† BROOKLYN - highway to hell.

Brooklyn.

la plus belle des ruses du diable
est de vous persuader qu'il n'existe pas. (baudelaire)

chacun d'entre nous porte en lui
un inquiétant étranger (grimm)

27 juin 2014 - 27 décembre 2014

Satan était un Ange. Et il le redeviendra.

« ça avait commencé ainsi. ça allait se terminer de la même façon.
on grandissait là-dedans. on nous élevait comme ça. on nous forgeait.
à nous battre, à tuer. à mentir, à tromper. être toujours le plus fort, avoir toujours le dessus. on nous disait que c'était comme un jeu. un jeu où il n'y avait que deux issues possibles : survivre ou se laisser mourir. il fallait se relever lorsqu'Il nous frappait. toujours, sinon il continuait. les plus faibles titubaient. trébuchaient. peinaient. souffraient, en permanence, sous les ordres de celui qui nous apprenait tout. un véritable shaman. un dieu – au milieu de l'enfer. il nous affamait, nous apprenait à nous battre, à aimer le goût métallique du sang. les faibles manquaient toujours de se faire tuer à chaque tournant.
mais moi, j'étais toujours devant. »

Une mort méritée. Une mort attendue.
Tromperie, aveuglement, trahison. Deux disciples du Diable, c'était trop pour un seul endroit de toute façon. Peut-être trop pour une seule vie. Machine déréglée par deux lumières bleues dans la nuit de ses ténèbres. Elle ne méritait plus de vivre. Monstre défectueux qui a oublié son allégeance. Qui n'arrivait plus à servir le Malin. Qui n'arrivait plus. À rien.
Un amour secret. Un amour destructeur. Un amour mort-né. Nul espoir.
N'oubliez jamais que le Diable foule les terres.
Nos terres.
Que la mort frappe sur les rives.
Nos rives.
Que Satan s'infiltre dans les coeurs.
Vos coeurs.

Mais même le Diable a un coeur.

RAMSES + dominant. qui de nous deux était le dominé, au final ? je crois qu'on ne le saura jamais. tu auras eu ma peau et j'ai eu ta confiance, que j'ai bafouée, trompée, subtilisée pour mes propres fins. tu m'as toujours beaucoup fait penser à lui. à l'alpha. celui qui m'a tout appris. qui m'a enlevée, qui m'a transformée en monstre. celui qu'un jour, j'ai tué à mon tour, comme il avait tué toute trace d'humanité en moi. sauf que je n'aurais pas eu le loisir de le faire avec toi. j'avais des envies assez contradictoires à ton sujet. des envies de douleur, de sang. de désir, de contact. c'était confus. je n'ai jamais eu peur de toi, ramsès. mais j'ai toujours eu un respect immense, car nous faisions partis de la même espèce. de celle des bas-fonds, des chasseurs, des traqueurs d'âmes. des monstres et des machines. mais je n'étais pas comme toi.

BUDAPEST + ça n'aurait jamais dû arriver. je le sais, tu le sais. mais je ne regrette rien. souviens-toi.
si nous ne nous étions jamais rencontrés dans la carcasse de ce navire, alors que je me tapissais dans l'obscurité, rien de tout ça ne serait arrivé. je serai encore et toujours une machine à tuer. et tu n'aurais aucune tragédie dans ta vie. surtout, je serai encore en vie.
mais comment le regretter ? je n'aurais peut-être jamais aimé. est-ce que c'était ça, l'amour ? c'était si violent, si destructeur, si incontrôlable.
je te demande pardon. pour mes fautes, pour mes peurs qui prenaient le contrôle sur moi avec le masque de la colère. d'avoir été celle-là. j'espère que tu ne regrettes rien toi non plus. j'espère que tu prendras soin de ce que je laisse derrière-moi. veille sur lui ; et plus tard, c'est lui qui veillera sur toi. ne me pleure pas trop. dans l'obscurité de ma nuit sans fin, à présent, loin sous le feu des enfers, il y a dans mon ciel sans lumières encore deux étoiles qui brillent.
si tu savais, comme elles scintillent de mille feux.
et elles ont le bleu de tes yeux.

FANTÔME + j'ignore où tu es passé. malgré nos différents, malgré la saillie forcée, malgré les souvenirs arrachés, piétinés, je ne t'oublierai jamais. tu m'as donné un fils que j'ai abandonné, lâchement, mais qui a su s'élever aujourd'hui. il tient un peu de toi, sûrement. je me souviens encore. de cet oméga parmi les nôtres. qui était, en réalité, bien plus fort qu'on ne le croyait.

SOLHEIM + il parait qu'on t'appelle plus souvent murphy. tu n'as sûrement jamais entendu parler de moi ( ou peut-être un peu, en fait, mais en mal ) et nous ne nous sommes jamais vus. je n'aurais pas eu le plaisir de rencontrer un être indésiré qui a su s'imposer au monde comme s'il l'était. j'ai beaucoup de respect pour toi. tu étais dans le camp adverse, et je suis heureuse de n'avoir jamais eu à croiser ton chemin. je n'aurais pas su prédire quelle aurait été la fin. celle-ci ( ma mort anticipée ) est sans doute la préférable pour toi.
et n'oublie jamais que si j'ai pris la décision de t'abandonner, c'est que la mort était la solution la plus tendre comparée à celle que je pensais réservée à mon premier fils. et quand j'ai croisé tes yeux innocents si clairs, je n'ai pas pu te résoudre à te traiter comme on m'avait traitée, et à faire de toi un monstre.

BALTIMORE + sois fort. un deuxième enfant que je ne connaîtrai jamais. n'écoute pas les autres autour de toi ( une chance peut-être, donc, que tu sois sourd ) et ne les laisse jamais te rabaisser. nous ne sommes ni d'or ni d'argent, et nous finissons tous de la même façon : mort. pourtant, toi, satan ne t'aura pas. ou alors, satan était un ange, tu sais, et il le redeviendra.
veille sur ton père. dis-lui qu'il ne faut pas pleurer. relève-le quand il reverra mes yeux trop noirs et que la blessure fera trop mal.
je compte sur toi.

LECHEROUS + je regrette de ne pas avoir pu en apprendre plus sur toi. tu m'intriguais beaucoup, et quelque chose en toi m'attirait énormément. la psychologie sombre qu'on devinait dans l'obscurité de tes prunelles, peut-être. un jour, tu auras ce pouvoir auquel tu aspires tant. ou peut-être que tu mourras avant. ne regrette jamais tes actes.

APOPHIS + je n'ai toujours eu qu'un profond mépris pour toi. jumeau de ramsès, tu n'avais, pour moi, pas l'étoffe d'être dominant à ses côtés. je crois que s'il ne m'avait pas tuée lui, tu l'aurais peut-être fait toi. je t'y aurais poussé, car il n'y a pas la place pour deux caractères comme les nôtres sur les mêmes terres. dans tous les cas, je ne pense pas que tu sais réellement quel est ton rôle dans tout ça.

LUNAIO + mon apprentie. les temps ont passé, tu as grandi, et me tenir tête était la meilleure chose à faire. maintenant que tu t'es aperçue que tu aimais tuer, ne te retiens plus. tes pulsions deviendront plus forte.
surtout, ne laisse personne être ton maître ou ton éducateur. ne laisse personne te freiner ou te guider, peu importe la décision.
souviens-toi que tu es ton propre maître et aussi ton plus brillant esclave. alors suis tes instincts, et ne les déçoit jamais.

CAELIS + je ne sais pas vraiment quoi penser de toi. nos rencontres ont été nombreuses. au fond, je crois qu'on se ressemblait – un peu. en surface, en tout cas. beaucoup de rivalité, beaucoup de jalousie, et peut-être un peu de compassion si j'ose espérer que je sais ce que c'est ( mais j'en doute ). je n'ai jamais su dire si je t'appréciais ou pas. si tu étais dans mon camp ou non. je ne sais pas où tu es. mais j'espère que ton plan a marché.
comme tu le vois, le mien a échoué. et c'est un échec définitif.
mais souviens-toi.. ne t'avais-je pas dit que j'étais condamnée ?

IWA + paraît que tu connaissais bien mon fils. aucune importance. sois forte. dépasse cette faiblesse en toi. sinon tu n'avanceras jamais. toujours être droite. toujours être dure. toujours être forte. c'est comme ça que ça marche, iwa.

ATHENA + continue de veiller sur mon fils. sur ton fils.

les quelques victimes + il me semble qu'il n'y en n'a pas eu de trop sévères. je n'ai tué personne ici, même si j'aurais aimé avoir la peau de miu. lemon, pardonne mes faiblesses, j'espère que tu garderas les quelques cicatrices trahissant nos rencontres comme un gage de tendresse.

ne pas croire au diable ne vous protègera pas de lui.