doigts de se vautrer toutes les deux minutes. En même temps, quelle idée avait-elle eu d'entrer dans un tel endroit ? Pourquoi vouloir aller voir une bâtisse où des matous vivaient ? Ouais, non, elle ne comprenait vraiment pas sa décision. Un ronflement de naseaux et elle évita de justesse un chat qui se faufilait à nouveau entre ses antérieurs. Soudain, un bruit se fit entendre près d'elle et elle baissa les oreilles, en posant un regard devant elle. Là, une jument était présente. Alors, sans hésiter une seconde, elle marcha calmement vers elle. Malheureusement pour elle, un chat passa et elle se vautra de nouveau devant la pouliche.

Plus les années passaient, plus elle avait le sentiment que les chutes qu'elle pouvait faire lui seraient fatales. En effet, si elle s'était vautrée de cette manière-là à quatre ans, elle se serait levée de manière souple et sans douleur, à dix ans, elle aurait eu un peu plus de mal certes, mais aujourd'hui, son arthrose la faisait souffrir au point qu'elle coinça ses oreilles dans sa crinière lorsqu'elle se releva. Sa queue fouetta l'air, son postérieur gauche parti vers l'extérieur pour décoincer sa rotule et elle posa enfin son regard sur la pouliche noire face à elle. Elle lui adressa un sourire amusé à son retour. " Ce serait tellement dommage, n'est-ce pas ? "

Ca faisait bien longtemps que la vieille jument n'avait pas rencontré de pouliches, de l'âge de Phoenix lorsqu'elle l'avait quitté. Mais étrangement, ça lui faisait beaucoup de bien. En effet, avec les années qui défilaient, elle se rendait vite compte que la présence de poulains la rajeunissait et faisait en sorte qu'elle soit plus heureuse qu'elle ne l'ait été. A la première phrase de la noire, elle lui adressa un fin sourire et acquiesça. En effet, les chats étaient des êtres qu'elle aimait beaucoup car ils lui ressemblaient : ils étaient indépendants, forts et en même temps tellement liés les uns aux autres. Puis à la seconde question, elle plongea alors son regard dans celui de la plus jeune. " Je ne viens jamais ici, c'est la première fois et toi ? Je me nomme Capitaine, gamine. Et toi, sauveuse de chats ? Quel est ton nom ? "