Sunshine Please...

Silencieux, j'avançais, piétinant les feuilles mortes de mes sabots tranchants. Mon regard glissait sur le lieu pour repérer un arbre imposant. Des longues lianes le recouvraient, formant un rideau de jeunes feuilles. Je m'approchais de celui ci, serein, et humait l'air. Une jument rodait non loin. Où exactement ? Je n'arrivais pas a le déterminer. Le ciel orange tirait vers le rouge sang, dieux soleil déclinant lentement derrière les vallons que l'ont pouvait apercevoir d'ici. Curieux de savoir ce que cachais cet arbre, je traversais avec calme le rideau froid, y découvrant un large tronc a l'écorce rocailleuse. A ses pieds une jeune jument couleur or était couchée, l'air rêveuse. Des pommeler marquaient son corps gracieux et fin, plus pâle que le reste de sa robe. Ses crins en bataille retombaient sauvagement sur son encolure haut perchée. Voulant l'impressionner, et peut être même l'effrayer un peu, je me cabrais de toute ma hauteur, évitant de ma tête les lourdes branches. Je boxais l'air de mes antérieurs avant de retomber brutalement sur le sol, laissant s'envoler un nuage de poussière. Je ronflais avant d'approcher la jeunette qui ne demandait qu'à ce reposer. « Bonjour. Je suis Valentino. » Déclairai-je sur une voix grave et masculine de façon courtoise. La température de cette fin de journée était particulièrement agréable. La brise chaude qui soufflait vint encerclé mon corps musclé, m'arrachant un sourire de bien être. Mon but n'avait pas été de faire fuir la jument, mais simplement lui montrer qu'elle avait face a elle un étalon qu'il fallait mieux éviter de déranger... Mais ça tête d'ange m'indiqua que ce n'était pas son genre.... Ne pas se fier aux apparences... Je restais sur mes gardes sans faire par de mes impressions. Mes yeux bleus pâles glissaient sur son corps avantageux, le découvrant avec plaisir. Hum hum...

Un long silence vint s'installer. La palomino s'était redresser en vitesse et tremblais sur ses membres fins, complètement effrayée. Amusé, je continuais a l'observer, cette fois si de travers, avant qu'elle ne recule d'un pas franc, apparemment gêné par mes yeux rivés dans les siens. Sa voix cristalline perça enfin la surface, glissant quatre mots sur une voix pleine de reproche. Je pointais mes oreilles vers l'inconnue et glissait ; « Vous m'en voyez ravis. » Un sourire niait et fier vint bercer mes lèvres sombres tandis que je faisais quelques pas pour me rapprocher de la jeunette. Curieux d'en apprendre sur la charmante jument, je repris : « Et vous, qui êtes vous ? » Je vins frôler de mes naseaux son chanfrein, humant son arôme délicat pour ensuite reculer d'un pas. J'attendais patiemment sa réponse en profitant de la brise douce qui venait m'envelopper, froide, indiquant la prochaine tombée de nuit. A travers le rideau de végétaux, les derniers rayons orangés venaient éclairer la jument, mettant ses formes en valeur. Sympathique.

L'idée de lui demander autre chose ne me frôla même pas l'esprit. Quel est l'intérêt de connaître le passé, le lieu de naissance, les géniteurs de son interlocutrice ? Cela ne m'importait pas. A ses mots, je fus surpris. Je n'avais pas eu le temps d'insister ou quoi que ce soit qu'elle se légua seule. Je me contentais d'acquiescer a sa réponse, retenant son nom avant de faire volte face pour observer le soleil décliner timidement derrière la nature, la lune prenant lentement place dans les cieux s'assombrissants....

Je restais silencieux, stoïque, toujours aussi attentif au spectacle commun qui s'offrait a moi. « A vrai dire, je n'en ai aucune idée. » me contentai-je de murmurer, n'osant élever la voix. Mon regard se perdit sur la lune, l'explorant comme a chacune de ses renaissances, chaque soir... Je sentis mon coeur battre plus fort dans mon poitrail, comme si j'étais amoureux de cette constellation si sublime...

Silencieux, mélancolique, j'observais. Finalement, après que la lune et ses milliers d'étoiles furent toutes a leur place, je rejoignais Insomnia, car tel était son nom, et me couchait a quelques mètres d'elle, me demandant si il ne fallait pas plutôt découvrir les terres sous la nuit. La fatigue m'indiqua que non, dormir une fois toute les trois nuits n'étaient pas une si mauvaise idée que ça. Je posais mes genoux a terre, puis ma croupe, puis étalait ma large encolure sur l'herbe grasse, ne prêtant plus trop attention a la jument d'or. Je me promis qu'un jour, j'éteindrais le soleil, Dieu soleil qui me fait tant souffrir jour après jour, qui profite de ma faiblesse me rogner, me faire fuir. Depuis que celui ci avait découvert ma passion pour son amante, il me haïssait comme il n'avait jamais du haïr quelqu'un. Rien qu'a ses pensées, le me mordis les lèvres. Soudain, des bruits de pleurs vinrent me mettre en alerte, me sortant de mes songes. Je redressais mon encolure et me retournais, jetant un coup d'oeil interrogateur a la jument sans même faire usage de ma voix.

Je restais silencieux, la suivant du regard quitter l'arbre protecteur a travers le rideau de branchage souple. Elle revint peu de temps après avant d'avoir pousser un long soupire de désarroi. Je gardais le même regard, empli de question et d'incompréhension, me contentant de ronfler. Cette jument était vraiment étrange.