Littre heaven of war

« Veux pas tu partes. » fit-elle en serrant les dents. Cette sensations d'abandon était cuisante, presque insupportable. Elle détestait l'impression qu'on la délaissait, qu'on préférait partir plutôt que de rester. Sa petite crinière se hérissa, et elle ne répondit pas à la question du poulain.

Chaodence inclina sa tête sur le côté, puis se rapprocha d'elle et l'enlaça de son encolure. Mais, je suis là! Déclare-t-il, ne comprenant pas pourquoi elle insistait tant.

Elle se sentait un peu vide, ses jambes tremblotant doucement. Elle sentait l'obscurité autour d'elle, le froid, l'air tiède sortir de ses naseaux. « Cha.. » murmura-t-elle, se sentant sombrer, encore. Ça allait encore se produire, et la pulsion grondait dans son ventre.

Chaodence la secoua doucement, savant pertinemment ce qu'il se passait: les ombres. Son entraînement les lui faisait passer, mais Alena semblait être leur proie. Les laisse pas te prendre! T'es forte Alena!

La pouliche demeura calme, stoïque, les yeux dans le vague, comme si elle était transparente, qu'elle n'existait pas. Seule la sueur présente sur son frêle corps témoignait de son état critique. Elle faisait une absente. N'était plus consciente de ce qu'elle faisait.

Flash.
La silhouette.
Flash.
Inerte.

Elle hurla, en proie à un mal de tête intense. Elle se recroquevilla, ayant l'impression de ne plus rien entendre, hormis des ultrasons insupportables. Un mince filet de sang s'écoula de ses oreilles et de son museau. Elle avait l'impression de s'étouffer, que sa tête allait exploser.

Les ombres étaient entrain d'emporter Alena, sa demi-sœur dont il ignorait qu'elle l'était mais qu'il considérait tout comme, une membre de sa famille. Une louve. Chaodence hurla comme pour la réveiller d'un cauchemar: Alena! En voyant le sang, il ferme les yeux. N'y pense pas. Si lui aussi se laisse prendre, tout est perdu. Vous l'aurez pas! Gronde-t-il, espérant les chasser. Si seulement elles étaient restées dans les gouffres, plutôt que de s'en prendre à des poulains.

Les naseaux dilatés, elle toussa beaucoup, quelques gouttes de sang atterrissant en étincelles sur le sol. La petite fixa son regard sur ces tâches de sang, entendant son petit coeur battre dans ses tempes. Un peu de son propre sang sur les lèvres, elle porta un regard vague sur le brun, sans savoir à quel trouble il était sujet à la vue du sang. Elle voyait ses lèvres bouger, mais n'arrivait pas à deviner ce qu'il disait.

Chaodence rouvrit les yeux, impuissant face à la crise de la pouliche. Il se détourna, fit quelques pas, et plongea sa tête dans l'eau froide. Arrête de penser. Une fois ses instincts calmés, le sabino ressortit la tête de l'eau, et reprit son souffle. Agacé de ces choses qu'il ne voyait pas, ne sentait pas, mais percevait, le poulain frappa le sol d'un antérieur et chercha Alena du regard.

Sauf qu'elle était déjà une bonne centaine de mètres plus loin, deux morsures sur l'un de ses antérieurs, qu'elle s'était elle-même infligée. Le cadavre d'un pauvre lapin gisait environ un mètre devant elle. Ses membres, son poitrail ainsi que son museau étaient baignés du sang de la créature, encore. Elle s'était couchée contre les racines noueuses d'un arbre, essayant de reprendre son souffle, recouvrant ses esprits petit à petit.

Chaodence essaie de reprendre ses esprits, et veut retrouver Alena, quand une moufette sauvage lui tombe sur le poil. Contrairement aux espoirs du pie, il eu le réflexe de s'écarter. Plus loin, le sang lui saute aux yeux. Sans réfléchir, il gronde, et donne un coup de sabot en visant l'épaule de son cousin. Mais j'ai rien fait! Qu'il ne commence pas, ou, il ne pourra plus retenir ses coups.

Alena peine à reprendre conscience de ce qu'il se passait autour d'elle, plongée dans une sorte de transe, une sorte d'euphorie, d'extase immonde. Quand elle reporta son regard dans la direction des poulain, elle mit un moment avant de se rendre compte de ce qu'il se passait. Que Osiris était revenu et pensait qu'elle était couverte de sang à cause de Chaodence. Elle se pensait trop amorphe pour bouger mais se trompait. Elle se leva d'un bond, boitant un peu à cause de son antérieur qu'elle s'était mutilé. Elle galopa tout de même vers eux, bousculant Osiris pour l'empêcher de toucher Chaodence, ses yeux vides d'expression. Elle était effrayante, ainsi recouverte de sang, paraissant être un vrai glaçon. « Il n'a rien fait. » fit-elle avec un calme tout aussi effrayante que sa présente apparence. Elle n'était pas normale.

Son coup l'a touché. Il n'en revient pas. C'est la première fois qu'il se bat "pour de vrai", et il a réussi à le toucher. Mais il ne montre pas de fierté quelconque, trop surpris et troublé pour ça. Le sabino s'ébroua et vint souffler de l'air sur l'encolure d'Aléna pour éviter qu'elle ne fasse subir le même sort à Osiris, bien que ce ne soit pas l'envie qui lui manque. Puis il se tourna vers son cousin. Non, je l'ai pas blessée. Le titre de louve était à prendre au premier degré. Puisque c'est à elle qu'il s'adressait, le poulain ne répondit pas, mais jeta un coup d’œil en direction d'Alena si jamais elle voulait qu'il soit porte-parole.