Who is in control ?

Tu arpentes la forêt, en quête d'une source d'eau. La faim, tu la supportes relativement bien, ce n'est pas urgent. Puis, de toutes manières, tu es conscientes qu'ici, tu ne trouveras que des cendres sous les braises encore tièdes. Tu poses avec précaution tes sabots sur le sol parfois brûlant. Tu n'as pas envie d'avoir une nouvelle raison de boiter. Les derniers jours t'on amplement suffit. Ta robe noire se fond parfaitement dans ce paysage de désolation. Comme si tu étais dans ton élément. Tu n'as jamais été aussi observatrice que depuis la chute de GS. Tes oreilles tournent dans tous les sens, à la recherche du moindre son. D'ailleurs, il te sembles avoir entendu une branche craquer. Alors tu t'avances avec prudence, à pas de loup. Tu viens d'apercevoir une silhouette bai au loin, alors tu humes l'air pour savoir si tu connais l'individu qui se trouve à quelques mètres de toi... Mais le vent n'est pas en ta faveur et tu n'arrives pas à sentir son odeur. Tu ne peux te fier qu'à tes yeux. Il te sembles avoir reconnu l'équidé en question. Tu tentes ta chance ; « Belzé... ? C'est toi ? »

Tes yeux ne savent se détacher de la silhouette sombre qui s'avance vers toi d'un pas décidé. Et plus l'individu se rapproche, et plus tu es sûre de toi ; c'est bien Belzé. Ainsi, Mr le Chanceux avait survécu à la guerre opposant les Gsiens aux parias. Dans le fond, ça ne t'étonnes même pas. Mais tu es heureuse de le voir ici, même si tu ne sais pas trop pourquoi. Tu as toujours été particulière niveau relations sociales. Tu en aimes bien certains et tu en détestes d'autres. Et ceux que tu détestes ne sont pas forcément des cons. Mais Belzé, tu l'aimes bien. Tu as passé une bonne journée avec lui puis t'aimes bien comment il est. Rien à voir avec les autres. « C'est presque mignon ce que tu me dis là. » rigoles-tu, le regard malicieux. Oui, il a toujours le mot pour te faire sourire. C'est rare, tu es tellement froide d'ordinaire. « Je vois que ta chance ne t'as pas quittée non plus. » lui souffles-tu à l'oreille lorsqu'il est assez proche. Il ne semble porter aucune blessure et, à vrai dire, ça te surprends tout de même.

Et bien évidemment, cette réaction du bai ne t'as pas échappée, loin de là. Une lueur espiègle anime ton regard vairon. On dirait la louve qui joue avec l'agneau. « Alors comme ça tu sais nager ? » rigoles-tu, joueuse. Tu sais qu'il va bien le prendre et même répliquer de plus belle. Et puis, quant bien même serait-il susceptible et rancunier, ça ne t'aurais pas dérangée de lâcher une telle bombe pour le faire sortir de ses gonds. Tu aimes bien agacer ton petit monde. Et parfois, il est vrai, ça te retombes un peu sur le coin de la tronche. Mais tu continues tout de même. « Tu me cherchais ? Mais voyons, il ne fallait pas te donner tant de mal ! » Tu caches ta curiosité par une petite pique. Pourquoi te cherchait-il au juste ?

Tu rigoles de bon cœur, amusée par sa réponse. Et que dire de son élégant salut de gentleman. Si tu devais décrire Belzé à quelqu'un, tu serais incapable de le faire tant il est spécial. « Faire un groupe ? » répètes-tu, plutôt surprise par cette demande. Tu sais qu'il se doute de ta vraie nature. Il sait que tu es sauvage et peu encline à la vie en groupe. Pourtant, tu y réfléchis tout de même ; la survie, seule, c'est compliqué. Tu sais qu'il faut que tu changes si tu ne veux pas mourir bêtement de soif ou de faim. « Et pourrais-je connaître l'identité de tes fameux associés ? » demandes-tu, curieuse. Parce que bon, s'il s'est allié avec des personnes dont tu as envie d'arracher les oreilles... Et bien, on est pas sortis de l'auberge.

La description du "groupe" qu'il te donnes te rassures et te plaît. Des indépendants, c'est très bien. Ainsi, tu parviendras peut-être à t'intégrer... Quant aux noms des compagnon de survie de Belzé, aucun ne te reviens en tête. Ça ne te chagrines pas tellement. Tu as croisé tellement de monde sur les terres de GS sans pour autant les apprécier... En fait, il doit y en avoir moins de dix. T'aimes bien Jiyuu et Belzé, c'est certain. Il y a aussi R'Ayna, tu ne la connais pas tellement mais tu l'apprécies, de prime abord. De même pour Shivraj. Les autres... C'est compliqué, assurément. « C'est une bonne idée. » tu réponds simplement. L'idée d'entrer dans un groupe ne te séduis pas vraiment mais tu te sens prise à la gorge et tu sais pertinemment que tu n'as pas le choix si tu veux survivre. Au pire, tu en enterreras un au passage et puis voilà.

Et bah voilà, comme quoi, avec toi, il faut s'attendre à toutes les possibilités.
« Ah oui, comme ça j'pourrais raconter comment on s'est rencontrés. » tu lâches avant d'exploser de rire. Puis tu lui donnes un coup de naseaux dans la ganache, parce que t'es trop fière de ta blague pas drôle.

Tu arques légèrement ton encolure et, bizarrement, tu redeviens sérieuse instantanément. Alors, sérieusement, y'a une nana qui a trouvé le moyen de se faire sauter par ces temps dégueulasses ? « C'est ta meuf ? » tu finis par lui demander. Le coquin, il ne te racontes pas tout...

Tu ris à ton tour. Une forteresse. Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre parfois. « Tu sais bien que j'aime personne, sauvage que je suis. » répliques-tu en levant les yeux au ciel. Puis, comme tu sais si bien le dire, depuis que tu as posé les pieds ici... Tu n'appartiens à personne et ce n'est pas près de changer.