River flows in you. A

Swann avait décidé de la suivre, ne voulant pas la laisser toute seule. Elle avait prit quelques distances pour ne pas coller trop la pouliche qui n'aimerait surement pas. Mais au moment où elle la voit tomber dans le ruisseau, elle s'élanca au galop vers celui-ci. Elle l'hésite pas une seule seconde et sauta dans le ruisseau pour la secourir. Une fois dans l'eau, elle la cherche du regard et quand elle parvint enfin à la localiser, elle bat des sabots pour nager jusqu'à elle. Elle la tire alors par le toupet pour maintenir sa tête hors de l'eau.

L'endroit où je suis tombée n'est pas profond, mais le courant est fort, et m'entraîne rapidement vers un endroit où je perds pied. Maudite petite taille. Je n'arrive pas tellement à bouger, je me sens si lourde... Je serai condamnée à vivre toute ma vie avec ces maudits vertiges. Le Savant de mon ancien troupeau avait été formel, mais ils ne mettent pas ma vie en trop grand danger. Sauf dans un cas comme celui-ci. Soudain, une mâchoire se referme sur mon toupet, et me tire hors de l'eau. J'aspire une grande goulée d'air.

Swann a dût mal, mais elle n'allait pas laisser tomber. Elle n'avait tout simplement pas le droit de laisser tomber. La pouliche n'était peut-être pas si gentille que ça mais elle ne méritait pas de mourir. Elle tenta de la tirer jusqu'au bord du ruisseau mais cela était dûr, très dûr. Le courant l'empêchait de nager bien comme il faut et elle devait faire beaucoup d'efforts. En plus, la pouliche ne l'aidait pas vraiment. Alors d'abord elle atteignit l'endroit où elle avait pied puis commença à marcher. Mais le courant la faisait parfois déraper mais elle ne lâchait rien. Elle avança jusqu'au bord du ruisseau et déposa la pouliche. Elle l'aida à monter un peu puis elle même tenta de grimper mais elle n'avait plus de forces.

Mon corps est encore paralysé par la crise, et je suis dans l'incapacité totale d'aider la pie. Comme dans un rêve, je la sens qui me tire jusqu'à la rive, non sans difficultés. Je me sens alors affreusement coupable. Me laisser dériver et me noyer aurait été tellement simple pour elle, mais non. Elle n'a pas céder à la facilité, et est venue à mon aide. Alors qu'elle me pousse sur la berge, je sors de ma léthargie, et me retourne pour l'aider, à mon tour. J'attrape une poignée de crins et la hisse à mes côtés.

Swann sent qu'on l'attrape, qu'on l'aide. Un sourire se dessina sur ses lèvres. La pouliche n'était si mauvaise que ça. Elle se laissa faire, se faisant la plus légère possible. Puis une fois arrivée sur Terre, elle resta couchée, se reposant. Elle regarda la pouliche avec un sourire reconnaissant. « Merci » souffla-t-elle.

Je la regarde, mes yeux pour l'instant désertés de toute fureur, de tout désir de vengeance. -Merci à toi. Je lance, fermement. -T'aurais très bien pu me laisser dans mes emmerdes. Mais t'as pas céder à la facilité, en me laissant me noyer, en m'laissant crever, donc merci. Je débite, d'une seule traite, comme s'il fallait que les mots sortent, avant que je ne sois plus capable d'avoir ce genre de paroles.

Swann sourit. « Je n'allais pas te laisser te noyer, voyons ! Tout le monde mérite de vivre, surtout si on est si jeune ! »

-Je ne peux juste pas penser comme ça. Je souffle, d'un air stupéfait. Pour moi c'est chacun ses problèmes, vis ta vie et débrouille-toi comme ça vient. Mais je n'ose pas le dire à la pie, qui, bien qu'elle soit tout en douceur, a, elle au moins, été fournie avec le cerveau. -Bref, passons. Mon refus de continuer dans cette discussion marque bien mon embarras, mais l'image que je peux offrir m'importe tellement peu, que je sauterais toute nue à la marelle, le regard des gens ne me ferait ni chaud ni froid.

Swann fut surprise, pourquoi Arianna ne pouvait-elle pas penser comme ça ? Elle voulut lui demander mais sa seconde phrase l'en empêcha. Elle s'intéressa donc à autre chose. « Tu as des parents ? »

BUZZ, FAUX ! C'est ce que j'avais envie de crier à la pouliche. Mais faut de mieux, mon regard se durcit de façon alarmante. -Non, je n'ai pas de parents, je n'en ai jamais eu. [/] Mais elle ne m'avait rien fait, je me radoucis, et je lui souris plus gentiment. [b]-En fait... Ma mère m'a battue toute mon enfance, et mon père est mort. Sous ses sabots.

Swann se tendit en entendant ses paroles, c'est horrible ! Elle regarda la pouliche, sincèrement désolée d'avoir aborder le sujet. « Je ... je suis vraiment navrée, je n'auras pas du te demander. Mais ... c'est horrible ce qu'il t'es arrivé ! C'est normal que tu sois comme cela après ! Je suis vraiment vraiment désolée. On peut changer de sujet si tu veux. »

Au moins le sujet était visité de fond en comble. Mais ses paroles finissent par percuter mon esprit. Comme cela ? Mais c'était quoi cela au juste ?-Comment ça, je suis comme cela ?! Mais je suis comment ! Vas-y, dis le fond de ta pensée ! Dis-je, impérieuse, et furieuse.

Swann sursauta à la réaction de la pouliche. Elle n'avait pas dit ça méchamment ! « Ce n'est pas méchant ! Mais je dis juste que tu vois la vie "en noire" et tu es plutôt froide. »

Je me détends légèrement. Je m'attendais à des reproches, mais la pouliche semble avoir été surprise de ma réaction pour le moins... inattendue. -Je vois, d'accord. Excuse-moi. Je pose mes yeux aux lueurs si imprévisibles, et demande : -Ton nom ?

« Ce n'est pas grave. » répondit-elle avec un sourire. « Swann. Et toi ? »

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