Frozen Day

Le temps. Voilà bien quelque chose d'abstrait. Lentement ou avec Rapidité, nous en subissons les affres et les moments d'or. Parfois, nous le haïssons, parfois, nous l'aimons. Mais jamais nous ne pouvons l’arrêter.
La vie et le temps, sont liés. En est-il des mêmes liens qui unissent les connaissances, les amis et les amours ? Peut être, peut être pas.
Amiral, vivait depuis bien longtemps. Voilà bien longtemps que le cap des 20 ans était passé, et pourtant, il restait le même, comme figé dans l'ambre du temps.
20 longues années riches et fructueuses, de joies, comme de déceptions, de choix comme d'obligations. Le Prince, roi de sa vie et des Rapides, ne craignait pas la mort, ou tout du moins, pas pour lui. Chaque jours il dansait avec elle, repoussant l'échéance prochaine. Mais n'est-il pas le lot de tous ? Bien entendu, lui n'échappait pas à la règle.

Le Prince Noir, mastodonte de sa race, ne se qualifiait pas comme ses connaissance le faisait. Pour lui, il avait des devoirs et des obligations envers les autres, envers ses enfants. Toujours il avait veillé les malades, protéger les poulains et leurs mères, compris d'une oreille attentive les jeunes âme grandissante, qui apprenaient parfois à leurs dépends, ce que la vie peut réserver.

Mais aujourd'hui, le diamant noir n'était plus dans sa jeunesse. Le trône des Rapides avait été laissé à son fils aîné, Wagner, profitant donc à cet entier de marbre et d'âme réfléchie, de finir sa vie, aussi simplement qu'il l'avait commencé.

L'entier marchait tranquillement dans cet environnement froids, où quelques flocons étaient tombés dernièrement. Il aimait bien ce paysage, gelé, stoïque, stoppé. De sa robe, toujours aussi noire, il détachait dans le paysage, une forme sombre, noire inquiétante. Sa crinière, aussi longue que ses années, flottait tranquillement sur son encolure encore massive, et ses crins sur ses jarrets encore vaillant. Mais son regard, toujours aussi sage, solennel, ne pu manquer ce qu'il avait sous les yeux. Ray.

Voilà bien longtemps qu'il ne l'avait pas vu, et il est vrai qu'il avait vadrouillé partout, en espérant le trouver, se posant des questions sur les raisons de son départ, laissant Sly seule. Mais ma foi, n'avait-il pas fait la même chose durant sa jeunesse ? Chacun avait donc ses raisons.

Debout, les sabots dans la fine neige, il regardait son fils adoptif, qu'il avait toujours considéré ainsi. L’encolure haute, le regard plein de sagesse, il observait l'un de ses fils, que le temps, avait bien changé...

Le grand mâle ne cessait d'observer son petit protéger. Le temps avait eut sur lui de nombreuses différences. Il avait encore grandit, s'était encore musclé, mais au delà de l'apparence, il vit que dans son regard, sa posture, une incision avait été faite. Amiral ne savait pas en quoi ni sur quoi portait le problème, mais la culpabilité de Ray se faisait sentir à des kilomètres à la ronde. Grand, et stoïque, Amiral n'avait pas bougé, après un moment silencieux, il se mit en marche vers sont protégé, en traversant d'un pas prudent mais sûr ce lac gelé. Ce n'était pas par imprudence, mais plus parce que c'était le moyen le plus rapide de le rejoindre. La glace craquait, se fendillait sous le poids du grand mâle noir, mais il ne cessait d'avancer, son regard pétrole dans celui de Ray, le soutenant.
A vrai dire, ce n'était pas par facilité de choix qu'il traversait le lac à la mince couche de glace. Tout était réfléchit, tout ces actes vers Ray étaient abrasif d'une leçon, mais que, comme à son habitude, Amiral n'allait pas la lui donner. Le frison avançait encore et encore, laissant les stigmates de son poids sur la glace friable.
Le Prince savait qu'une leçon apprise par soi même valait mieux que dis leçons enseignées.
A mis chemin, il était, soutenant toujours son regard. Silencieux.

En effet, rien n'était anodin chez le mâle. Toutefois, même si Ray le connaissait, la peur paralysait son esprit, et Amiral cherchait toujours à enseigner la leçon, afin qu'elle soit comprise par la personne perdue. Amiral continua, avança doucement jusqu’à arriver au milieu. Et c'est là que le mastodonte s'arrêta. Ray avait peut être fait des erreurs, mais la solution n'était pas aussi éloignée qu'il ne le pensait. Le petiot avait déserté sa compagne et son enfant, et avait découverts les prémices de douleurs d'un amour partagé. Dur était les temps pour son protéger.
Certes, Amiral poussait la chose en se mettant lui même en danger, mis si Ray n'avait pas de coup de pieds aux fesses à un moment donné jamais il ne réagirait.
Silencieux, le frison attendait l'éclair de lucidité de la part du fugitif. Allait-il saisir la nuance entre son chemin et le sien ?

Il est vrai qu'Amiral utilisait parfois des images un peu floues et difficile à comprendre, quitte à passer pour un fou, mais au fond, il était bien plus censé que deux paires de chaussettes.
Ray lui dit qu'il avait comprit.. Mais le mastodonte n'en avait pas l'impression. La glace craquait de plus en plus sombrement, Mais Amiral restait aussi froide qu'elle

Comment ?

Feint-il.

Amiral ne bougea pas d'un pouce. La glace se fendillait plus vite à présent. Ray avait deux option, soit il retournait sur la neige et cherchait dans sa caboche le vrai sens de ses actions, soit, ils tombaient otut les deux dans l'eau glaciale.

Non, et tu en es, loin. Sort de là, et cherche.

Le ton d'Amiral se faisait ferme mais juste.

L'étalon sauta sur la glace à coté, car l'endroit où il était s'était fendu et avait cédé. Une ultime chance.
Amiral voyait bien que ce qu'il faisait était très rude pour son protéger, mais Ray devait apprendre à se gérer à réfléchir avant tout, et dans le bon sens, sur le long terme. Le frison ne pipa mot, se contentant de le regarder fixement, attendant un signe,un mot, une parole.
Dans cette situation, le mastodonte, la rapprochait de son état mental, l'urgence. ET la solution de la glace était la même que pour son esprit. A lui de la trouver.