La lumière et l'ombre

Les princes tes prétendants ? A sa réaction, elle émit un sourire en coin. Pourquoi donc ? commenta-t-elle, intéressée.

Tu as des enfants ? reprit la noire, haussant un sourcil. A son tour d'être surprise. Lorsque la reine se mit à tourner autour d'elle, Ruyn agita légèrement sa queue, haussant les épaules. Je ne supporte pas le froid non plus, répondit-elle simplement, laissant la curiosité de Rowena s'aiguillonner.

Des jumeaux ? s'enquit-elle, ignorant la facilité que Rowena avait avec elle. Elle l'imaginait ainsi avec tout le monde. A sa question, elle sourit d'un air absent, réfléchissant un peu. Que faisait-elle au Nord ? J'y avais un attachement sentimental, confia-t-elle, c'est là que j'ai été élevée. Disons que je suis désormais libérée de cet attachement, maintenant que les terres n'existent plus.

J'ai un jumeau aussi, apprit-elle, son sourire s'étirant jusqu'à ses oreilles. Comment s'appellent-ils ? Lorsqu'elle lui parla d'Oroszlan, la noire dressa ses oreilles, et tourna un regard suspect vers Rowena. Je le connais, oui. C'est lui le père de tes enfants ?

Elle secoua la tête catégoriquement. Non, dit-elle, il ne nous ressemble pas. Ses mots avaient un double-sens, qu'elle seule pouvait comprendre hélas. Il est différent. A sa remarque, Ruyn pointa les oreilles vers elle. Ah bon ? Il faut attendre un délai pour appeler ses enfants ? C'était bon à savoir, cela dit. Elle soupira de soulagement lorsqu'elle lui avoua qu'il n'était pas le père. C'est un honneur de coucher avec toi ? reprit-elle en lui lançant un regard équivoque, un peu provocatrice.

Elle n'insiste pas et tant mieux. Ruyn n'aime plus tellement parler de son frère, ne sachant pas comment le gérer. Ne sachant plus. D'ailleurs ce fait l'attriste, elle qui se fiche de tout. Enfin, ce principe est en train de d'estomper semblerait-il... Merci Septenrê Et comment méritent-ils la vie, à tes yeux ? demande-t-elle d'un ton simple, comme si elle lui demandais quel engrais il faut mettre dans ses plantes pour qu'elles deviennent bien vertes Elle resta silencieuse lorsqu'elle lui parla des faiblesses qu'un enfant pouvait engendrer. Parce que si une chose pouvait bien l'atteindre profondément, ce serait son fils, avec qui elle entretenait une relation exclusive, ou presque. Elle hausse un sourcil lorsque Rowena répond à sa question, et la dévisage en penchant légèrement la tête sur le côté. Comment pouvait-on coucher avec elle sans procréer ? Presque toutes les saillies aboutissaient à un rejeton. Une idée, bien plus évidente, germa dans l'esprit de Ruyn : peut-être que Rowena couchait avec des filles, mais ne se laissaient prendre que par des étalons qui le méritaient. Elle ne voyait que cette explication. Souriant, elle la regarda d'un air malicieux. Quel dommage que je ne sois pas un étalon, alors

Si Ruyn écoutait attentivement ce que racontait Rowena, elle ne put s'empêcher de pouffer devant son air tout à fait affable alors qu'elle parlait quand même d'assassiner ses poulains Et y en a beaucoup qui ne se sont pas montrés dignes de toi ? questionne-t-elle, curieuse. A sa dernière question, Ruyn recula un peu la tête, souriant en coin. Si coucher avec toi n'est pas un honneur, il n'y pas de challenge, fit-elle d'un air malicieux, comme toujours. Si c'est seulement procréer avec toi ... je ne pourrais jamais me parer de cet honneur ! Logique monique.