Come on baby

Avec l'arrivée des indiens, un rêve depuis longtemps abandonné a refait surface chez Farouk. Et si son père était vivant ? Et si il était revenu avec les humains ? Impossible, la sermonne sa conscience. Il est mort, répétait Oktori. Et si elle mentait ? Cette possibilité ne l'étonnerait pas de la part de sa mère. Non, son père est vivant, il doit être vivant, et s'il l'est, c'est chez les humains qu'il se trouve. Pourtant, elle n'a pas flairé son odeur. Mais s'il avait changé d'odeur ? C'est chez les humains, qu'il y a douze ans de cela, Farouk et son frère sont nés. Chez les cows boys. D'ailleurs, ce campement ne ressemble en rien à celui qui l'a vue naître. Mais Farouk connait assez les hommes pour savoir qu'ils sont capables de dissimuler leurs chevaux. Elle n'en a croisé aucun, encore, de ces fameux chevaux. Son père est peut-être avec eux ?

Alors que la jument grise pénètre, en pleine nuit, dans le campement, elle a totalement conscience de ce qu'elle est entrain de faire. Mais plus rien d'autre ne compte. Pourquoi devrait-elle rejoindre un clan de parenté lointaine, alors qu'elle peut retrouver son parent le plus proche ? C'est tout ce qui importe pour elle, même si cela implique de sacrifier sa liberté. Se promenant à petit pas dans le campement, elle finit par carrément passer sa tête dans un tipi. Au hasard. "Coucou les humains, alors, il est où mon père ?" Demande-t-elle, par un léger hennissement très grave. Farouk n'a pas peur des hommes car elle est née chez eux ; elle était à l'époque trop jeune pour être débourrée et connaître leur violence.

Si Farouk a bien hérité de la bravoure et du caractère effronté de ses deux parents, elle en a également gardé la ruse et...une capacité indéniable à se mettre dans la mouise.  Allons bon, quant à savoir lequel des deux était entrain de se faire soigneusement pigeonner, il faudrait encore se décider.
Si Farouk ne craint pas les hommes, elle n'est pas domestiquée pour autant, ni même apprivoisée. A peine éclairé par la lune, l'air effaré du bipède l'amuse. Il y a longtemps qu'elle n'a pas été ainsi piquée par l'adrénaline. Une pensée lui traverse l'esprit ; et si son père n'était pas là et qu'elle se faisait capturer pour rien ? C'est un peu tard pour y songer. Le cul entre deux chaises, elle esquisse un mouvement de recule face à cette main tendue qui lui paraît incertaine et donc menaçante. Ses naseaux, dilatés, ronflent et expirent un brouillard blanc, son regard exprime la crainte et la curiosités mêlés ; l'hésitation. Le corps tendu, prête à fuir, Farouk décide de chercher des preuves qui attestent que son père est dans le coin. Il aurait fallut y penser avant, mais mieux vaut tard que jamais. Et la voilà partie au petit trot dans le campement, ses petits sabots gris foulant délicatement l'herbe, restant à quelques mètre de distance du bipède. On n'est pas dans Dragon, il suffit pas de tendre la main pour la choper wesh.

Comme tu sens Même si t'interviens pas de suite elle risque de douter un moment

Alors qu'elle allait prendre congé du bipède, celui-ci fit soudain un mouvement brusque. Avec la rapidité liée à sa race, elle Farouk fit un brusque écart sur le côté, esquivant l'attaque du serpent volant. Mais quel est ce monstre ? Choquée, elle marqua un temps d'arrêt, les naseaux ronflants. Si elle bougeait, allait-il à nouveau l'attaquer ? Mais si elle reste, il aurait libre disposition de sa personne. Les pensées angoissées se succèdent dans sa petite tête. L'arabe se sent braquée, coincée. Mais qu'aurait fait son père ? Ah oui, c'est vrai. Plaquant ses oreilles contre sa nuque, elle tenta d’impressionner l'importun en se cabrant.