S W E E N E Y / demi dieu déchu

Sweeney

demi dieu déchu

ton sang d'encre me servira à écrire ton testament

Il avait été parfait. Mais il allait abandonner. Il allait l'abandonner. Mais il avait été parfait. Il avait vraiment été parfait. Mais il ne pourrait plus rien refaire.

Parfaire pour pas refaire.

Bordel de merde, l'y voilà. Il est temps de passer le peu d'instants qui lui reste, à tout revoir. De A à Z. De 1 à 10, en passant par 42 et 27. Du Noir au Blanc. En passant par toutes sortes de peintures, par toutes sortes de nuances, par toutes sortes de teintes.

Rouge

Première chose qu'il voit. Eh oui. Sweeney est un jour venu des entrailles d'une mère. Et quelles entrailles. Dès ses premiers instants de vie, il commençait son carnage. Une herbe verte souillée par les centaines de gouttes qu'il avait fait sortir de sa poche où il se trouvait si bien. Par ta faute. C'était ses premiers mots entendus. Par ta faute elle est morte. En effet, le sang continuait de se déverser par une plaie béante du corps de sa mère, c'était par là qu'il était venu au monde. Si jeune et déjà, quelle plaie.

Brun

Comme sa robe, sa signature. Brun et ténébreux, ce qu'il veut voir dans son reflet dans l'eau, dans le miroir aquatique, ce qui le reflète le mieux. Aigle impérial et hyène maudite à la fois. Un rire si propre à la saleté d'un égout qui déverse continuellement du sang. A croire qu'il se prenait parfois pour un vampire, tant il aimait le goût particulier de cuivre, si rouge, fraise de sang, dans la bouche. Ce brun, beaucoup l'avaient craint.

Rouge

Encore une fois. Comme le sang qu'il a déversé, non pas involontairement en déchirant toutes les entrailles de sa mère, de l'utérus au vagin. Non, là, c'était bien volontaire, bien exagéré et correctement fait. Des tonnes d'équidés ont eu la fierté d'avoir été battu par lui. Oui, c'était une fierté, vous, vous pouvez le considérer ainsi, s'il vous a tapé. Ce n'est pas le petit caïd de la cour de récré, ni le rebelle impulsif qui cherche à avoir une identité. Non, c'est le mec populaire qui joue dans la cour des plus grands, des plus forts, des plus parfaits. Des dieux. Les noms de ceux qu'il a battu ? Il y en a trop, comment pourrait-il s'en souvenir ? S'il y a une déesse de la mémoire – pour Sweeney, il n'y a que des déesses, lui étant le seul dieu – elle serait bien en peine. Elle devrait se consacrer uniquement à lui, mais au final, la hyène n'en serait que réjouie. Il y a eu avant Galop Sauvage, de pauvres innocents, innocentes aussi, qui ont vu couler leur sang. Des jeunettes, qui se trouvaient bientôt mères, sans mec. Avec le poids de mentir à leur fils, ou bien celui de leur révéler la vérité. D'autres laissaient leur enfant ainsi, et dans les trois cas, Sweeney avait gagné. Mais je vous vois impatient, vous qui voulez des noms. Azlander, son frère bien détesté. Sa femme, dont il ne se souvient pas le nom, et qu'il a violée par ailleurs. C'était pas un truc avec un M son prénom, il lui semble. Enfin bon, il s'en bat clairement les castagnettes. Naska, Sydän et leur mère adorée, Luciole. Osiris, Septenrê, Oros, Redjim et Helja, du côté de la famille du Levant. Y'a d'autres noms du genre  … ses enfants (même si Hel a déjà été citée) : Runaway sa préférée, Owberine son détesté, Sinha sa petite merveille enneigée, Osna l'indomptable mignonnerie (fille d'Aslaug). Et tout un tas d'autres aussi. D'autres enfant, au dehors de GS. D'autres que vous n'avez jamais connus, que vous connaîtrez peut-être. Comme Isildure, fille de Maxine, lui même ne la connaît pas. Si l'une de vous deux est mentionnées ici et que vous passez déposer des chrysanthèmes, sachez que Sweeney a toujours foi en ses gosses (femelles). Il y a aussi des enfants que vous ne connaîtrez jamais, car la Veuve Noire frappe normalement à la naissance, si elle n'est pas trop épuisée. Oui, Rowena aime tuer les enfants. Et elle adore les fabriquer avec Sweeney, comme Sweeney adorait les fabriquer avec Rowena. La baise, c'était son truc. Il violait des filles, et elles arrivaient à jouir. Coucou Septenrê. Coucou Runaway. Coucou vous, petites niaises dont il ne sait ni le visage, ni le nom, juste la croupe. Coucou.

Noir

Comme sa Veuve Noire, citée plus haut. Comme sa dame en Noir, qui porte le chapeau. Celui de la mort d’innombrables enfants, les leurs, les siens juste à elle et d'autres, inconnus. Ils auront bien baisé ensemble, à vouloir s'offrir la perfection. Croyant qu'elle existait dans les veines, greffée dans l'ADN. Ils l'ont frôlées, mais ils ne pouvaient pas la contrôler. Alors impuissants parfois face à leurs bijoux, Rowena craquait. S'offrait son petit plaisir personnel, ce que Sweeney détestait plus que tout. Car Sweeney aimait les enfants, il voulait les aimer comme il aurait voulu l'être, finalement. Mais, quand ils grandissaient – ce qui arrive toujours, sauf dans le cas où Rowena avait été trop là – ça se compliquait. Ce qui est vrai, c'est qu'il ne la connaissait pas dans sa totalité, il la connaissait juste par coeur. Il ne savait pas toute son histoire, mais qu'importe ? Peut-être que cela n'aurait jamais été pareil, que tout ceci n'aurait pas existé. Les deux tourtereaux diaboliques n'avaient que faire du passé, c'était le mystère qui entretenait leur flamme si avide, leur soif si terrible, pour qu'elle ne finisse pas vide, flexible. Alors il emporte avec son histoire d'avant, et tous ces secrets peu ragoûtants.  

Rouge

Comme le feu ! De l'étincelle stupide, au brasier limpide, passant par la flamme cupide pour se terminer en cendre, putride. Rouge, comme l'amour ! Non, c'est faux, l'amour na ni couleur, ni odeur. L'amour a juste un nom : Rowena, qu'il essaie encore de crier en ce moment même. Mais c'est Rouge, qui sort de sa gorge, rouge comme le liquide du volcan qui se déverser de lui, comme la terre qui crache la lave. Ce n'est que Rouge, tout est Rouge, si Rouge. Le voilà qui baigne dedans, il fuit de partout. Il aurait peut-être préféré fuir autrement. Fuir avec elle, fuir pour elle, contre elle, tout contre elle comme il se colle parfois. Mais il est cloué au sol. Cloué, au bas rang, rejoignant ses victimes, ses morts, sa mort à lui. Le voilà qui descends, le voilà qui fait sa descente. Acclamez le ! Applaudissez le ! Voilà un dieu parmi vous.

Et c'est une chose, si petite, pour laquelle on écrit de bien grands mots : Sweeney est mort, tant mieux pour vous, crevures.

On pourrait l'appeler Évidence,
mais ce nom est beaucoup trop délicat pour une hyène.

Spoiler:

Citation :

Dans sa tête il vit et il danse. Danse d'amour, de sexe, violente, violence, tango des langues et des esprits. Il vit et il danse. On pourrait l'appeler Évidence, mais ce nom est beaucoup trop délicat pour une hyène. *
Mon brun. mon evidence. mon deuil.
ma rage et mon amour

Rowena.

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