When light go out

Les pas de la petite jument avaient retrouvé le lieu par eux-mêmes, comme si son corps avait retenu sans qu'on lui demande le chemin pour arriver dans la plaine sauvage. La blanche était suivie de près par un noir massif à l'attitude désormais maladroite. Plum' jeta un regard inquiet derrière elle : "Tout va bien ? Tu.. y arrives ?"

Plum' eut un petit soupir de soulagement, avant de se concentrer enfin sur l'étendue d'herbe. Tout était pareil à son souvenir, même aussi beau qu'elle l'imaginait. Finalement, rien n'avait été amplifié dans son esprit. Elle se risqua à dire au mâle, la voix pleine d'espoir : "J'aurais tellement aimé que tu vois ça."
A nouveau, la blanche essaya de détourner le problème et de jouer avec les autres sens de son ami.
"Tu sens, la chaleur du soleil sur ta peau, l'odeur de l'herbe encore un peu humide. Ecoute, le bruit du vent dans les arbres là-bas, et les oiseaux qui y chantent. Et puis imagine."

Plum' s'interrompit brusquement, piquée à vif dans sa curiosité. Elle se demandait si elle s'était trop emballée et senti ses joues prendre une nouvelle teinte rosée. Malgré tout, Appolonius ne pouvait plus que déceler la confusion dans ses mots : "Euh.. oui, oui bien sûr."

Desolee désolée, j'ai trop honte des réponses que j'peux faire avec mon portable, surtout dans nos topics.

Plum' revint maladroitement se placer aux côtés du frison, laissant ses naseaux diffuser une douce chaleur contre son garrot. Elle ferma les yeux, se mettant un instant à la place d'Appolonius, tout en murmurant doucement : "Cet endroit.. c'est le seul que je connaisse, où je n'ai que des bons souvenirs avec lui. Et je sais pas.. on s'y sent tellement bien."

C'est réciproque ! Même si c'est galère, je perds pas mon inspiration ici.

Tous ces drames, ces terribles épreuves, c'en devenait à la limite du supportable. Plum' décida un peu malgré elle de dérider l'ambiance, lui donnant un souffle médiocre de légèreté.
"Je pue tellement, c'est ça ?" lâcha-t-elle dans un demi-sourire
Malgré tout, cette idée réconfortait la blanche. Elle aurait tellement voulu pouvoir rendre la pareille à son ami en le soulageant un peu de tout ce poids. "Et toi, j'espère que tu sais que tu ne seras jamais seul, même dans le noir complet."

La blanche sentit une douce chaleur se diffuser sur sa peau et se laissa aller à poser son chanfrein contre la joue sombre du frison. Une nouvelle curiosité un peu embarrassante envahit son esprit, mais Plum' savait qu'elle pouvait se confier au mâle sans honte. "Est-ce que.. Towal, il t'a déjà parlé de moi ? Peu importe, si c'est en bien ou en mal."

Les derniers mots du frison étaient sucrés et doux comme du miel, chauds comme le soleil.. Plum' ferma à nouveau les paupières pour savourer ce petit moment de bien-être.
Et à quand le retour d'un peu de bonheur pour son ami ? Il avait amplement droit à sa part du gâteau lui aussi. C'était tout ce que la blanche lui souhaitait. Non, ce n'était pas un simple vœu, elle aurait fait n'importe quoi pour éviter l'inévitable.
La voix de Plum' se fit soudain plus grave, plus urgente : "Là, maintenant, tout de suite.. est-ce que tu désires quelque chose ? N'importe quoi que je puisse t'offrir ?"