vagues sentiments

L'étalon était arrêté face à l'eau, fixant l'horizon si trouble de son regard noir. Ses crins lui fouettant l'encolure était couverts de sable et sa queue n'avait pas été épargnée non plus. En ce moment, il ressentait un profond vide au fond de lui sans vraiment savoir ce qui le provoquait. Mais ça ne le gênait pas, il était doué pour étouffer ses sentiments.

/ LÖVOJKA

Elle secoue sa crinière épaisse et blanche comme neige, qui contraste sur son corps si sombre. Les pieds dans l'eau, elle fixe l'horizon, au-dessus de la surface de l'océan. Au loin, il semble si calme. Si profond. Inaccessible. Elle n'a pas remarqué qu'elle n'était pas seule.
Elle ne remarque plus grand chose, à vrai dire.

Perdu dans ses pensées, l'étalon ferma les yeux pour essayer de s'évader un peu plus mais le vent tourna et lui amena l'odeur d'une inconnue. Ses oreilles se baissèrent instinctivement mais Aël prit tout de même la peine de tourner la tête. Il découvrit une jolie jument à la robe sombre et aux crins blancs. Ses yeux parcoururent son corps un instant. Elle semblait fixer l'horizon, elle aussi, perdue.

Rapidement, la sensation d'être observée la gagne et rattrape le reste. Elle couche l'unique oreille valide qu'il lui reste ; l'autre n'étant plus qu'un vestige souvenir de cette guerre d'autrefois et se retourne d'un bond. Un bond gracieux et vif malgré sa carrure. Félin, presque. La lionne fixe alors l'inconnu sans dire un mot, se demandant s'il est de ceux qui les espionne depuis plusieurs semaines ou si c'est juste quelqu'un qu'elle n'a jamais pris la peine de rencontrer.

(deso pour le retard)

Aël se tourna simplement vers elle, sans rien faire de plus, juste en la fixant. Il se demandait à quoi elle pensait. Il émit tout de même un fort hennissement, de sorte à établir un quelconque contact, même court.

Elle penche la tête sur le côté. Ses grands yeux d'un noir absolu se posent dans ceux de l'étalon, qu'elle devine assez jeune encore. Il est bien fait, bien bâti, solide. Elle les laisse parcourir son corps un instant avant de remonter à son visage. Il hennit ; la lionne tressaille sans montrer aucune émotion et décide de s'approcher d'un pas qui, comme son bond peu avant, est contradictoirement à la fois lourd et félin. Qui es-tu ? l'agresse-t-elle un peu de sa voix grave, son oreille droite jouant la girouette d'avant en arrière.

Le jeune étalon l'observa attentivement et baissa les yeux sur son membre ayant fait un pas en avant. Elle s'approchait. Un sourire en coin dessina légèrement ses lèvres. Il était content. Son regard finit par remonter sur son visage, son doux visage. On s'en branle de qui je suis. Il était ferme, direct, sûr de lui.