au vent, des landes de pierrrrres

Filao avait suivit en douce sa grande soeur hors du camp. Pour se faire, il avait dû échapper à la surveillance de sa mère, et ramper sous les buissons comme un ninja. Il a marché longtemps, le petit commençait à avoir mal aux sabots. Balsamine s'immobilise devant une grande bâtisse à moitié détruite, Filao décide de sortir de sa cachette et se poste à coté de sa soeurette adoré. " Tu vas rentré dedans ? " demande t il, oreilles en arrière, il est visiblement peu rassuré.

" Pardon sœurette... " dit il d'une mine déconfite. Mais comme elle se radoucit aussitôt Filao lui offre son plus beau sourire. Le poulain se met en équilibre sur ses postérieurs pour lui grimper sur l'épaule et lui glisser un petit bisou sur la joue pour se faire pardonner. " Dis Balsa, pourquoi tu veux aller là dedans ? " demande t il en dardant son petit regard curieux dans celui de sa grande soeur. Il s'approche de l'entrée et met son nez au sol, le sol est tellement poussiéreux que Filao laisse échapper un gros éternuement et tombe sur les fesses.

Filao manque de se cogner le nez au sol lorsque Balsa lui donne de l'élan pour se relever. " Parce que ça fait peur. T'as pas peur toi ? T'es trop forte soeurette. " dit il dardant son regard plein d'admiration sur sa grande soeuuur d'amour.  

Filao est très fier d'être choisis pour l'expédition, il bombe son petit poitrail pour avoir l'air sûr de lui même si en réalité c'était tout le contraire. Lorsqu'il se retourne pour faire face à nouveau à l'église, le petit se liquéfie sur place. " Donc... je dois y aller d'abord ? " dit il en jetant des coups d’œils hésitants à Balsa. Il s'avance donc jusqu'au seuil de l'entrée et pousse timidement la porte grinçante. Filao doit se faire violence pour ne pas détaler en hurlant lorsque qu'une nuée de chauves souris s'échappent de la grande ouverture.  

Ce qu'elle ne savait pas, c'est que Filao avait soulagé sa vessie quelques minutes plus tôt, et heureusement sinon il se serait retrouvé trempé. Lorsque toutes les chauves-souris ont disparût, le poulain pousse la porte grinçante avec son museau pour l'ouvrir en grand. Il déglutit, puis entre. Le sol est carrelé, ce qui fait résonner ses sabots. La pièce est moins sombre que ce qu'il avait imaginé, le plafond est écroulé et on devinait aisément le soleil entre les poutres. Son regard émerveillé se pose sur les murs, ils sont recouverts de vitraux noircis par la suie. Impossible d'imaginer qu'autrefois, ils étaient d'une couleur éclatante. Puis d'un seul coup, Filao pousse un cri strident dont l'écho se répercute au dehors dans un boucan ahurissant.