It's time to come back. - E.

La belle jument blanche ne sait pas pourquoi ses pas l'ont mené ici. Elle observe les terres de Noël avec un regard nostalgique. Que fait-elle ici ? Elle-même l'ignore. Evana sourit, se doutant qu'ici, plus personne ne la connaît. Mais peu lui importe ; l'ange garderait le sourire en toutes circonstances.

Ca te dérange pas ? :/
Enzo trottait dans la grotte, frôlant le mur gauche de son flanc, le regard dans le vague. Il faillit se heurter à quelque chose, mais l'évita de peu.

Ah si beaucoup !

Eva' faillit aussi rentrer dans quelqu'un, et tourna la tête vers l'étalon. Il avait clairci, mais son odeur ne témoignait aucun doute. Elle sentit son coeur se serrer mais ne put éviter un long sourire venir lui étirer les lèvres. " Enzo... ? "

L'étalon ne dit rien, continuant son chemin. Ce fut la voix de son interlocutrice qui l'obligea à stopper. Sa tête se tourna lentement, et son regard vide se posa sur la jument. Ses naseaux se dilatèrent, ses oreilles ne savaient pas comment se mettre ; devait-il être content ou non, de la retrouver ... ?

Elle aussi hésitait. Elle l'avait blessé ; il l'avait blessée. Ils s'étaient tous les deux faits du mal. Evana n'aurait peut-être pas dû revenir. Elle inspira à fond, hésitant, puis fit un pas vers lui, le regard toujours si pur. " Enzo... "

Il resta de marbre. Les oreilles plaquées maintenant sur sa nuque, il agitait nerveusement sa queue, comme s'il mettait en place une carapace. « .. » il pivota légèrement sur le côté, se retrouvant en face de la jument.

Elle voyait ce qu'il était en train de faire. Il se fermait. Encore. Elle se souvenait, quand ils étaient bien ensembles. Et puis, quand elle s'était mise avec Judas, tout avait disjoncté. Il paraît qu'il avait même violenté son fils, Epsilon. Elle fit un pas vers lui, le regard suppliant. " Enzo, je t'en prie. "

« Tu voudrais que je te prenne dans mes bras, peut-être ? » siffla-t-il méchamment, continuant à fixer celle qui avait participé à sa destruction. Ses anciennes amies et celles pour qui il avait eu des sentiments avaient toutes disparues, ou lui avaient fait du mal. Il en avait marre, vraiment marre, de sa vie, de son existence, d'être gentil avec tout le monde, pour ensuite se faire jeter comme s'il n'était rien à leurs yeux. Il avait tout de même réussi à mettre de côté ce trait de caractère, le fait qu'il était devenu misogyne, pour se faire quelques amies, qui étaient censées l'aider à remonter la pante. Et voilà qu'il tombe sur Evana.

Les yeux de la blanche s'emplirent de larmes. Qu'avait-elle donc fait ? Elle avait tenté de l'aider. Il avait fini par accepter. Il lui semblait même qu'ils avaient sympathisé. Et puis, sans qu'elle le voit, avait-il eu des sentiments pour elle ? Elle était tombée amoureuse de Judas, et quand elle le lui avait dit, il était devenu différent. En une seule seconde, elle avait tout perdu en l'ami qu'il avait été pour elle. Il la traitait comme une étrangère, ayant effacé les meilleurs souvenirs de leur relation. Elle baissa les yeux, ne trouvant vraiment rien à dire. " Non, mais... ne me regarde pas comme si je t'avais détruit volontairement. "

« Même en me disant que c'était involontaire, ce sera toujours pareil » Il continua à le fixer méchamment, exagérant bien sur son regard vide. Elle attendait quoi, qu'il saute de joie ? Enzo grogna, et fit quelques pas vers l'arrière. Il n'aurait pas du venir, la vue d'Evana ravivait une ancienne blessure, qui avait réussie à cicatrisé, et qui se rouvrait maintenant peu à peu.

Elle baissa la tête, puis releva ses yeux douc vers lui. " Bien. Je m'en vais alors. " murmura-t-elle en faisant demi-tour, sans un regard pour l'étalon bai.

Enzo la regarda s'éloigner. « Le pire, c'est que tu cherches même pas à t'excuser. » Fit-il, les mots chargés de reproches.

Elle s'immobilisa. " M'excuser de quoi ? Je me suis longtemps excusée par le passé et jamais tu n'as adressé un quelconque intérêt pour mes excuses ! De quoi m'accuse-tu ? "

" Bien. Excuse-moi, alors. " lâcha-t-elle un peu sèchement malgré elle. " Et donc, de quoi m'accuses-tu ? "