système létal

B A I L E Y

Bee est couchée sur le sol, la tête au bord de l'eau, observant le cours de la rivière défiler sous ses yeux las. Elle s'est habituée à l'odeur nauséabonde. Un soupire lui échappe. Qu'est ce que tu fais ? Elle n'en savait rien, à part partir en vrille complet. Un soupire autre que le sien l'interpelle, et lentement elle redresse l'encolure. Bailey est surprise de voir Red, heureuse aussi à la fois, mais surtout terriblement gênée. Elle ne sait que faire alors elle reste bêtement là, à l'observer.

Pas vraiment. Cela a franchit les barrières de ses lèvres avant même qu'elle ne réfléchisse réellement à ce qu'elle venait de dire. Non mais franchement, comment pouvait-elle dire que cela n'allait pas face à Red qui venait de perdre l'élu de son coeur ? Elle se mord l'intérieur des joues, passant quelques insultes dans sa tête adressée à sa maladresse. Bee se relève pour ne pas paraitre irrespectueuse et soupire avant de remonter ses yeux vers ceux de l'étalon. Désolée, c'est un peu déplacé de me plaindre.

Elle avance machinalement vers lui, mais s'immobilise à mi distance. Voulait-il seulement de la compagnie ? Y avait-il une sorte de proximité tolérable, respectable ? Tout allait donc être autant compliqué dans sa tête à présent ? N'était-elle pas bien plus spontané avant ? Elle balaie le lieu du regard et soupire. C'est en parti ma faute Red ... J'ai eut l'idée de l'éboulement, ce qui a engendré d'autres choses. Et nous voilà là aujourd'hui.

Elle sent les larmes montées en flèche à ses yeux mais elle s'interdit de pleurer. Elle refrène aussi une envie irrépressible de venir se blottir contre lui, juste pour trouver un peu de chaleur, un peu de réconfort. Pourtant elle se l'interdisait, elle ne le méritait pas, c'est ce qu'elle s’entêtait à se dire, jour et nuit, nuit et jour. En boucle inlassable.
Elle écoute ses mots, des mots justes. Et pourtant cela ne soulage pas sa culpabilité. Que fallait-elle qu'elle fasse ? De la magie ? Elle n'était pas certaine d'y croire... Mais peut être que la solution résidait là ? Croire à l'impossible pour ne plus souffrir. Mais cela ne ferait-il pas que masquer la réalité ? Elle était perdue, totalement, pleinement. Et puis Sueño, Aaren, Boa. Ce groupe du Nord. Merci ... D'essayé, d'avoir essayé, de la réconforter. Elle savait que sa petite étincelle s'était éteinte, elle devait faire en sorte de la rallumer, mais elle avait la drôle et désagréable sensation qu'elle n'y parviendrait pas. Pourquoi ? Elle n'était pas de nature défaitiste pourtant. Il va falloir du temps à chacun pour se reconstruire. murmure t-elle, le regard ailleurs, sans savoir si elle se le disait pour elle même ou si Red avait pu l'entendre.

Sans qu'il ne puisse le savoir, peut être même pas l'imaginer, ce geste lui procure une sensation de chaleur quasi instantanée. Non pas qu'elle avait froid, mais elle se sentait vide, et cela comblait ce vide. Elle reste contre Red, profitant de son étreinte comme elle l'aurait fait avec son père. Elle se recule légèrement, elle avait quelque chose à lui dire. Je euh… Je sais pas trop à qui je peux en parler. commence t-elle maladroitement. Mais … J'attend un enfant, Red.

Bailey se mordille la lèvre, torturée. A t-elle bien fait de lui annoncer ? Qui plus est comme ça, de but en blanc ? Faut-elle qu'elle lui dévoile le père, sachant qu'il y est étroitement lié ? Elle pense à Boa, à qui Red est aussi plus que lié. Merde, non, elle n'aurait pas du lui dire, enfin si, mais elle devait garder l'identité du père pour elle pour le moment, tant qu'elle n'avait pas défait l'énorme nœud de sentiments qu'elle avait dans le coeur. Ses yeux se baissent au sol, comme une enfant prise sur le fait entrain de faire une bêtise. Je euh ... Elle finit par redresser le visage et lui offre une mine désolée et un sourire gêné. Je ne peux pas te le dire, pas maintenant. Plus tard. promit-elle.

Elle s'en voulu de l'avoir mis dans cette situation gênante et embarrassante. Elle se sentait peut être un peu trop à l'aise avec lui, mais il était trop impliqué émotionnellement avec tout les protagoniste de cette histoire dont elle ne savait toujours pas la fin. Heureuse ou malheureuse ? Sait-on vraiment un jour d’ailleurs lorsque cette fameuse arrive et prend place ? Existe t-elle seulement ?
Elle le remercie silencieusement de ne pas insister, d'un simple regard reconnaissant. Lorsqu'il la félicite, elle éprouve une sensation étrange, mélange de mal être et d'émotion. Et puis il évoque le fait que cela puisse être un viol, ou quelque chose du genre sans doute. Elle redresse le visage en écarquillant les yeux et secoue vivement la tête. Non non c'était voulu ! Enfin ... Oui si, je sais pas. Elle s'embrouille. C'était consenti mais pas réellement voulu n'est ce pas ? Ils s'étaient laissé embarqué par leur fougue et la passion qui les animait, sans réellement penser à l'après. Elle n'avait jamais pensé être mère dans ces conditions, il était vrai. On n'a pas abusé de moi. finit-elle par répondre plus posément. Elle vient effleurer ses naseaux des siens. Merci de t'en inquiéter.