someone want to play with me ?

Someone want to play with me ?
Raziel / Wakiza

Cela faisait déjà plusieurs jour que Raziel s'était vu privé de sa liberté. Après sa capture par Maïkan, le jeune humain avait décidé qu'il était encore trop tôt pour pouvoir changer l'étalon de place et le mettre dans la pâture sécurisée avec les plus réticents et ceux qui ne cessaient d'essayer de franchir les clôtures. Revenu au calme, le colosse d'or dormait à moitié dans son corral, encolure et têtes basses. De temps en temps, on pouvait le voir fouailler de la queue pour chasser les insectes. Ce nouveau matin à s'éveiller parmi les homme était aussi frustrant que les autres. Mais, depuis les quelques tentatives - échouées - de Maïkan pour le domestiquer, personne n'était venu l'emmerder, sauf pour lui donner à boire et à manger, histoire de lui éviter d'avoir à sucer les cailloux. Chaque matin, c'était un humain différent qui se présentait à lui, en prenant toutes les dispositions du mons, comme s'ils craignaient de se faire croquer à travers la barrière. Mais Raziel ne bougeait pas, telle une statue d'or et de bronze, fixant le bipède s'affairer. Et il sentait que ce matin ne serait pas vraiment différent dans cette nouvelle monotonie qui s'installait dans sa vie.

- OHANKO - Le petit homme était le premier debout dans le camp ce matin. Aussitôt debout, Ohanko avait commencé ses corvées : remplir les abreuvoirs, nettoyer les crottins dans la pâture et aller chercher de l'eau à la rivière. Alors qu'il rassemble son matériel, son regard est attiré par un étalon doré qui se tient au centre du corral. " T'es encore là toi ? " souffle t il en s'approchant doucement de l'enclos. Il s'appelait Wakiza, c'était la dernière trouvaille de Maïkan. Ce dernier avait tenté de l'apprivoiser, sans résultats pour le moment. L'enfant jette un coup d'oeil dans le corral, il y a quelques crottins, mais l'enclos est relativement propre. Par contre, son abreuvoir est reversé. Sans craintes, l'enfant entre dans le corral avec son seau d'eau. " N'ai pas peur mon beau, je viens juste de remettre de l'eau. " dit il d'une voix calme tout en gardant un oeil sur l'équidé. D'après Maïkan, il était encore plus imprévisible que Malila.

Un bruit sur sa gauche termine de le réveiller. Sans broncher de l'endroit où il est, Raziel observe l'enfant s'affairer du côté de l'abrevoir. Un ricanement lui échappe. Ce gosse, il l'a déjà vu trois ou quatre fois trainer dans le coin, soit à l'oberver, soit à s'occuper de remplir l'eau ou lui donner à manger. Un long silence s'installe pendant que l'adolescent redresse le grand bac d'eau, non sans mal. Et pendant qu'il a le dos tourné, le mâle doré fait un pas vers lui. Puis deux. Dans le calme, il s'approche nonchalant. Ce matin, il Wakiza est d'humeur à jouer

- OHANKO - Le jeune indien verse son seau d'eau dans l'abreuvoir. Il n'est pas trop efficace et met à la moitié à coté car il est trop occupé à regarder l'étalon s'approcher. C'est la première fois qu'il le voit aussi calme. " Bonjour mon beau. Bonjour Wakiza. Tu viens dire bonjour ? " demande t il, innocemment en tendant la main vers lui. Ohanko en oublie un peu la prudence tant la beauté de l'étalon le subjugue.

Le gamin tend la main vers lui. Raziel s'arrête net et plaque les oreilles en claquant des dents à quelques centimètres, voire millimètres, de la main de l'adolescent. Il va devoir comprendre que ce n'est pas à lui d'initier le moindre contact ni la moindre approche. Cependant, malgré que la matinée ne fasse que débuter, il fait déjà chaud. Alors, le doré dépasse le gamin, toujours aussi nonchalant. Mais sur ses gardes. Puis il plonge ses naseaux dans l'abreuvoir et commence à boire, lentement. De longues gorgée fraîches et agréables. Sans pour autant cesser de surveiller l'enfant humain. D'ailleurs, l'idée de tester ses réactions lui vient : brusquement, alors que l'ado se retrouve au niveau de ses hanches, il lève l'un de ses postérieurs assez brutalement et rapidement et... se gratte la panse avec le bout de son sabot. Toujours en l'observant du coin de l'oeil, le nez toujours dans l'eau.

- OHANKO - L'enfant n'a pas le temps de réagir lorsque les dents de l'étalon viennent claquer devant ses doigts. A quelques centimètres près, il aurait perdu deux phalanges. L'indien ramène sa main à lui, lentement, puis s'écarte pour laisser passer la grosse masse dorée jusqu'à l'abreuvoir. Il s'adosse à la barrière en mâchouillant une tige d'orge, l'air de rien. L'étalon lève subitement le pied pour se gratter le ventre, mais l'enfant n'esquisse aucun mouvement de recul. A vrai dire, il n'a pas peur des chevaux. Même des plus imprévisibles. C'est sans-doute son principal défaut, il n'est pas assez prudent.

Etrangement, le gamin ne bouge pas, mangeant nonchalamment sa brindille d'orge tout en l'observant. Un instant frustré, Raziel part à l'autre bout du corral en saut de montons, à grand renforts de grognements mécontents. La plupart des indiens se méfiaient de lui. Mais pas ce gosse. Quelque chose de relativement pur et innocent émane de lui, rendant l'étalon à la fois curieux et mal à l'aise. C'est pourquoi, tentant une Nième fois de lui faire peur, le mâle doré revient vers lui comme s'il le chargeait, oreilles plaquées, les dents en avant, droit vers son visage ... dans l'espoir de lui prendre sa brindille d'orge et de lui faire comprendre qu'avec lui, il doit toujours être sur ses gardes. Raziel n'est pas mauvais. Il n'a pas mauvais fond. Il veux juste qu'on lui foute la paix, qu'on lui rende sa liberté. Ou qu'on lui explique pourquoi, du jour au lendemain il s'est retrouvé ici, alors qu'ils ont déjà tellement de chevaux.

- OHANKO - L'enfant observe le petit manège de l'étalon. Il semble à la fois agacé, et décontenancé. Son port de tête lui révèle qu'il n'est pas vraiment sûr de lui, contrairement à ce qu'il essaye de montrer. Frustré, la masse dorée le charge sans prévenir. Ohanko ne peut réprimer un mouvement de recul. Il met ses mains devant son visage pour se protéger. Comme si ça pouvait changer quelque chose... Il faut dire qu'un étalon comme ça, ça impressionne. Néanmoins, Ohanko ne quitte pas le corral. Il reste à la même place. Persuadé que si l'étalon voulait le tuer, il l'aurait déjà fait.

Et effectivement, si vraiment Raziel avait voulu le réduire en bouillie, il l'aurait fait. Car, face à l'étalon à la robe d'or, cet enfant n'est qu'une brindille. D'ailleurs, en parlant de brindille, Raziel a eu ce qu'il voulait : ce que le gosse avait dans la bouche est maintenant dans la sienne. Mais cette fois, alors qu'il mâchonne l'orge, il ne l'éloigne pas d'Ohanko. Et si ce dernier tendait la main, il pourrait presque le toucher. Presque.

- OHANKO - L'enfant observe l'étalon mordiller la brindille. Il sourit légèrement et apprécie la proximité de l'étalon, bien que dangereuse. Même si il a une envie brûlante de tendre la main pour toucher sa peau doré, Ohanko se l'interdit. La position des oreilles de l'étalon montrait qu'il était prêt à réagir au quart de tour. L'enfant le suspecte même de faire exprès de rester si proche, pour attiser sa tentation et ensuite avoir un prétexte pour l'attaquer. Essayait-il de lui tendre un piège ? Ohanko ne lui laissera pas ce plaisir. " Tu en veux une autre ? " questionne t il en sortant une nouvelle brindille d'orge de la poche de son pantalon. Calme et patient.

Pourtant, cette fois, il n'a aucune arrière pensée. Il est juste là, calme. L'enfant ne semble pas décidé à obtenir quelque chose, ni même vouloir quoi que ce soit. Il est juste là, à le regarder et lui tendre une nouvelle brindille. Brindille que Raziel prend relativement délicatement pour la mâchonner en le fixant, l'air de lui en demander plus. Un brin par un brin, on va pas aller bien loin mon petit ...

- OHANKO - L'enfant se satisfait de cette proximité. Il n'est pas certain que Maïkan ai réussi à l'approcher d'aussi près. Très patient, l'enfant le laisse croquer sa brindille tout en l'observant. Il semble détendu. Beaucoup plus calme qu'a l'accoutumé. Ohanko serait tenter d'expérimenter une approche, mais il ne veut pas briser la confiance. Alors il s'éloigne, à l'autre bout du corral et commence à balayer les crottins avec un balais. Il fait ses corvées, sans se préoccuper de l'étalon. Pour lui faire comprendre que sa présence n'est pas une menace, et peut-être, titiller un peu sa curiosité.

Sans broncher, le mâle laisse l'enfant s'éloigner et aller s'occuper de ses petites affaires, comme ramasser le crottin - son crotin - le tout en lui tournant le dos. Comme s'il se désintéresse de lui. Bien sûr, l'étalon sait que l'adolescent garde une partie de son attention tournée vers lui. Mais il a aussi compris, en observant ses allées et venues journalières, qu'il a beaucoup de choses à faire pour s'occuper de lui et des autres chevaux présents. C'est aussi pour cela qu'il n'a pas beaucoup de temps pour venir lui demander des trucs. Alors cette fois, c'est Raziel qui vient à lui, avec calme. Ses pas soulèvent légèrement la poussière de l'enclos. Une fois arrivé dans le dos du jeune indien, mu par une certaine curiosité et une envie de voir sa réaction, l'étalon doré baisse la tête et ... pose ses naseaux entre les omoplates de l'humain. Il reste ainsi quelques secondes, avant de le pousser sans grand violence, d'un bref et simple mouvement de tête.

- OHANKO - L'enfant ramasse le crottin, l'air de rien. Il fait mine de ne pas se soucier de l'étalon mais garde un oeil sur lui, par curiosité. Après plusieurs minutes, l'étalon décide de s'approcher. L'enfant sent un souffle chaud dans son dos. L'étalon est tout près. Ohanko déglutit difficilement sa salive. Il sait qu'au moindre geste brusque, il risquerait de perdre un bout de fessier. L'enfant reste immobile, jusqu'à ce que l'étalon lui donne un coup de nez et le bouscule. Ohanko tombe à genoux dans le tas de crottins. Il époussète rapidement son pantalon et se retourne vers l'étalon. " Non Wakiza ! Tu ne dois pas faire ça. " tonne t il avec aplomb en fronçant les sourcils. Sa voix est sévère, mais pas méchante. Il toise l'étalon droit dans les yeux quelques instants, mais pas suffisamment longtemps pour instaurer de pression. Ohanko se détourne rapidement pour passer à autre chose, afin de ne pas énerver l'étalon. Inutile d'imposer une pression inutile. Il ne veut pas le défier. Juste lui apprendre qu'il ne l'autorise pas à lui manquer de respect. Ohanko à toujours respecté sa distance, l'étalon devait donc en faire de même. Suite à ça, l'enfant retourne à ses crottins, comme si rien ne c'était passé.

Comme prévu, le jeune indien tombe à genoux dans le crottin. Content de sa bêtise, Raziel pousse un hennissement satisfait, une lueur malicieuse brillant dans les yeux. Mécontent, l'enfant se relève et lui baragouine quelque chose avec un air courroucé, tout en lui faisant un signe négatif du doigt. Mais, contrairement à ce qu'il peux penser, la situation amuse totalement le cheval d'or, qui ne bronche pas. Finalement, Ohanko retourne à ses occupations, c'est à dire ... le crottin de Raziel. Qui est bien décidé à se payer sa tronche et a le tester pour voir jusqu'où il supportera les bêtises du doré. À nouveau il s'approche de son dos, repose ses naseaux et une partie de son chanfrein et ... le pousse. Mais moins brutalement et moins fort que la première fois. J'ai pas eu le reste de tes brindilles petit d'homme. Lâche Wakiza sans lâcher l'enfant du regard.