système à tiques (isy)

isaure

Dans un noir absurde et confus, Isaure s'avance. Ses flancs épousent ceux de la grotte, laissant les crevasses où sont inscrits de petits cratères et les petits reliefs jouer sur sa peau.  

J'prend j'édite

Non loin de là, Elune se repose, fatiguée de devoir expliquer son histoire à tout le monde. Elle s'est écartée de la vie extérieure de gs, le temps de se retrouver avec elle même.
Les yeux fermés, elle écoute les bruits qui l'entourent.

Isaure sent qu'elle n'est pas seule. Mais n'ira pas crier à qui va là. Alors, elle déambule, toujours en se frottant contre la paroi humide. Puis elle observe une ombre blanche dans la pénombre.  

L'ombre blanche l'a entendu. Elle a rouverts les yeux et la fixe, en silence. Elle distingue difficilement la nouvelle venue, mais est assurée : c'est bien une jument. Alors, Elune s'avance, fantomatique. Mais plus autant qu'à son arrivée. La jument blanche a repris de l'état, mais son corps reste marqué : ses flancs et son garrots montrent les blessures de la selle et des éperons. Quant au reste ... balles, épées, barbelés ... tout y est passé. Bonjour ...

Il y a des signes qui ne trompent pas. Les balafres et restes de coups marqués sur le corps ne laissent pas de doutes : une rescapée de guerre. Vous avez fait la guerre ? Demande t-elle en oubliant la politesse, surprise par une des siennes. Isaure n'est pas aussi marquée, elle est même en bon état. Mais ses traumatismes psychologiques n'en sont que décuplés. 

Bon. Au moins c'est clair. Encore une personne à qui elle va devoir compter cette désagréable aventure. Retenant un soupir, Moon sourit. En effet. Lui répond-elle, toujours en observant le corps de la palomino. Elle aussi porte quelque uns des signes qui ne trompent pas. Ouf. Un truc de moins à raconter. Vous aussi visiblement. Commente la blanche, un air contrit sur le visage. À moins que je me trompe ? Sa respiration siffle. Mais beaucoup moins fort que lorsqu'elle se trouve dans la poussière.

Oui, j'étais au front, première ligne, rangée 8. Tant de fois elle avait entendu son nom accompagnée de ces quelques mots. Elle ne savait pas si elle était heureuse de retrouver une camarade de guerre, ou s'il aurait mieux valu qu'elles ne se rencontrent jamais. Raviver des souvenirs à vifs, c'était dur pour isy.

Mais le visage blanc de la palomino ne lui rappelle rien. Elles ne devaient pas faire partie du même détachement. Et, en effet, les mots de la jument confirment cette hypothèse. Ah, vous étiez sur le premier détachement. Pour ma part, ils ont préféré me coller dans le troisième. Seconde ligne, rangée 2. C'est encore pire quand on ne vois pas toujours ce qui vous vient en travers de la tronche. Surtout quand on est petite comme Elune.

Vous connaissez des survivants ? Déjà des survivants, c'était assez rares, mais des survivants GSiens, n'en parlons pas. 

La blanche secoue négativement la tête. Seulement Redjim. Elle a su à l'époque qu'il avait lui aussi été envoyé à la guerre. Mais qu'il s'en était mieux sortit qu'elle et surtout, plus tôt. Et vous ?

Oh, Redjim ! Il est vivant ? Demanda t-elle, alors qu'elle venait d'avoir la réponse. Quelle bonne nouvelle. Elle ne savait pas s'il était mort au combat, ou s'il avait réussi à s'échapper. Elle n'avait juste plus eu de nouvelles, un jour, brutalement. Il faut qu'elle le revoie. 

Elune sourit, heureuse de voir le soulagement dans le regard de la palomino. Au moins, cette nouvelle lui apporte quelque chose. C'est déjà ça. Oui il est vivant. Et heureusement. Je crois que perdre son frère aurait détruit ma fille. Sans parler de leur père ... Commente la petite blanche, toujours en souriant.

C'était mon ami de rangée. Et aussi son ami dérangé. Comme elle, a cette époque. Enfin, c'est sûrement toujours le cas. Il faut qu'elle le revoie. Oh, il a une famille ! Comme c'est bien ... Elle aimait tellement peu aborder ce sujet, la famille. Sa famille à elle n'était qu'une succession d'échecs.

Moon acquiesce, d'un mouvement de tête. Il a cependant du lui arriver quelque chose au ranch avant d'être envoyé à la guerre. Je ne saurais dire quoi. Mais c'est comme si il lui manquait quelque chose. Répond la blanche, qui commence à se perdre dans ses réflexion, le regard dans le vide.