papi long

X A N D E R

Le pie s'était laissé piéger dans la contemplation énigmatique d'un papillon, l'ayant laissé le guider jusqu'à cette endroit époustouflant, regorgeant de ces insectes virevoltant aux milles et unes couleurs. Mais une silhouette ténébreuse détonnait dans le paysage, et lorsqu'il s'approcha, il reconnu Nyveèn. Elle semblait chercher quelque chose, sans qu'il ne sache quoi. Je ne t'imaginai pas vraiment papillon.

Il ne la connait pas assez pour savoir si cette pique est quelque chose de naturelle chez l'akhal ou bien si c'est son amour propre blessé par le fait qu'il ait refusé de coucher avec elle qui parlait. Il n'y réagit donc pas, pas physiquement, ses yeux et son visage gardant une neutralité déconcertante.
X s'approche tout de même d'elle. Ce n'est pas ce que tu laissais penser l'autre fois.

X se raidit. Il ne lui avait pas rappelé leur dernière entrevue pour indiquer un quelconque changement d'avis, pour une fois, il avait plutôt agit sournoisement, espérant peut être la piquer dans son orgueil, futile manière de lui renvoyer la pique qu'elle lui avait lancé à son arrivée. Mais c'était visiblement un échec, elle avait juste saisi la perche en vol. Je ne suis toujours pas un sextoys ambulant, désolé. réplique t-il en basculant légèrement les oreilles en arrière, plus sec qu'il ne l'aurait voulu. X est sur la défensive, car cela fait plusieurs jours qu'il sent que la présence - comme l'appelle sa mère - semble s'agiter, sortir de son sommeil. Et tout ce que voulait cette chose c'était du sang et du sexe. De quoi satisfaire Nyveèn sans doute, mais pas lui, oh non pas lui. Et peut être devrait-il partir avant qu'elle ne finisse pas l'éveiller totalement.

La question était tellement bien placée qu'il fut surpris de constater qu'elle pouvait faire mal à ce point. Car elle avait raison, il ne savait pas être un père, alors à quoi cela lui avait servi ? Il ne regrettait pas pour autant, il avait un lien avec Hekâ, une connexion qu'il n'était pas à même d'expliquer, sans qu'ils ne s'appartiennent pour autant. Il serre la mâchoire, frustré de constater qu'il se laisse ainsi atteindre. Mais cela impliquait qu'il n'était plus très loin. Et toi, chercher à te faire sauter, ça te sert à quoi ? Sa mâchoire se serre si fort que ses dents grincent. C'était des mots qu'il n'avait absolument pas l'habitude de manier, de prononcer. Ses oreilles basculent en arrière. Elle est trop dangereuse pour lui aujourd'hui, si bien qu'il se détourne et commence à avancer à l'opposé de l'akhal.

Il ralentit l'allure sans s'immobiliser. Xander garde le silence, pas enclin ni décidé à lui répondre, et se moquant aussi de de ne pas avoir de réponse à sa question. Cela ne l'intéressait pas, il avait juste espéré la piquer dans son orgueil, encore, et encore une fois, ce fut échec. Était-elle atteignable ? La seule option qu'il avait pour le moment, c'était de ne pas la satisfaire, rester muet et s'en aller.
Je la veux. La voix gronda sous son crâne, clairement, distinctement. Non ! NON ! La panique monte, lentement, mais surement. La lutte contre lui même commence, s'engage férocement, le forçant à s'immobiliser cette fois. Ses muscles se tendent. LAISSE LA MOI JE LA VEUX ! La dernière fois que cela s'était produit, il avait fait un enfant à sa tante. Il ne voulait pas revivre ça, il ne pouvait pas revivre ça.

Les dents de l'akhal claquant dans le vide, bruit sourd et détonnant se répercutant sur l'ensemble de son corps, s'insinuant sous sa peau, enrobant ses os, développant encore d'avantage ses muscles, achevant de terminer la transition. C'était fini, il n'était plus aux commandes, reclus comme un pestiféré dans un coin sombre et humide de son esprit. Tout change dans son attitude. Son encolure se redresse, il parait plus grand, plus massif. Alors qu'il lui tourne le dos, il pivote légèrement son visage vers elle, un sourire carnassier porté à ses lèvres. Son corps entier vient lui faire face ensuite. Ses yeux d'ordinaire d'un bleu transperçant semble s'être assombrit, tel un océan impétueux affrontant un ciel en colère. Il se met à avancer vers elle, terriblement déterminé.

X : 14

X a envie de hurler à Nyveèn d'arrêter, de montrer ainsi sa force ne faisait qu'accroitre et renforcer le désir de l'autre, la rendant terriblement irrésistible. Une fois encore il entend ces mots qui le rebute, lui donnerait envie de vomir s'il le pouvait : Excellent, excellent ! JE LA VEUX ! Un rire lui fracasse les oreilles. Non, non, il ne voulait pas que ça recommence. Il essaie de se concentrer, de reprendre les rênes avant qu'il ne soit trop tard. Il s'épuise, en vain.
Les dents de l'akhal s'enfonce dans la chair de son épaule. Il s'immobilise, observe la plaie, et vient la lécher avec envie. Il pivote rapidement, fait de nouveau face à la jument noire, un sourire rougit par le sang étirant ses lèvres, dévoilant ses dents. Tu es à moi. lance t-il, féroce. Le sang de X se glace. Il n'avait encore jamais parlé, enfin, à part dans sa tête. Il ne reconnait même pas sa propre voix, elle est plus guttural, rauque, bestial.
Le voilà qu'il fonce sur elle, se cabre de toute sa hauteur et tente de ratterir lourdement sur son dos, envoyant ses dents s'enfoncer sur sa nuque pour la bloquer, la maintenir, essayant de la verrouiller entre ses cuisses.