L'air du vent

     Ma curiosité continuait à me guider dans ces nouvelles terres. Absorbée et émerveillée par les paysages qui m'entouraient je ne prêtais guerre attention au possible rencontre que je pouvais faire. Je ne pensais pas non plus au possible danger de m'aventurer par ici. Cet endroit était tellement surprenant que je ne pouvais m'empêcher de m'y attarder un peu plus. Un bruit que je n'avais jamais entendu auparavant attirait mon attention. Quel était donc ce son si apaisant et à la fois si brusque ? Je me laissait guider par ce bruit qui s'associait de plus en plus à une odeur particulière qui me chatouillait les naseaux. Mes crins se mélangeaient au rythme du vent qui soufflait de plus en plus fort. Ce mélange de sensation me procurait une grande sensation de liberté. Au loin le paysage ne semblait se finir. Je m'avançais prudemment. Mon coeur battait de plus en plus fort à mesure que l'odeur et le bruit s'intensifiaient...

■ La jument avait décidé de venir faire son tour ici, au bord du rivage, elle ne pouvait pas mieux tomber et doucement, elle s'arrêta tout près d'un arbre. Irisviel observait les vagues dans le calme et la sérénité, ce lieu lui inspirait beaucoup confiance.

     Arrivée près du bord, mon coeur fit un bon dans ma poitrine. Je me trouvais au-dessus du vide. Cette falaise était impressionnante. Je me penchais un peu plus au-dessus du vide pour apprécier les vagues qui venaient s'écraser sur ces vieux rochers. C'était la première fois que je voyais la mer, elle était aussi belle que l'on le racontait. Le vent soufflait si fort que j'avais l'impression de voler. Cette sensation était magique. Je restait quelques instants à contempler ce magnifique paysage. 

     Une odeur m'interrompait, cette fois ci j'étais certaine qu'elle appartenait à un autre équidé. Je me retournais pour tenter d'apercevoir ce nouveau compagnon. Mon regard fut attiré par une silhouette blanche et noire. Elle était proche d'un arbre, elle aussi à contempler le paysage. Je m'approchait doucement d'elle, après tout qu'est ce qui pouvait bien m'arriver de mal ? Ne sachant pas comment l'aborder, je marchais vers elle comme si je ne l'avais pas encore aperçue. 

■ L'ange était si concentrée à contempler la beauté des lieux qu'elle ne s'était pas aperçut que l'inconnue venait jusqu'à elle, bien silencieuse. Irisviel ferma tranquillement les yeux, profitant de la brise et du son des vagues se fracassant contre les rochers pour se détendre. Elle appréciait cet endroit comme tant d'autres aussi, mais ici, elle se sentait légère et c'était ce qui lui faisait le plus grand bien. Puis, au bout d'un certain temps, ses sens l'alarma d'une présence inconnue et d'un mouvement vif, surprise, la jument au regard bleu océan détourna la tête ainsi que les yeux en direction de la source portant cette odeur douce. Iris tomba donc sur la silhouette bai d'une jument et un sourire vit le jour sur son visage étincelant. Elle inclina légèrement l'encolure en signe de bienvenu et se redressa par la suite. « Bonjour! » lança-t-elle, joyeusement et chaleureuse comme toujours.

         - "Bonjour " 

   C'était un bonjour simple, ni chaleureux ni froid, il était associé à un petit sourire timide. Malgré le fait que la jument semblait bienveillante et agréable je restais réservée comme à mon habitude lors d'une première rencontre.  

■ Le rivage aux tsunamis était un endroit des plus épanouissant et l'ange appréciait venir ici pour contempler toute la beauté du lieu. La jument inconnue semblait gentille, cela rassura l'ange qui sourit tendrement à l'étrangère. « Je m'appelle Irisviel, chamane du clan Nilaak. C'est un plaisir de faire votre rencontre. » souffla-t-elle, d'une voix mélodieuse et angélique. Ses oreilles pointèrent vers l'avant, curieuse de savoir que lui dirait l'inconnue.

- " De quoi parlez-vous ? "

    J'avais cru comprendre qu'elle faisait partie d'un clan. Mais je n'avais pas discerné son nom et encore moins ce qu'elle avait dit avant. J'avais seulement compris un mot qui ressemblait à "chameau". Peut être que cela était sa position dans ce clan ? Mais cela serait bizarre... Cependant cela confirmait que ces terres étaient découpées en clans. Peut être que la jument pourrait m'expliquer le fonctionnement de son territoire ? Je ressentais un grand embarras de ne pas comprendre le discours de la jument. J'avais l'impression d'être à côté de la plaque et de passer pour une jument sans connaissance.

 

■ L'ange cessa de parler et observa silencieusement l'inconnue devant elle, gênée aussi. Peut-être avait-elle parlé trop rapidement? Elle inspira doucement. « Je voulais dire que j'appartiens à un clan. Le clan Nilaak. » expliqua-t-elle, plus clairement, cette fois-ci. « À vrai dire, sur ces terres, il y a différent clan et donc, dans chacun d'eux, il y a des dirigeants. Moi, je suis une chamane autrement dis une guérisseuse dans mon clan et j'apporte les soins aux blessés ou simplement à ceux qui m'en demandent. » ajouta-t-elle, quelques instants après pour bien mettre la bai en contexte.

Le vent se leva et l'ange sourit, bienveillante. Elle n'était vraiment pas de ceux qui jugent sans connaître et qui pose des opinions ridicules sur les gens.

« Vous êtes nouvelles, je me trompe? Car, je ne vous ai jamais croisé. Ne vous inquiétez pas si vous ne comprenez pas tout le fonctionnement, je peux vous expliquer et vous guider un peu dans ce que vous aimerez le plus. Enfin, ce qui vous conviendra au mieux. Donc, moi, je m'appelle Irisviel, mais vous pouvez très bien m'appeler Iris, cela me fera plaisir et seulement si ça vous le dis. Je ne vous force aucunement. Soyez bien à l'aise. » dit-elle, avec douceur et tendresse.

■ La jument était donc vraiment nouvelle, c'était toujours très agréable de faire de nouvelles rencontres et cela plaisait bien à l'ange. « Oui, ce sont de très grandes terres ici et elles sont sublimes, sincèrement. Les terres comptent au total cinq clans distinctes. Les solitaires, les Nayati, les Wiha, les Nilaak et le peuple de l'Erg. » expliqua-t-elle, sérieuse.

■ L'ange ne connaissait toujours pas le nom de sa comparse et ne savait pas trop comment l'appeler, alors elle préféra simplement patienter pour obtenir l'identification de celle-ci. Quand elle le voudra, bien sûr. Lorsque l'étrangère parla, Irisviel tourna doucement les yeux vers le environs, il est vrai qu'ici cela faisait parti de l'Île Nayati et que nous étions sur plusieurs terres bien plus loin, mais était-ce vraiment au Nayati, ici? La femelle n'en était pas si sûre, c'était déjà tellement compliqué pour elle d'identifier les endroits fixes des territoires et puis, elle connaissait ses terres de son clan par coeur, contrairement aux autres terres. « Je... crois. » lâcha-t-elle, sceptique et un peu perdue à son tour. « À vrai dire, les territoires sont séparés de manière très spéciales, alors je crains de ne pouvoir vous offrir une réponse bien précise. Je suis désolée. » lança-t-elle, en baissant doucement les yeux, triste.

Là, la bai lui posa une très bonne question et un doux sourire apparut sur son visage peu de temps après avoir entendu sa question. "Mais tous ces clans doivent avoir une particularité ?" Chaque clan avait leur particularité, mais Irisviel ne connaissait pas tous les clans au noyau et au coeur même. L'archange ne voulait pas lui répondre quelque chose qui était faux ou bien inexacte. Elle prit un moment pour bien y réfléchir et reposa son attention sur l'inconnue. « Bien écoutez! Je vais débuter avec mon clan, il sera plus simple pour moi de vous informer et de vous donner les informations dont vous désirez. » commença-t-elle, si souriante et délicate.

Là, il y aurait beaucoup de contenus, mais pour bien répondre aux questionnements de la femelle et bien, Iris voulait vraiment lui donner les bonnes informations.

« Alors, dans le clan Nilaak nous avons différents postes. Tout d'abord, celui du roi/reine qui dirige le clan. Le conseiller quant à lui doit être en mesure de conseiller le Chef dans ses décisions et l'aide à diriger le clan. Les protecteurs/protectrices ont pour rôle de défendre le clan et ses membres. Il s'agit des meilleurs combattants et ils sont choisis par le Chef. Les sentinelles sont ceux qui ne désirent pas combattre ou qui n'ont pas été choisi.e.s par le Chef pour être guerrier. Ils sont chargés de veiller sur les autres et d'assurer au clan un milieu de vie stable et sécuritaire. Les mires aident les femelles gestantes, surveillent et prennent soin des petits. Ils peuvent aussi allaiter et éduquer les orphelins. Il leur arrive parfois d'assister les Chamanes en cas de besoin (mise bas, ramassage de plantes, ...). Puis, finalement il y a les chamanes qui sont particulièrement doués pour la médecine par les plantes : ils savent comment soigner maladies et blessures des siens. » Elle prit une pause, reprenant doucement son souffle en rigolant et souriant à l'inconnue. « Les assistants aident les chamanes dans leurs tâches quotidiennes et apprennent d'eux. Alors, voilà pour mon clan. Je peux très bien te faire un petit résumé pour les autres, mais il y a seulement le peuple de l'Erg que l'on ne peut pas intégrer si on en fait pas déjà parti de leur troupeau ou famille ou encore être ami. Tandis que les Wiha, il y a le Guide, le second, les guerriers, des guérisseurs, des mères nourricières, les membres évidemment et les petits qui sont l'avenir du clan. Pour ce qui est des Nayati, ils ont un chef, un médiateur, un oracle qui communique avec les esprits, un chamane, un mentor, des champions qui sont des guerriers, des gardiens, des éclaireurs et des explorateurs. » En prenant doucement le temps de poser son regard dans celui de la jument dans l'espoir de ne pas l'avoir perdue en cours de route, car évidemment c'était beaucoup d'informations. « Ça va jusque-là? » demanda-t-elle, inquiète.

Le vent s'était levé et la pie noire se sentait vraiment bien, c'était vraiment une température fraîche et idéale.

« Et finalement, il y a les solitaires. Des individus n'appartenant à aucun des groupes présents sur Luanera, par choix ou par exil. » conclut-elle, avec le sourire et toujours très douce.

■ La demoiselle sourit à la bai et inclina délicatement l'encolure, polie. « Il n'y a vraiment pas de soucis, c'est tout à fait normal que je vous explique consciencieusement. C'est important. Puis, je ne veux surtout pas vous laisser dans l'ignorance, c'est par moment très compliqué et on se sent alors très perdue. » dit-elle, en rigolant amicalement avec un regard si bienveillant et charmant. Puis, ensuite la jument se souvint qu'elle avait oublié de se présenter et l'archange se mit à rire doucement, attendrie par l'attitude de la femelle en face d'elle. Son sourire était agréable et contagieux. « C'est donc un plaisir pour moi de te connaître, Kiara. Cela me convient parfaitement le tutoiement et cela fera peut-être un peu plus intime, après tout. J'espère sincèrement que nous développeront une belle complicité et une belle amitié, toutes les deux. » avoua-t-elle, le regard doux et les petites joues rosées.